La fratrie Maudite

6- Loin du cœur.

Des yeux rouges. Deux yeux de la couleur du sang qui gouttait par terre. L'homme ne pouvait pas la voir, elle était bien trop discrète. Elle se rappelait des mots prononcés ce soir là, « Surtout ne fais pas un bruit. Reste ici et ne sors que lorsque le jour sera levé ». Malgré son sharingan, l'homme ne percevait pas sa présence. Il se retourna et trancha la gorge de l'homme blessé et suppliant qui gisait face contre terre. Du sang gicla si loin qu'il en arrosa les murs de bois. Dans la cache derrière une cloison en planches grossièrement jointes, elle retint un cri d'horreur. Elle porta la main à sa joue pour sentir un liquide visqueux sous ses doigts. L'homme se tourna alors vers elle et son regard changea pour laisser place à la forme évoluée du Sharingan.

La jeune fille se réveilla dans un sursaut qui n'échappa pas à sa colocataire.

Salut. Encore une nuit difficile ?

Elle hocha la tête et repoussa son drap en attrapant sa brosse à cheveux sur sa table de chevet. Elle défit la tresse qui lui tombait dans le dos et démêla sa chevelure couleur aile de corbeau.

Comme je t'envie tes cheveux. J'ai dû couper les miens lors de ma dernière mission. Mais au moins je perds moins de temps le matin.

Les cheveux coupés courts te vont bien Shin.

Merci ! Mais tout me va quoi qu'il arrive ! Dit joyeusement la fille aux courts cheveux bruns et aux yeux verts pétillants de malice.

La fille aux cheveux noirs lui sourit. Elle rattacha ses cheveux en tresse serrée et se prépara. Elle se doucha puis enfila sa tenue, les vêtements noirs et uniformes de l'ANBU de Konoha. Son amie farfouillait sous son lit quand elle revient dans la chambre.

Joyeux douzième anniversaire !

Oh. C'est aujourd'hui ?

Shin fronça les sourcils.

Ne me dis pas que tu as encore oublié ton anniversaire Némésis. Nous sommes le vingt-trois juillet !

Oh. Très bien.

Shin secoua la tête.

C'en est effrayant, ce manque d'enthousiasme. Pour fêter ça, je t'invite dans un restaurant que j'ai découvert la dernière fois que j'ai traversé le « monde d'en haut » !

Dis sur un ton exagérément mystérieux, le monde d'en haut qui faisait sourire Némésis désignait Konoha et non pas les locaux de la racine qui constituaient l'ensemble des sous-sols de la racine et du village. Leur chambre composée de deux lits, deux armoires et une grande bibliothèque n'avait qu'une fenêtre donnant sur l'immense creux composant le cœur de la racine, sous terre.

Allez Sisi ! Viens, en plus on doit faire une mission de surveillance aujourd'hui.

Que devons-nous surveiller ?

La répartition des genins.

Un soupir accueillit sa réponse. La jeune fille attrapa un masque de renard blanc au piques rouge et au museau noir quelle plaqua sur son visage.