Chapitre 1 ; partie 2

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-C'est secret défense, dis-je en continuant de sourire. Je te le dirai plus tard, pour le... »

Une énorme secousse frappa le bunker dans un bruit terrible et m'empêcha de finir ma phrase. La plupart des élèves se mirent à crier dans tous les sens. Mon premier réflexe fut de me baisser et de mettre mes mains au-dessus de ma tête.

Les lumières vacillèrent quelques secondes avant de se remettre à éclairer normalement. Cette fois, c'était sûr, le lycée était touché. Vu la profondeur à laquelle nous étions, les seules explosions qu'on pouvait ressentir devaient obligatoirement venir des bâtiments du lycée.

Après ce petit moment de panique, Mme Bontias arriva dans notre secteur et fit l'appel. Elle fut soulagée de constater que personne ne s'était fait piéger par le système de sécurité, qui, pour elle devrait être manuel et pas automatique pour éviter que des élèves ne soient bloqués.

Mais bon, les ordres de constructions et de programmations du système venaient du Gouvernement qui jugeait les élèves assez responsables pour ne pas se faire avoir. Notre professeur de sciences disait aussi que les sacs qu'on était censé récupérer devraient être directement posé en début d'année dans la structure sécurisée au lieu de faire un détour par nos casiers. Sur ce point j'étais d'accord avec elle. Mme Bontias repartit aussi vite qu'elle était venue.

J'étais toujours debout au milieu des couchettes et plutôt que de rester plantée dans le passage et d'attendre le message notre chère proviseure toujours d'un calme olympien, je me mis à chercher le lit qui m'avait été attribué.

Comme toutes les personnes la classe s'étaient déjà installées sur leur lit, je n'eus pas de mal à trouver mon emplacement et je fus heureuse en voyant que j'avais une couchette en bas (j'avais horreur d'être en haut dans un lit superposé depuis que j'étais tombée quelques années auparavant).

Je remarquai rapidement que sur ma gauche, juste de l'autre côté du passage, il y avait la couchette de Logan et que celle d'Amber était juste au-dessus de la mienne. Cela me rassura encore un peu plus, mes amis étaient près de moi.

Je connaissais Amber depuis le primaire, c'est une fille très sympathique et très rusée quand il s'agit d'une vengeance ou d'une mauvaise blague, mais ce dernier cas était assez rare. C'était en partie pour ça que je l'appelai ma Petite Renarde et aussi à cause de ses grands cheveux roux ondulés et de ses yeux d'un vert perçant.

Je m'assis sur mon lit en posant mon sac par terre et Amber s'assit juste à côté de moi. Au-dessus de nous il n'y avait plus aucun bruit, et je me rendis compte que plus personne ne parlait en fait ! J'avais les yeux rivés sur le plafond en écoutant le silence. Une nouvelle détonation retentit, tout le monde hurla y compris moi, puis la voix de la proviseure retentit dans les hauts parleurs installés un peu partout dans le bunker.

« S'il-vous-plaît un peu de calme, ne paniquez pas, vous êtes bien protégés dans la structure sécurisée, commença-t-elle avec calme comme à son habitude. Merci. Je tiens d'abord à vous remercier. Bien que l'évacuation du lycée ait été un peu houleuse, tout le monde a pu rentrer dans la structure sécurisée avant la fermeture de toutes les portes. Cela aurait pu être beaucoup plus catastrophique que vous ne le pensiez. Ensuite, je tiens à être transparente avec vous, j'ai pu joindre il y a quelques minutes le Conseil de sécurité de l'Etat et après avoir résumé notre situation, on a pu me confirmer que ceci est une attaque de la Nouvelle-Europe et qu'il s'agit d'une attaque prolongée. Autrement dit, nous risquons de devoir rester plusieurs jours dans la structure sécurisée. J'aimerais tout de même être claire, quand l'attaque sera terminée, nous ne sortirons pas tout de suite. Il faudra attendre que les forces de l'ordre soient venues ouvrir car elles vérifieront l'état des couloirs et des escaliers souterrains que nous avons emprunté pour nous rendre ici. Comme je l'ai déjà dit, il ne faut pas s'inquiéter, la structure sécurisée est extrêmement solide et elle a été approvisionnée pour pouvoir tenir des semaines ; bien que j'espère que nous n'aurons pas à rester plus de quelques jours. Maintenant, je vais vous parler des règles générales. Ici, le règlement est le même que dans le lycée, il est strictement interdit de chahuter. Concernant les lits, demain matin, ils devront être faits quand vous vous lèverez et il est aussi strictement interdit de changer de couchette avec un ami ou de changer de secteur. En ce qui concerne les douches et les toilettes, il y a deux sanitaires, celui qui se trouve du côté A-19 correspond à celui des filles et celui qui se trouve du côté P-17 correspond à celui des garçons. Nos ressources étant limités, je vous demanderai de ne pas utiliser trop d'eau pour les douches. Pour les repas, l'espace étant restreint, ce sera donc des barres énergétiques aux céréales qui prennent beaucoup moins de place dans la structure sécurisée. Enfin pour l'électricité, il n'y aucune prise de courant dans la structure sécurisée, c'est donc à vous de gérer la batterie de vos appareils électriques. Les lumières s'éteindront automatiquement à 22h et se rallumeront à 7h30 demain matin. Bien sûr il y aura toujours des veilleuses pour ne pas être dans le noir complet. Je vous remercie de votre attention.

-Les règles générales ?! s'écria Amber une fois le micro coupé. Elle vient de nous faire un roman oui ! Qui a besoin de savoir pour les appareils électriques ou pour les douches ? Les profs nous rabâchent très souvent ce genre de chose quand on évoque la « structure sécurisée ». Ils pourraient écrire un livre intitulé « Les règles de survie dans la structure sécurisée du lycée Liberty ».

-Faut croire que certains avaient besoin de rappels, répondis-je en rigolant.

-Bah, ça a fait déjà passer, quoi ? Dix minutes peut-être ? Dans tous les cas ça fait ça de moins à s'ennuyer. Bon je ne sais pas ce que tu vas faire Lindsey, mais moi, je vais essayer de me reposer un peu. »

Sur ce, elle se leva, s'appuya sur mon matelas et sauta sur son lit. Je voulus demander à Logan comment il se sentait après le coup qu'il a reçu mais il semblait déjà dormir. Je le soupçonnais de s'être couché au moment où la proviseure s'était mise à parler. Il avait besoin de se reposer toute façon.

Je relevai mon oreiller, m'assis les jambes étendues et attrapai mon sac. Je le mis sur mes genoux et l'ouvris. Je rangeai alors la petite boîte argentée et regardai pour la millième fois qu'il y avait bien tout à l'intérieur : deux tenues de rechanges, une trousse de toilette avec le strict nécessaire, ma batterie externe, une montre de rechange, ma trousse de crayons de couleurs et mon cahier à dessin qui était à peine remplit.

Ce dernier était facultatif, sur la liste distribuée, c'était marqué qu'on pouvait mettre dans son sac un passe-temps qui était petit, facilement transportable et discret. J'ouvris mon carnet sur une page blanche et me mis à donner des coups de crayons un peu au hasard.

Au bout d'une heure, j'avais fini mon dessin qui était, selon moi, pas trop mal réussi. Je m'en tirai plutôt bien avec les secousses qui étaient devenues assez fréquentes et qui me faisaient tracer des traits de travers.

Lindsey KansasWhere stories live. Discover now