Chapitre 8 : Vous êtes qui ?

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Jongin

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Jongin

Jongin bailla à s'en décrocher la mâchoire et se frotta les yeux pour essayer de se réveiller. Le soleil s'était levé derrière les immeubles, et le ciel rose lui retournait complètement le cerveau. Il avait réussi à rester éveillé sans problème une bonne partie de la nuit mais maintenant que le matin était là, son horloge interne s'était remise à l'heure sans le consulter et il n'avait qu'une envie : dormir au moins une semaine.

La porte automatique s'ouvrit avec un sifflement qui ressemblait à une protestation, le tirant de ses pensées. Jongin se redressa en se composant un visage souriant.

- Bienvenu, cher client ! dit-il en saluant le petit grand-père qui pénétrait la supérette, armé d'un cabas déjà à moitié rempli. Merci d'avoir choisi notre magasin !

Le vieil homme lui lança un regard dédaigneux et se dirigea sans se presser vers le rayon des fruits et des légumes. Jongin attendit qu'il passe derrière les étagères des couches pour bébés et de serviettes hygiéniques pour lui tirer la langue, avant de consulter l'heure sur la pendule murale. Il ne lui restait qu'une dizaine de minutes à tenir en caisse avant de pouvoir s'en aller. Il s'effondra à demi sur le comptoir et soupira bruyamment, le poing enfoncé dans la joue.

Il n'allait pas encore pouvoir se coucher, puisqu'il avait cours toute la journée. Mais il n'aurait plus à rester debout et peut-être même qu'il pourrait dormir discrètement derrière son ordinateur, puisque Tao était plus ou moins leur scribe attitré.

Le papi revint vers lui avec un énorme sac de riz, des poireaux et un radis de la taille de son avant-bras qu'il insista pour payer en petite monnaie. Jongin retint toutes les injures qui lui venait à l'esprit alors qu'il s'efforçait de compter les pièces qu'on lui tendait malgré son regard vitreux. Finalement, les portes automatiques se refermèrent derrière le vieil homme et Jongin se décida à quitter sa caisse avec quelques minutes d'avance en dénouant précipitamment les attaches de son uniforme rose pastel frappé du logo de son magasin, pressé de déguerpir.

En principe, il était assisté par un collègue : quand l'un accueillait le client, l'autre se chargeait de ranger les stocks, faire le ménage et aider les gens qui avaient des questions à poser. Mais la supérette était excentrée - et la devanture avait une sale gueule - alors en principe, en fin de nuit, une seule personne était largement suffisante pour gérer le peu de monde qui se présentait. Il arrivait même qu'ils ne voient personne de toute la nuit.

Aussi, Jongin n'avait pas vu son collègue depuis les coups de quatre heures du matin, et s'était occupé seul des sept clients venus faire leurs courses nocturnes.

Le garçon passa sa tête dans la réserve et esquissa un sourire moqueur en avisant son ami endormi derrière une pile de cartons, son dos se soulevant au rythme d'un ronflement discret. Sans bruit, Jongin revint sur ses pas et se dirigea vers les congélateurs où s'entassaient du poisson congelé, des pattes de poulet et des sacs de raviolis surgelés. Il racla le givre de ses ongles avant de rejoindre en vitesse la réserve pour laisser tomber toute la glace dans le col de son collègue qui s'éveilla en hurlant.

ExoRdiumWhere stories live. Discover now