Chapitre 4 : Nous les trouverons

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- Et tu t'étonnes de te prendre des réprimandes ! Tu es entré dans un bâtiment qui avait été condamné à cause des risques, après l'annonce d'un agent de sécurité !

Pendant une fraction de seconde, l'écho d'une seconde voix lui vint en tête. Le garçon qui l'avait réprimandé exactement pour les mêmes raisons, quelques heures plus tôt.

- J'avais... complètement oublié... avoua Yixing, stupéfait.

Il reçu une seconde tape toute aussi violente sur la tête et en évita une troisième de justesse. Madame Kim s'interrompit et respira profondément, comme si elle aussi était à deux doigts de pleurer. Puis, elle se recomposa une expression sévère et appuya sur son torse de l'index à intervalles réguliers.

- Mais qui m'a donné un apprenti aussi ahuri ?! s'exclama-t-elle. Il t'arrive d'oublier de manger, le prénom de tes collègues et d'inverser les chambres, mais comment as-tu pu oublier ça ?!

- Ne soyez pas trop dure avec lui ! la supplia sa collègue. Yixing oppa a voulu bien faire !

- Comme d'habitude !

La femme l'attrapa par la cravate et il leva deux mains devant son visage, persuadé qu'elle allait le frapper au visage. Elle se contenta de la nouer fermement autour de son cou, avant de l'attacher au revers de sa veste avec une claque sur le torse. Le jeune homme retint discrètement une quinte de toux. Ce n'était pas la première fois qu'elle le « punissait » de la sorte mais elle ne lui avait jamais fait mal. Pour la première fois, sa tête le lançait.

- Tu vas venir dans mon bureau, dit-elle. Tu as des explications à me donner !

- Je crois que j'en dois à l'ensemble du personnel, bredouilla-t-il en jetant un coup d'œil désolé à la petite assemblée.

- Pas seulement.

Yixing avala nerveusement sa salive et manqua de trébucher sur ses propres pieds alors qu'elle le tirait en direction de son bureau en baissant le ton.

- Deux agents de police sont venus ce matin. Ils ont interrogé une partie du personnel, sur tes relations, tes activités, ton travail... Il va falloir que je téléphone au commissariat pour leur dire que finalement, tu vas très bien... ils vont me prendre pour une folle.

- Des policiers ?!

Yixing se laissa faire quand elle le fit asseoir sur une chaise en plastique réservée aux médecins convoqués et accepta sans broncher un thé tiède alors qu'elle s'installait en face de lui. Il était déjà venu plusieurs fois dans le bureau de madame Kim. Quand il était arrivé à l'hôpital général, mais aussi chaque fois qu'on l'avait réprimandé sur son côté tête-en-l'air. Il avait essuyé des réprimandes sévères pour avoir mal compris un mot en coréen ou s'être cassé la figure au milieu du couloir. Mais Yixing savait être très professionnel et ne commettait jamais d'impairs mettant en danger les patients, alors il n'était plus revenu depuis un certain temps. Être de nouveau assis, le dos appuyé contre le dossier trop petit était un coup dur pour son amour-propre.

- Il va falloir que tu m'expliques ce qu'il s'est passé, Zhang ! lui dit madame Kim en s'emparant d'un vieux téléphone à cadran, sans doute pour appeler la police. On en a déjà parlé, les difficultés que tu as à comprendre notre langue ne doivent pas être un frein à ton métier, et encore moins une raison de mettre les gens en danger.

- C'est moi que j'ai mis en danger... répondit Yixing en baissant la tête.

- Ta vie ne vaut pas moins que celle des autres. Je dirai même qu'en tant que médecin, tu te dois de prendre soin de toi même pour pouvoir toujours être présent et offrir tes compétences à ceux qui on besoin que tu le fasses pour eux.

ExoRdiumWhere stories live. Discover now