Chapitre 4 : Nous les trouverons

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- Moi aussi je suis ravi de vous voir ! bafouilla-t-il en essayant de s'incliner sans lui faire mal.

Elle le lâcha enfin mais le sourire de Yixing s'effaça quand il réalisa que de grosses larmes roulaient sur ses joues.

- Oh, non non non ! s'exclama-t-il en les essuyant du pouce, je suis désolé ! Ne pleurez pas, quoi que je puisse faire, je... que vous arrive-t-il, quel est ce chagrin ?

- Yixing oppa ! répéta-t-elle en éclatant en sanglots.

Mortifié, Yixing se redressa et chercha une aide du regard, complètement désarçonné par cet accueil atypique. Il se figea en réalisant que tout le service de son étage s'était interrompu et que ses amis, collègues et des inconnus, qu'ils soient infirmiers, médecins, chirurgiens et même patients, se tenaient sur les pas des portes et le dévisageait avec insistance.

- Je... bonjour ? dit-il d'une voix un peu trop aiguë.

Comme un seul homme, tous se précipitèrent vers lui dans un brouhaha confus dont il ne saisit pas un traître mot. Il n'était pas encore assez bon en coréen pour comprendre un groupe de gens parlant tous en même temps et aussi vite. Sa petite collègue qui ne l'avait toujours pas lâché, l'attrapa par le col, le contraignant à s'abaisser à son niveau. Il parvint à saisir entre deux "oppa" l'explication à cette curieuse mascarade.

- Tu avais disparu !! Hier pendant l'intervention ! Nous avons cru que tu étais mort !! J'ai essayé de t'appeler pendant des heures, et ce matin les policiers ne t'ont pas retrouvé...

Yixing écarquilla les yeux, complètement perdu. Il se redressa avec un regard lointain et répéta plus lentement ;

- J'avais disparu...

- Les pompiers ont même tenté plusieurs entrées forcées pour te retrouver ! Nous t'avons cru perdu, je...

Elle couvrit sa bouche de sa main, refoulant ses larmes et se fit sans ménagement écarter par sa chef de service, une petite femme d'une cinquantaine d'année qui arborait toujours le même air sévère. Tous s'écartèrent sur son passage et elle s'avança avant de saisir Yixing par le joue. Il poussa un cri de surprise et de douleur.

- Je suis désolé pour le retard madame Kim... bredouilla-t-il mécaniquement.

- Toi ! s'exclama-t-elle en frappant sa poitrine de l'index. J'espère que tu es fier de toi !

Yixing rentra la tête dans les épaules, de plus en plus perdu. Il essaya de se remémorer le cours de sa soirée de la veille, où il avait travaillé comme tous les soirs de la semaine. Petit à petit, quelques bribes lui revinrent en mémoire. En tant que stagiaire, il était affilié à de nombreux postes et avaient des horaires pratiquement aléatoire.

Le samedi soir, on l'avait placé aux services d'intervention avec d'autres urgentistes. Il se revoyait grimper dans l'ambulance avec son matériel... La suite de la soirée n'était qu'une suite d'images floues qui ne paraissaient pas avoir de lien les unes avec les autres.

- Je t'ai déjà expliqué que tu étais probablement l'un des éléments les plus prometteurs de cet hôpital, poursuivit la femme en le secouant par la joue, lui arrachant une grimace. Tout le monde t'aime ici, patients comment médecins. Alors que ça soit bien clair : plus jamais tu n'agiras de manière aussi stupide et plus jamais tu nous feras aussi peur... ou je te vire, c'est clair ?

- Mais je ne comprends pas, qu'est-ce que j'ai fait ? demanda Yixing.

Madame Kim lui lança un regard sceptique avant de lui donner une tape sur le crâne avec une force étonnante pour sa petite taille.

ExoRdiumWhere stories live. Discover now