Ça : Eddie Kaspbrak - 5

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Sa première proie fut Bill. Ça se jeta sur lui et le premier réflexe de Bill fut de le bloquer en pointant le fusil de Mike sur lui. Ça s'arrêta pile en face de lui et Bill tira. Au même moment, Mike criait :

- Il est pas chargé ! Bill ! Il est pas chargé !

Aucune balle ne partit mais la puissance du fusil à air comprimé lâcha un bloc d'air si puissant qu'il en déchiqueta une large partie du front du clown.

Ça rejeta la tête en arrière, les yeux révulsés et le sang noir s'écoula vers le haut, comme si la gravité n'existait pas. Ensuite, il se jeta à nouveau sur Bill. Celui-ci eut l'heureux réflexe d'interposer le fusil devant son visage et Grippe-Sou mordit dedans. Ses longues canines bousillèrent la coque de fer du fusil et faillirent le briser quand Beverly elle-même s'attaqua au monstre. Elle leva un tison récupéré dans la pile et s'apprêta à transpercer Ça comme elle l'avait fait lors de la première virée à Neibolt Street, cependant, en un tour de bras, le monstre envoyait loin l'arme. Mike tenta de prêter main forte à la jeune fille en amorçant un coup de barre métallique dans les côtes de Grippe-Sou. Mauvaise idée. Le clown lui décocha un coup si puissant que Mike alla s'effondrer contre le mur. Je saisis une lourde barre en fer et attaquai le clown mais Ça me repoussa brutalement en un coup de pied qui me coupa le souffle. J'entendis Eddie et Richie crier mon nom.

Bill revint à la charge en sautant sur le dos du monstre et en lui coinçant le tison de Beverly entre les deux mâchoires, comme le mors d'un cheval. Il lutta pendant un moment. Les autres n'osaient pas intervenir car soit ils se feraient happer par le clown, soit ils blesseraient Bill par la même occasion. Puis Richie se bougea. Il surgit derrière le monstre, sauta sur le dos de Bill, lui-même sur celui de Ça, et s'agrippa également à la barre pour le faire tomber. Eddie et Stanley apparurent des deux côtés du clown et lui attrapèrent fermement les bras pour le déséquilibrer. Ben s'ajouta du côté de Stanley et moi de celui de Eddie. Mike tenait une autre barre en fer et hésitait à attaquer, il craignait de blesser l'un d'entre nous. Ça le dégagea vivement d'un coup de pied.

Ça se mit à tourner pour nous décrocher. Je m'envolai la première contre la pile de jouets. Stan alla s'écraser - littéralement - contre le mur et ne bougea plus pendant quelques secondes. Eddie fut éjecté sur Beverly et ils tombèrent tous deux à la renverse.  Ben fut plus coriace et tint bon pendant quelques minutes mais Ça le décrocha après deux essais et Meule-de-Foin tomba lourdement par terre en gémissant de douleur.

Restaient Richie et Bill. Ça, les bras enfin libres - il venait de tous nous étaler - agrippa Richie par la nuque et fit le gros dos. Il renversa Richie par terre si violemment que l'on entendit un craquement. Eddie rattrapa Richie en l'appelant pendant que le clown essayait toujours de décrocher Grand Bill.

Soudain, en un gargouillis de rage, Grippe-Sou fit passer Bill par-dessus son épaule et plus personne ne bougea.  Il tenait Bill en étranglement. Il pouvait le tuer en un seul gonflement de muscles.

- Bill !, crièrent Ben et Beverly.

Grippe-Sou caressa le visage de Bill.

- Une chance..., éructa t-il, je vous laisse une chance de vous en sortir.

Les Ratés se regardèrent, incrédules, sourcils froncés. Le clown nous pointa vulgairement du doigt.

- Lui, je l'emmène. Vous, je vous emmène.  Et je me gaverais de votre chair en me gorgeant de votre peur.

Beverly et moi tressaillîmes.

Richie fit un pas en avant, Ça restera brusquement sa prise, Richie recula.

- Où bien... Vous, vous repartez et j'emmène Billy et seulement - il siffla le "s" comme un serpent - Billy et j'irais faire ma looongue sieste. Et vous, vous aurez la chance de devenir adultes, et de viiivre et d'être teeellement heureux jusqu'à ce que la vieillesse vous ramène sous terre.

Bill, à moitié étranglé balbutia :

- Allez-vous en. C'est moi qui vous ai entraînés là-dedans. J'suis v-vraiment désolé.

Ça ricana et imita Bill pour se foutre de lui.

Plus personne ne bougeait et Bill répéta plus fort, comme un ordre.

- Allez-vous en !

Les Ratés se regardèrent les uns les autres une nouvelle fois.

Beverly riposta faiblement.

- Non ! On peut pas faire ça !

Qui ? Qui trahirait Bill ? Je les dévisageais chacun à leur tour. Voyais leur expression effarée et terrorisée. Terrorisée de voir Bill, le chef à qui tout le monde se référait dans les mains du clown. Tous avaient peur, perdaient confiance. Mais personne ne réagit.  Ça nous dardait de ses yeux jaunes, un rictus soulevait les coins de ses lèvres trop grosses.

Puis Richie brisa le silence.

- Je t'avais prévenu...Je t'avais prévenu, putain ! Je veux pas crever, moi... Tout est de ta faute.

- Richie !, soufflai-je, horrifiée.

- Tu me frappes en pleine tronche, tu me traines dans ces égouts de merde, tu m'amènes dans une baraque de camés..., énumère t'il, Et en plus...

Il releva les yeux, furieux. Et saisit une batte de base-ball dans la pile.

-  J'vais d'voir buter cet enfoiré de clown.

Richie souleva la batte et hurla à pleins poumons à l'attention de Ça.

- Bienvenue au Club des Ratés, bouffon !!!

Puis il chargea et foutut un magnifique swing dans la tronche du clown.

𝑬𝒕 𝒔𝒊 𝒐𝒏 𝒊𝒎𝒂𝒈𝒊𝒏𝒆...?जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें