.-24-. Marché

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- Que... quoi?

- Merde t'es pas la seule à vivre de la merde tu sais. Tu te prends pour la petite malheureuse d'une histoire triste. Non regarde autour de toi, on vit tous, on a tous nos problèmes et pourtant on arrive à survivre. Ouvre les yeux, observe les gens sans ton filtre de "miss Caliméro" et tu verras ce que ce monde regorge comme injustice.

Il a dit ces mots avec rage, et violence. Je suis retourné par tant de sincérité et de réalité. La honte me regagne, un seau de vérité s'est abattu sur moi et je suis recouverte d'évidence. Après tout, il a raison, j'ai toujours cette fâcheuse manie de penser que je suis la seule à souffrir dans ce monde? Pourquoi je ne vois que ma propre tristesse, mon propre désespoir?

Ma colère redescend d'un seul coup, et je me retrouve désarmé devant le brun. Il semble toujours à fleur de peau et doit surement regretter sa confession. Avant même que je puisse répliquer une excuse ou autre, il se lève violemment du lit où nous étions assis et pars de la chambre en trombe. Son frère arrive juste après la fuite de son frère et ne comprend pas la situation.

- J'allais venir vous voir pour vous dire que les crêpes étaient prêtes mais je viens de croiser Edward carrément énervé. Tout va bien?

- Oui, oui tout va bien, j'arrive, laisse moi quelques secondes.

- Euh d'accord, je vais prévenir Edward du coup.

Je me laisse quelques minutes pour me reprendre et rejoins les garçons déjà attablés. Une vive odeur de crêpes enveloppe la cuisine peu spacieuse mais bien rangée. Nous mangeons dans le silence le plus total et cela me rappelle horriblement les dîners froid et silencieux chez moi. Ma joie précédente à l'idée de manger des crêpes est maintenant remplacé, au moment venu, d'un sentiment confus de honte et de curiosité. Je suis dans mes pensées durant tout le repas et ne fais pas attention au délicieux goût du met. Edward est à côté de moi et mange rapidement, il semble toujours en colère et son frère n'en mène pas large. Je remercie d'une petite voix quand même Al pour le repas lors du débarrassage de la table et regarde avec déception Edward retourner das sa chambre sans mot. Albert m'épargne la vaisselle et me conseille.

- Tu devrais aller lui parler.

J'hoche simplement la tête, sans qu'il me le demande je l'aurais déjà fait.

Sans plus de cérémonie je me dirige vers la porte de sa chambre et toque. J'entends un léger "Oui" et entre. La pièce est plongée dans l'obscurité avec seulement une petite lampe éclairant la chambre très sobrement décoré. Edward est assis sur son lit en tailleur et est rivé sur son téléphone. Lors de mon entrée il avait levé très rapidement les yeux et les avaient rebaissé sur son téléphone directement en me voyant. J'hésite à m'asseoir à côté de lui mais me résigne finalement, gêné, et reste debout devant lui tout en trifouillant mes manches de pull, nerveuse.

- Ecoute Edward... je suis désolée.

Le brun ne sourcille pas et semble faire comme s'il n'avait pas entendu, son expression reste neutre devant son téléphone qu'il pianote. Il m'ignore. Néanmoins, je persévère.

- Tu as raison sur toute la ligne, je ne suis qu'une égocentrique qui ne voit que ses petits problèmes personnels...

Toujours aucun regard ni même aucune attention à ce que je dis. J'essaye toujours, essayant d'être patiente, ce qui n'est clairement pas dans mes habitudes.

- Edward s'il te plait, je sais pas quoi te dire... Parle moi, arrête de bouder comme un gamin...

Ça y est, j'ai son attention, il lève sa tête et plonge ses yeux dans les miens intensément. Je crois discerner dans son regard de la compréhension.

Le Masque [Terminé]Onde as histórias ganham vida. Descobre agora