.-23-. Dispute

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Les jours passent et mes seules activités ne se résument qu'à dormir, parler à Edward, et manger.

Mes forces me sont revenus et j'ai pu enfin sortir de mon lit ce matin. Durant nos longues discussions, Edward m'a appris que son frère était étudiant en médecine ce qui explique ses connaissances dans le domaine et cela me fait maintenant comprendre la raison pour laquelle Edward avait appelé son frère plutôt que des médecins ce jour-là.

J'arrive à m'éclipser de la cuisine pendant que les deux frères se disputent sur la recette des crêpes et pars dans la salle de bain. C'est la première fois depuis des jours que je me retrouve seule devant un miroir, mes précédents lavages étant dans le lit ou assisté par Al, ce qui, je l'avoue m'avait vraiment gênée. En y pensant bien, Al est un peu comme un docteur normal, sauf que c'est le frère d'Edward donc bon...

Je crois halluciner en me voyant dans le miroir de la salle de bain. Non pas que mes cheveux avaient été teins en rose fluo, ou que j'avais un nouveau nez etc, en fait, mon visage paraissait... paisible. Jamais auparavant je ne m'avais vu aussi sereine. Loin de mon foyer cauchemardesque, de mon lycée invivable, de mes "proches" toxiques. Cette maison et cette ambiance me rappellent la bulle de ma chambre et de ma musique. Tout est doux, calme, serein, paisible tout est chaleureux. De longs bandages encerclent mon avant-bras et des cernes plus petites qu'à l'accoutumée, paradoxe avec la faiblesse de mon corps, trône mon visage. Satisfaite, je ressors de la pièce et me dirige vers les rires de la fratrie qui devait s'être réconcilié.

Me voyant arriver, ils levèrent la tête et me convièrent à les rejoindre dans leur méticuleuse préparation. Nous laissons ensuite Alphonse cuire les crêpes à la poêle et allons discuter dans la chambre Edward et moi. Il engage la conversation à peine nous nous posons sur le lit moelleux.

- Je dois te parler.

Ayant sans doute remarqué mon caractère peu bavarde depuis mon arrivée, il continue sans attendre ma réponse face à cette déclaration à l'allure beaucoup trop solennelle.

- Ecoute, je sais que tu te plais ici, ça se voit. Mais, même si j'aimerais vraiment que ça se fasse, tu ne peux pas rester ici... Mes parents vont rentrer et si tu es encore là ils demanderont pourquoi et, crois moi, mentir ne servirait à rien. Ils sont cools...mais je ne pense pas qu'ils prendront le risque de garder une inconnue qui ment à ses parents sur sa localisation...

- Je comprends...

Je me concentre au maximum pour ne pas pleurer. Je me sens abandonné encore une fois même si, au fond de moi, je savais que ce moment arriverait. Cela va bientôt faire une semaine que je suis ici et même si je reste ici caché, je doute sincèrement que Christian ou ma mère n'essayeront pas de me retrouver ou appelleront la police, malgré les risques.

- Je suis désolé, vraiment, ça me fais réellement chier de te renvoyer dans cet enfer mais là je suis à court d'idées...

- T'inquiète pas, ça va, il fallait que ça se fasse de toute façon. Tes parents reviennent quand?

- Après-demain au matin.

- D'accord donc je peux encore rester ici jusqu'à demain soir c'est ça?

- C'est ça.

- Parfait.

- Parfait?

- Oui, parfait. J'ai jusqu'à demain soir pour profiter de cette vie rose, tranquille, idéale...

- Ma vie n'est pas rose tu sais.

Il me coupe la parole et répond sèchement, j'ai l'impression de l'avoir vexé. Mais je commence à m'énerver, en fait, je suis déjà énervé. Je m'énerve contre cette vie de merde, ce destin qui m'oblige à vivre un cauchemar éveillé tous les jours et je m'énerve de me mettre en colère.

- Oh arrête, ta vie est putain d'exemplaire !

- Arrête de dire de la merde.

- De la merde? Edward, ta vie est parfaite ! T'as un frère aimant, un frère qui t'aide et qui te sors des situations comme ça! Le mien s'en fout de moi!

- Tu connais mon frère que depuis une semaine alors...

- Oh c'est bon ! Si c'est pas ton frère c'est tes parents alors! Tes chers parents aimants, qui donnent à leurs fils des bonnes conditions de vie, qui les encouragent toujours, qui sont fiers d'eux comme dans ces films américains de merde. Même toi tu dis qu'ils sont cools ! Et ta belle maison là, toujours rangée, toujours propre, toujours parfaite comme ta vie Edward! Comme ta putain de vie ! Même toi tu es parfait! T'es doux, honnête, beau, gentil, courageux, heureux, t'es carrément heureux !

- Mais ferme-là, t'en sais rien de ça ! Qu'est ce que t'en sais de toute façon, tu connais rien ! T'as jamais vu mes parents, tu sais pas ce qu'ils sont ! Je ne suis pas parfait arrête...

- Mais pas besoin de savoir, tout se voit ! Tu empestes la confiance et ça vient pas comme ça ! T'as forcément eux une belle vie depuis ta naissance, eu une famille aimante que tu vois tout les jours, des beaux anniversaires avec ton parfum préférés dans les gâteaux, des cadeaux à en pleuvoir...

- T'en sais rien !

- Qu'est ce que je sais pas? Tu t'es coupé quand t'avais 6 ans hein?! T'as perdu ton petit hamster Noisette l'année dernière?! Tu ne te remets pas d'une perte d'une partie de baby foot ?! Tu...

- J'ai été harcelé.

La bombe a été larguée, je répète, la bombe a été larguée.

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Voilà, au lieu de poster un chapitre toutes les deux semaines, j'en poste deux en quatre jours!

Disons que c'est mon cadeau de Noël pour vous.

Joyeuses fêtes à vous, mais surtout une pensée aux personnes qui ne peuvent le fêter en famille, et à ceux qui contribuent à rendre ce Noël aussi beau que les autres.

Sali, -qui met beaucoup de remarques sous ses chapitres en ce moment et qui s'en excuse.

Le Masque [Terminé]Where stories live. Discover now