Chapitre 32 - La fuite de Slughorn

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Samedi 26 Juillet 1997 :

La nuit fut particulièrement douce et, pour une fois, je dormis d'un sommeil réparateur pour me réveiller le lendemain matin, lorsque les premiers rayons du soleil vinrent caresser mon visage. Sans ouvrir les yeux, je pris le temps d'étirer mon corps encore engourdi de fatigue puis je roulai sur le côté pour me loger contre le torse de Severus, allongé à ma gauche. J'ouvris les paupières et constatai que ce dernier me fixait avec un timide sourire aux lèvres. Je me collai contre lui, profitant de sa chaleur corporelle, bien que la température environnante avoisinait actuellement les vingt-huit degrés en cet été pour le moins assomant. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes, moi observant le plafond tout en laissant mes mains caresser le torse nu du sorcier et lui me détaillant du regard tout en m'enlaçant de ses bras.

Au bout d'un moment, lorsque mon esprit fut suffisamment réveillé pour traîter les dizaines de pensées qui y affluaient, je soupirai :

«-Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?»

Severus se redressa en position assise et tournant la tête dans sa direction, je remarquai qu'il m'accordait un regard interrogateur. Je l'imitai avant de préciser :

«-Je veux dire... dans un mois, il te faudra retourner à Poudlard et moi... je ne sais même pas ce que je dois faire. Je ne peux pas retourner au Square Grimmaurd, sinon Alastor va me tuer sur place, je ne peux pas retourner dans ma famille sans les mettre en danger maintenant que je suis liée à toi. La seule personne qu'il me reste, c'est toi.»

Le sorcier sembla se raidir à cette dernière phrase qui, pourtant, résumait parfaitement ma situation. Je le fixai du coin de l'œil, inquiète. Depuis que je savais que Severus avait été promu au rang de directeur de Poudlard, je redoutai le moment où nous allions être contraint de nous séparer - encore. Alors que j'attendais une quelconque réaction de sa part, l'homme resta parfaitement silencieux, comme perdu dans ses pensées.

Lentement, je posai ma main sur la sienne et murmurai :

«-À quoi tu penses ?»

Severus mit un certain temps avant de m'accorder de nouveau son attention.

«-Il y a bien un moyen que l'on reste ensemble, commença-t-il à demi-voix. Mais, ce serait risqué pour toi.»

Cette fois-ci, je me redressai clairement, interpellée par ses paroles. Mon cœur se mit à battre intensément dans ma poitrine, dans l'attente d'une réponse. Celle-ci tarda à venir, aussi je pris l'initative de briser le silence :

«-Quel moyen ?»

Severus plongea son regard dans le mien et je lus une hésitation briller dans ses pupilles. Je serrai les lèvres, prête à entendre son refus de me faire part de sa pensée. Finalement, il dit, pesant chacun de ses mots :

«-Lorsque j'ai été nommé directeur, tous les professeurs de l'école... du moins la majorité d'entre eux, ont été prévenus du changement de direction et invités à renouveller leur contrat. Parmi eux, Horace Slughorn n'a pas donné de réponse et certaines rumeurs racontent qu'il aurait quitté le pays, pour sa propre sécurité. Tout ça pour dire qu'il y a un poste vacant... et que je peux te le proposer.»

***

«-C'est étrange de revenir ici. J'ai l'impression de faire un bond dans le passé.»

Je n'avais pas remis les pieds à Budly Babberton depuis que le 12, Square Grimmaurd était devenu notre centre de ralliement. Pourtant, pour les quelques temps que j'avais passé dans cette bourgade, j'avais apprécié sa simplicité et son calme. Simplement, je n'avais pas pris le temps d'y retourner - ce que je trouvais aujourd'hui dommage. Severus ne répondit pas à ma remarque et me conduisit parmi les rues du village, quasiment toutes désertes. Il paraissait savoir où aller ; aussi, je me laissai guider, laissant mes yeux vagabonder parmi les paysages qui m'étaient plus ou moins familiers.

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant