Un Projet Fou

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Vitali

— J'ai contacté le Maître. Je dois avouer être très surpris que tu sois autorisé à pénétrer le domaine de la guilde. Mais il faudra te plier à certaines règles essentielles, et notamment celle de n'avoir aucun contact avec les novices, m'explique Eichi. Ils ne doivent pas subir l'influence du monde extérieur durant leur formation.

Assis sur un fauteuil de la chambre d'hôpital, je frotte mon visage et passe une main dans mes cheveux. Je n'ai pas dormi depuis deux jours, alors mon cerveau parvient difficilement à enregistrer les informations que me donne l'assassin.

— Certaines zones te seront interdites d'accès, mais sinon tu seras libre de te déplacer dans le monastère.

Je ne dis rien, mon regard rivé aux constantes affichées sur le moniteur face à moi. Je surveille la moindre variation. Afin d'être prêt à agir au moindre instant. À la moindre seconde. Eichi s'adresse à quelqu'un en japonais et semble s'éloigner du bruit qui l'entoure. Son soupir résonne dans le combiné.

— Sinon, tu tiens le coup ? me demande-t-il d'une voix marquée par la fatigue et l'angoisse.

— Ce n'est pas mon état qui m'inquiète.

L'assassin pousse un second soupir, pas dupe. Je suis loin d'aller bien. Mais la seule chose qui compte pour le moment, c'est Katerina. Rien d'autre. Je me lève de mon fauteuil et m'approche du lit d'hôpital. La jeune femme y est allongée, les yeux fermés. Tendrement, je caresse sa joue pâle. Sa peau diffuse un peu de chaleur, contrairement au froid glacial qu'elle dégageait quand je l'ai trouvée dans la salle de bains.

— Elle l'a fait, Eichi. Elle a essayé de se tuer..., je souffle.

Je n'entends pas ce que l'assassin répond, submergé par le souvenir de cette soirée...

***

Lorsque j'ouvre la porte, je reste figé devant le spectacle qui s'offre à moi.

Katerina est étendue au sol. Une lame dans la main. Les veines de son poignet tranchées.

Son corps inconscient est allongé dans une flaque de sang qui ne cesse de grandir. Le liquide s'insinue dans les rainures du carrelage.

— Katerina !

Je me précipite près de son visage et cherche immédiatement un pouls. De mon autre main, je tente d'endiguer le sang qui s'échappe de la plaie. Mes doigts tremblants appuient sur sa carotide mais je ne sens rien. Submergé par mes émotions, je panique.

— YEGOR ! je hurle. APPELLE LES SECOURS !

Des bruits de course me parviennent du couloir avant que Yegor et Kira surgissent dans la salle de bains. La jeune femme pousse un cri d'horreur en découvrant sa sœur. Mon Underboss jure et attrape rapidement le fauteuil de Katerina pour le jeter hors de la pièce et venir se positionner à mes côtés. Son visage est livide. Yegor sort son téléphone et compose le numéro des urgences.

— Je ne sens pas son pouls, je lui souffle, la gorge comprimée par l'angoisse.

Mes mains tremblent sur la peau de Katerina. Je panique. Non ! Elle ne peut pas mourir. Pas alors que j'ai trouvé un moyen de la sauver !

— Tu entends, Kat ? Tu n'as pas le droit de nous laisser ! Je te l'interdis ! Tu entends ? Je t'interdis de me laisser ! je crie en commençant le massage cardiaque.

Yegor expose la situation à son interlocuteur, à deux doigts de perdre lui aussi son sang-froid. Frénétiquement, il se passe la main dans les cheveux. Je mets toute ma rage dans la force que j'emploie à essayer de faire repartir le cœur de Katerina. La peur de lui briser une côte est bien inférieure à celle qu'elle ne se réveille pas.

ITALIAN MAFIA - Édité chez BMRDove le storie prendono vita. Scoprilo ora