ITALIAN MAFIA - Édité chez BMR

BONUS

Pour célébrer les 500k sur ITALIAN MAFIA, un petit bonus sur un personnage dont vous devrez deviner le nom !😉 J'espère qu'il vous plaira !

Bisous,

Em.

***

Grimper sur le toit est devenu bien trop facile. Chaque prise, chaque piège, chaque faille, tout est gravé dans ma mémoire. Mes mains s'agrippent, mes bras se tendent et mes jambes pendent dans le vide.

Le contrôle.

Sentir chacun de mes muscles fonctionner en harmonie. Ma main se pose sur une tuile, mais la surface est glissante. Je souris. J'aime la difficulté. En une impulsion bien maîtrisée, je suis sur le toit. Sous mes pieds, certaines tuiles protestent. Je ne fais plus le même poids qu'alors.

J'ai changé.

C'est un fait dont j'ai bien trop conscience. Mais ce soir, rien que pour cette nuit, je veux revenir dans le passé. Faire comme si tout était resté exactement pareil, comme si rien n'avait changé.

Avant mon départ. Avant les blessures. Avant que je ne devienne un autre.

Et qu'elle devienne une autre.

Silencieusement, je traverse le toit jusqu'à me tenir au-dessus du petit balcon en pierre. Je n'ai pas besoin de réfléchir à mes mouvements, mon corps se souvient des gestes qu'il effectuait autrefois.

Ce que je vais faire est une très mauvaise idée. Vraiment très mauvaise. Mais je ne peux y résister. Elle m'appelle. La revoir n'a fait qu'exacerber ce sentiment et je ne peux plus le réprimer. Même si cela va à l'encontre de sa volonté, de tout ce qu'elle m'a dit après mon retour.

Deux années nous ont séparés. Deux années durant lesquelles nous avons tous les deux changés, évolués. Où nos vies se sont détachées l'une de l'autre et ont pris des chemins opposés.

Je lève les yeux au ciel.

Opposés ? C'est bien pire que cela. Nous appartenons à deux mondes totalement différents, à deux univers parallèles, et jamais ils ne pourraient se rejoindre, si nous étions raisonnables. Enfin... si je l'étais. Parce que Natasha l'est beaucoup plus que moi. Le sentiment que je ne devrai pas être là me tenaille. Mais mon attirance est plus forte que tout.

En un bond, je parviens à me suspendre au bord du toit, puis je me laisse tomber silencieusement sur le balcon. Face à moi, les baies vitrées sont occultées par de longs voiles blancs. L'une d'entre elles est entrouverte, laissant passer un filet d'air frais qui fait onduler les rideaux.

Je m'approche de la baie vitrée et discrètement, fais glisser le battant pour que je puisse me faufiler dans la pièce. Sous mes pas, le parquet reste silencieux. Mon regard parcourt la pièce, qui a bien changé. Les posters d'adolescente ont laissé place à des cadres d'artistes inconnus. Les meubles sont en bois clair et les murs colorés sont aujourd'hui blancs.

Mon regard se pose sur le lit au centre de la pièce. Au centre, Natasha dort profondément, enroulée dans les draps. Ses cheveux bruns sont étalés sur l'oreiller près d'elle. Son souffle calme et lent résonne dans le silence de la pièce. Je l'observe de loin, peu sûr soudain du comportement à adopter.

Je suis venu de nombreuses fois dans cette pièce, mais alors nos rapports étaient différents. Avant, je me serais déshabillé et me serais glisser contre le corps chaud de Natasha pour la serrer contre moi, mon nez enfoui dans ses cheveux. Mais maintenant...

Je m'avance jusqu'à me tenir au bord du lit. Le visage de Natasha m'apparait à moitié, tourné vers le mur. En tendant la main, je touche une mèche de ses cheveux qui s'enroule autour de mes doigts. Elle glisse jusqu'à retomber sur l'oreiller. Lentement, j'approche ma main de son visage. J'effleure sa joue pâle, sa peau si douce. Une respiration plus forte me fait retirer ma main. Ne voulant pas réveiller Natasha, je finis par reculer et me diriger vers la baie vitrée. Je n'aurais pas dû venir.