Il commence à s'avancer vers l'intérieur, je sens quelqu'un s'agiter à côté de moi, c'est la meuf avec son nez pété.

Je jette un coup d'oeil vers Seb et m'accroupis furtivement.

Moi à la fille : Je t'explique, tu vois cette boîte de nuit ? C'est mon travail, c'est ma maison, si tu veux trémousser ton arrière-train tous les samedis soirs ici t'as pas intérêt d'ouvrir ta bouche. T'as vu comment il est naïf lui là-bas ? Avec tous les bobards que je raconte il va jamais te croire donc je t'explique ce qu'on va faire, je vais tendre ma main et tu vas t'appuyer dessus pour te relever et tu vas faire la tête d'une meuf qui a de la gratitude envers moi. Si tu te tiens bien non seulement je te laisserai venir ici tous les samedis sans faire la queue, mais en plus je te paierai toutes tes conso'. On est ok ?

Je lui laisse pas le temps de répondre.

Moi en lui souriant : Parfait alors.

Sebastien tourne les talons et reviens vers moi.

Seb : Tu viens ou pas alors Sana ?

Je tend ma main vers la fille qui la regarde, puis après un bref instant, accepte de s'appuyer sur ma main pour se relever.

Moi : Oui désolée j'aidais la pauvre fille à se relever.

Sebastien la regarde puis lui demande :

Seb : Vous allez bien ?

On se regarde toutes les deux puis elle regarde Sebastien et hoche la tête. Je souris.

Moi toujours en souriant : On y va ?

On rentre dans la boîte de nuit, la première chose qui me vient c'est l'odeur dégueu, un mélange de transpiration, d'alcool, de fauve. Beurk.

Je le suis à travers la foule, on rentre dans une petite salle sombre avec un bureau bordélique, sûrement le sien.

Sebastien : Je vais faire court, comme tu viens de le voir on est rempli, c'est comme ça tous les soirs, j'ai pas le temps de te faire passer un entretien de trente minutes pour que tu me racontes que t'as fais tel ou tel études, clairement je vais aller droit au but, j'en ai rien à foutre de ta vie. J'en ai carrément rien à foutre. Je m'en tape.

Moi choquée : C'est bon, j'ai compris mdr...

Seb : Ouais voilà donc, je m'en contre fou tant que t'es majeur c'est bon t'es prise.

Je pointe mon visage du doigt.

Moi : Ça se voit que j'ai pas 14 ans.

Seb en haussant les sourcils : T'as pas vu toutes les petites salopes de 15 ans qui essaient de rentrer ici tous les soirs. Elles font plus vieilles et plus femmes que toi.

Ouïlle, ça m'a piqué.

Moi : Je te ramènerai ma carte d'identité.

Seb en tapant des mains : Parfait. Tu viendras du vendredi au dimanche à 22h tu finiras à 5h.

Moi : Ok pas de soucis. Je commence quand ?

Seb : T'as quelque chose à faire là ?

Moi : Euuh non, je crois pas.

Seb en me poussant par les épaules : Maintenant alors.

Moi : Hein ? Comment ça maintenant ? Je sais même pas ce que je dois faire !

Seb en souriant de toutes ces dents : Mais si t'inquiètes pas tu vas savoir quoi faire. Regarde, je vais te donner un t-shirt avec le nom de la boîte, tu vas le mettre. Attache tes locks.

Quelles locks ?? J'ai pas de locks ! Il est sérieux lui là, il est chaud sur moi alors qu'on vient à peine de se connaître. Je préfère 150 fois Jérémy à lui.

Vas-y c'est mieux je commence pas à faire la folle tout de suite je viens juste d'avoir le job. Attend attend tu vas voir, je vais pas t'oublier t'inquiète. Je sors mon chouchou et attache mes "locks".

Seb : Donc je t'explique, attend au fait tu sais faire des cockails ?

Moi : Je sais faire des diabolos grenadine.

Seb : HA-ha très drôle.

J'étais plus que sérieuse mais bon.

Il se tient la tête puis passe une main sur ses trois poils sur le caillou. Ah oui parce que c'est vrai je vous l'ai pas décrit. Il est blanc, il doit faire 1m50 les bras levés et c'est le genre de gars à avoir une calvitie et s'obstine à garder chaque poil restant. C'est juste affreuse, rasez-vous tous au lieu de garder vos poils par ci par là, on dirait la pelouse du quartier, tellement tout le monde marche dessus au lieu de prendre les chemins en gravier elle repousse même plus. Y a une herbe survivante à moitié écrasé par ci par là.

Seb : Ok tu seras serveuse. De toute façon on a pas trop le choix vu que t'as presque pas de cordes à ton arc.

J'ai peut-être pas presque de cordes à mon arc mais t'inquiètes j'aurai assez de balles dans mon calibre.

Sana gaaaaang. Non sérieux il a réveillé des pulsions meurtrières en moi.

Seb : Bon je vais quand même t'expliquer, parce qu'avec toi on sait jamais... Donc c'est simple, tu nettoieras les tables, tu ramèneras les bouteilles aux tables, tu débarrasseras etc...

Moi : Ok.

Seb en me tendant le t-shirt : À toi de jouer.

[ Leçon n°75 : Dans le monde des grands, il faut savoir s'adapter pour s'en sortir vivant. ]

| À Suivre, To be Continued... |

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⏰ Last updated: Nov 10, 2018 ⏰

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Code de la rue : Survivre à MarseilleWhere stories live. Discover now