Leçon n°21

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" J'prend sur mes dernières forces pour le pousser avec tout c'que j'ai et j'ferme ma porte à double tours. Il est enfin parti j'peux me lâcher, j'pleure comme une merde. "

C'est ce que j'appelle remuer l'couteau dans la plaie. Toucher là où ça fait mal. Quand il m'humilie, me frappe, ça peut pas m'atteindre mais là il a sû comment me toucher de très près. J'suis fatiguée, éreintée, abîmée, on est en octobre et Marseille commence de plus en plus à ressembler à Paris avec ses grands nuages et le soleil qui se couche de plus en plus tôt.

🕗 Un jour dans l'année, j'sais pas. Novembre peut-être ?

J'ai plus de nouvelles de Djamel, plus aucunes. Fini les " visites surprises " à mon taff  ou le squattage dans mon hall ou chez moi et j'peux hleuf  que ça me manque pas. J'supportais son jeu en silence mais là il est allé trop loin. La fac en sah ? J'ai abandonné. Ça fait à peine deux mois que j'ai commencé et rien que d'y aller c'est déjà une épreuve pour moi. Je déraille, comme dirait Djouldé. Djouldé... Dans un mois c'est son mariage et j'patauge. Elle m'a envoyé que un message en mode j'ai pas d'importance j'suis juste une tâche de plus à accomplir avant son hlel. C'est taff/maison mais avec Yassine ça bouge pas il est toujours là al Hamdulilah malgré Sonia mais vous voyez parfois j'me sens de trop, j'sens que je dérange... Hassoul, mes visites chez Khalti s'font de plus en plus fréquentes, je vais au marché avec elle et tout... C'est elle qui m'fait découvrir Marseille mieux que personne.

En parlant d'elle, aujourd'hui elle m'accompagne chez plusieurs negafa pour choisir une robe pour le mariage à Souley et Djouldé. Vous voyez c'est pas au top avec Djouldé, c'est même pas au top tout court ma vie déjà et ça me saoule vraiment d'aller à son mariage de revoir les têtes, de revoir qu'on a tous pris un chemin différent mais vas-y j'oublie pas que c'est ma shab d'enfance et que ça s'oublie pas.

J'pousse la porte du hall, c'est devenue une habitude maintenant mais tu vois les TDM je m'y fais toujours pas. 😹 J'baisse la tête comme d'habitude mais j'arrive quand même à capter l'regard du mec qui a compris que j'suis pas la cousine de Yassin. J'lance un salam général comme d'hab' sans attendre leur réponse et j'file dans la cage d'escaliers, bha ouai j'suis un minimum polie. J'monte chez Khalti et on redescend directement après, quand on passe d'un coup c'est calme ils disent tous " salam alaykoum " naaan même pas " salam " nan " salam alaykoum ", celui qui a capté que j'suis pas la cousine nous ouvre la porte et j'croise son regard au même moment.

👗 C'est au bout de chez 4 negafa et 30 robes essayées que j'tombe sur la pépite. Une robe sirène bleue nuit pailletée avec des grosses bretelles.

Khalti : Waaow Ma Sha Allah ti soublime dedans mais le prix ça fi mal au coeur.

Moi : Ouai c'est vrai que 180 euros c'est beaucoup.

La negafa : Celle là elle est pas en location je la vend.

Moi : J'sais pas quoi faire... C'est grave cher et je sais que je vais la mettre qu'une soirée dans la vie.

Khalti : Ti toute belle dedans Ma Sha Allah, on a dija fait presque toutes li negafa di la région aya sayez prend là. Comme ça tu... Tu... Tu marques li coup.

J'écoute Khalti et je l'achète. C'est peut-être le dernier mariage de ma vie et en plus c'est pas celui de n'importe qui mais de Djouldé. Sur le chemin du retour on parle de tout et de rien, c'est bouché alors khalti me pose pleins d'questions, en dirait moi petite quand j'soulais mon père. 😂

Code de la rue : Survivre à MarseilleUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum