Jour 21

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« Doit-on vraiment se fier à la police ? »
« Les meurtres se succèdent et aucun suspect sous les barreaux !!! »
« Gare à vous, habitant de Forest Hill ! Qui sait qui est le suivant sur la liste ? »
« La faucheuse a débarqué à Forest Hill, mais qui est ce mystérieux Symbols Killer ? »
Les titres se succèdent et se ressemblent tous. Il n'y a pas une seule chaîne potable ou, du moins, qui arborent autre chose que des informations sur le Symbols Killer ou des talk-show ridicules. Je m'arrête tout de même sur une de ces émotions barbantes pour éviter d'entendre à nouveau une journaliste parler du « meurtrier en série le moins bien recherché du siècle, voire du millénaire ». Qui sont-elles toutes ces femmes pour se permettre de donner leur avis et de rire du malheur si tragique et horrifiant qui frappe en ce moment même la ville qui m'a vu naître ?! Je suis dépassé par tout ça et vraisemblablement je ne suis pas la seule. Nick et Jonathan sont installés avec moi dans le salon, étalés comme des crêpes sur ce pauvre canapé qui n'a jamais dû supporter autant de poids - en muscles, bien sûr ! Hier, nous nous sommes rendus à l'hôpital parce que j'étais soi-disant sur le point de m'évanouir mais finalement j'en suis ressortie une heure après avec quelques pansements sur les petites plaies dues aux débris projetés par l'explosion alors que Monsieur Nick Anderson s'est cassé le petit orteil. Je ne vais pas rire parce que d'après ce qu'il dit, c'est très douloureux mais c'est tout de même cocasse ! Le grand Nick Anderson qui ne faillit devant rien, pleure en pensant à son petit orteil cabossé, si ça ce n'est pas drôle, je n'en veux rien ! Les garçons sont arrivés aux alentours de neuf heures et se sont posés avec moi devant la télé n'ayant, comme moi, aucune envie de nous remettre à la poursuite du Symbols Killer : à ce propos, il faudra qu'on aille voir si jamais il n'a pas laissé un petit mot pour nous ! En tout cas, ça fait trois heures qu'on est installés là à ne rien faire, excepté peut-être boire un ou deux chocolats chauds. Un calme reposant s'est installé depuis quelques minutes mais il fut vite interrompu par la sonnette de la porte d'entrée. Je fais signe aux garçons de ne pas bouger et nous reportons notre attention sur la télé jusqu'à ce qu'Albert nous interrompt déclarant que quelqu'un était là pour voir Nick. Nick lui demande de le faire venir et Victoire accourt à toute vitesse dans le salon.

"Mon dieu, mon amour, qu'est-ce que j'ai eu peur pour toi ! S'écrit-elle en sautant au cou de Nick évitant de peu Jonathan qui fait un léger mouvement de recul vers le fond du canapé. Pourquoi tu n'es pas venu me voir ?! J'étais folle d'inquiétude ! C'est quand j'ai vu la voiture de ton frère que je me suis dit que tu devais être ici ! Sans que j'en sache la raison !
- Je viens chez une amie avec qui j'ai vécu un moment perturbant, est-ce que c'est vraiment surprenant ? Demande Nick l'air de rien.
- Non mais tu aurais dû venir me voir ! Je suis ta copine quand même ! S'exclame-t-elle en regardant la télé.
- Ouais quand je ne suis pas remplacé par quelqu'un d'autre ! Chuchote Nick.
- De quoi ? Demande Victoire en reportant son attention sur lui.
- Non rien !
- Viens donc à la maison ! Tu pourras te faire du thé ! Bon, je vais devoir partir pour le travail mais tu pourras toujours rester si tu veux !
- Non, c'est gentil mais je vais rester là ! J'ai mon chocolat chaud et je n'ai pas vraiment envie d'être seul ...
- Oh ça va chéri ! Ce n'est pas comme si tu avais été pris en otage, non plus ! Tu as vu une épicerie exploser et tu n'as même pas été touché. Ce n'est pas la mort non plus ! En plus, chez moi aussi, il y a du chocolat chaud !
- Oui mais là, je n'ai pas besoin d'aller me servir ... déclare doucement Nick en essayant de ne pas la vexer.
- C'est sûr que plus on a d'argent, plus on peut se permettre des extravagances ! Mais bon c'est comme tu veux ! De toute façon, je vais bosser, MOI ! À plus tard !"

Elle embrasse Nick et sort rapidement de la maison. J'ai cru porter une cape d'invisibilité : ni un regard, ni un mot à mon attention, rien de rien ! On croirait presque qu'elle n'était pas chez moi finalement !

"Je vais bosser, MOI, l'imite Jonathan.
- J'ai de plus en plus de mal à la supporter ! Réplique Nick.
- Bah pourquoi tu restes avec alors ?!
- Pour l'enquête, bien sûr !
- Ce n'est pas pour en rajouter une couche mais Victoire est hors de cause et on en est sûr donc tu n'as plus vraiment besoin d'être avec elle ... si tu n'en as pas envie ! Explique-je. Mais peut-être que tu en as envie ...
- Tu as été avec elle pendant deux ans donc ça ne serait pas étonnant que tu l'aimes encore ! Réplique Jonathan.
- C'est évident ! Le soutiens-je.
- Qu'est-ce que vous racontez ? s'exclame Nick.
- La vérité, frérot ! Avoue-le nous au moins !
- Je n'ai rien à déclarer !
- Le silence est parfois une sorte d'aveux, Nick ... déclare-je. C'est un truc à méditer !
- Ouais, on va dire ça !"

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