L'Étoile À Gauche De La Lune - [Terminé]

Chapitre 33 - Maman en ville

Chapitre Trente-Troisième

Magda avait promis à sa mère qu'elle serait à l'aéroport à son arrivée et elle y était. En plus, le mardi, elle terminait à onze heures trente. Elle avait donc récupéré sa mère et l'avait conduite jusqu'à l'hôtel où logerait Agnès pour les cinq jours qu'elle passerait ici. Durant le trajet, Agnès avait pas mal parlé. Magda s'était contentée de réponses assez courtes. Elle soupçonnait toujours sa mère d'avoir fait le déplacement pour Suzanne et pas pour elle. D'ailleurs, elles n'avaient rien prévu ensemble mis à part le dernier essayage de robe le lendemain. Alors qu'Agnès lui avait déjà demandé les lignes de tram ou de métro pour aller chez Suzanne et lui racontait toutes les conversations qu'elle avait eues avec la future maman. Et franchement, ça faisait mal au cœur de Magda.

« Et la grossesse de Suzanne n'a pas donné d'idée à Martijn ?

-Comment ça ?

-Pour que vous me fassiez un quatrième petit-enfant.

-Pour que je rentre définitivement plus dans ma robe le jour du mariage ? Sûrement pas non, avait sèchement répliqué Magda.

-Je disais ça parce que...

-C'est ici, avait coupé Magda en arrêtant sa petite citadine devant le sublime porche d'un hôtel étoilé de la capitale.

-Tu descends prendre à café avec moi ? demanda Agnès surprise de ne pas être devant l'immeuble de sa fille.

-J'ai plein de cours de première à finir de préparer. Demain. Peut-être.

-Très bien..., répondit Agnès quelque peu déçue. Comme tu le souhaites. À demain alors ?

-À demain. Je ne sais pas si c'est moi qui viendrai te chercher. Je t'appelle pour te dire.

-D'accord.

-Super. Bonne journée maman. »

Magda n'était même pas descendue de la voiture, elle était rentrée directement chez elle, laissant le concierge s'occuper des bagages de sa mère. Son histoire sur ses cours de première n'était pas fausse, mais Magda n'avait plus le cœur à se replonger dans l'histoire des régimes totalitaires. Elle avait juste envie de rester sous sa couverture et qu'on la laisse tranquille avec son chat dans les bras. L'arrivée et l'attitude de sa mère, la grossesse de Suzanne, les remarques et la pression familiale, son dernier essayage de robe... Magdalena aurait aimé que le temps s'arrête.

X+X+X+X+X

C'est Anouk qui était allée chercher Agnès à l'hôtel. Magda lui avait demandé de venir. Lorsque les deux femmes arrivèrent, la future mariée et ses amies étaient déjà dans un salon d'essayage vraisemblablement en pleine discussion :

« Mais Laura ! Je te dis qu'il l'aime bien ! Il me l'a dit, assura Rika.

-Ouais, il dit ça... Mais au fond, on sait pas ce qu'il pense vraiment de lui.

-Oui, t'as raison tiens, se moqua Magda. Louis, il ne dit jamais ce qu'il pense des gens. C'est un faux-cul comme on n'en fait plus.

-C'est pas drôle Magda.

-Mais arrête de te prendre la tête. S'il a dit à Rika qu'il aimait bien David, il l'aime bien. Point final. Sérieux ! Tu réfléchis trop là.

-J'avoue, compléta Rika. Et c'est moi qui te le dis.

-On attend que vous ayez fini ? demanda Anouk en arrivant.

-Ha ! Vous voilà ! On vous attendait. Tiens, Anouk, diriez-vous que Louis est un faux-cul ?