L'Étoile À Gauche De La Lune - [Terminé]

Chapitre 25.2 - Le Choix de Louis

Chapitre Vingt-Cinquième - Partie II

Rika était allongée dans son canapé avec son coussin préféré dans les bras. Elle semblait dormir paisiblement. Mais en réalité, Rika attendait. Elle attendait que le temps passe. Hier encore, elle fuyait celui qu'elle aurait voulu voir avec elle ce soir. Elle était triste et blessée, mais le plus terrible dans cette histoire, c'est que la seule chose qui aurait pu lui redonner une once de bonne humeur, c'était Louis et son sourire. Mais ça ne risquait pas d'arriver. Alors Rika attendait en se demandant pourquoi est-ce que la seule chose à laquelle elle arrivait à penser la ramenait toujours à lui ?

Ce qui la fit sortir de ses pensées, ce fut son téléphone qui vibrait sur la table basse. Elle l'attrapa à l'aveugle et entrouvrit une paupière pour regarder qui venait la déranger dans sa tristesse à une heure du matin. Louis. Elle ne répondit pas. Elle préféra poser l'appareil sur le tapis au pied du canapé et le laissa sonner. Au bout d'une trentaine de secondes, sa messagerie due finir par se déclencher parce que son téléphone cessa de sonner. Elle le fixa jusqu'à ce qu'un SMS lui indique que ce correspondant lui avait laissé un message d'une minute trente. C'était précisé. Elle finit par se décider à prendre son téléphone dans ses mains et le fit tourner quelque peu entre son pouce et son index. Elle mourait d'envie d'écouter ce que Louis avait à lui dire. Et puis d'un autre côté, elle avait très peur de ce qu'il avait voulu lui dire. Ne pas trop se poser de questions, c'est souvent ce que lui répétait Romy quand elle commençait à trop réfléchir. Alors Rika arrêta de se poser des questions, déverrouilla son téléphone et écouta ce fichu message :

« ... Je... Je suis vraiment désolé Rika. Vraiment, vraiment désolé. T'avais raison. C'est mieux que chacun passe à autre chose. Je vais raccrocher là. Et je te souhaite une bonne journée, parce que tu entendras sûrement ce message en te levant. Alors... Bonne journée Frederika. »

Cela faisait deux fois qu'il l'appelait Frederika aujourd'hui. Elle avait remarqué. Jamais personne ne l'appelait Frederika. En tout cas, depuis qu'elle avait quitté sa petite ville de Breda, dans le sud du pays, personne ne l'appelait plus Frederika. Et puis elle repensa à tout ce qu'elle venait d'entendre. « Je suis vraiment désolé Rika. Vraiment, vraiment désolé. ». Il n'allait pas venir. C'était bête, mais Rika avait imaginé qu'il viendrait ce soir. Elle avait imaginé qu'il marcherait des heures dans la ville à penser à elle et qu'inconsciemment ses pas allaient l'amener ici. Chez elle. Un peu comme dans les comédies romantiques. Mais non, parce que c'était Louis et que maintenant qu'il avait mis les choses au clair, il devait très certainement être dans un bar, peut-être même dans les toilettes de ce bar en train de se taper une meuf qui l'avait un peu plus chauffé que les autres. Et Rika se remit à pleurer. Un jour Jan lui avait assuré qu'on ne pouvait pas pleurer plus de huit cent cinquante microlitres en une heure. C'était une bonne grosse blague. Rika était certaine d'avoir pleuré trois bons litres ces deux dernières heures. Et là, elle était bien repartie pour un litre supplémentaire, juste parce que son cœur espérait vraiment que Louis arriverait ce soir. Rika ferma les yeux et arriva presque à oublier qu'il n'était pas là.

X+X+X+X+X

Louis se tournait et se retournait dans son lit. Il bougeait tellement depuis deux heures que ses draps s'étaient emmêlés dans ses jambes. Il les dégagea rapidement d'un geste brusque et énervé. Il n'arrivait pas à dormir et, pour être tout à fait honnête, il ne dormirait sûrement pas cette nuit. Il décida alors de se lever et de descendre dans sa cuisine. Il était venu pour se servir un verre d'alcool au début, mais il changea d'avis au dernier moment. Il préféra aller s'asseoir sur le rebord de sa fenêtre. Il restait encore une ou deux heures de nuit et Louis avait décidé d'attendre le lever du soleil ici.