3/ IAN

85 10 0
                                    

Oh ma tête !

j'ai un mal de crâne carabiné avant même d'avoir ouvert les yeux. Je tends la main à l'aveuglette vers ma table de nuit où j'ai rangé mes pilules anti-gueule de bois mais ma main cogne un objet lourd.

J'ouvre les yeux. C'est une lampe que j'ai touché mais pas la mienne. Je ne suis pas chez moi.

-Et Merde ! Je soupire alors que la mémoire me revient.

Je suis chez Sarah. LA Sarah de Tobias.

Je suis dans son lit.

On a couché ensemble.

Re-MERDE.

Ma tête est dans un étau, j'ai quelques bribes de souvenirs mais rien de très précis.

Je prends mon courage à deux mains et ouvre enfin les yeux.

Je suis allongé, nu comme un ver avec une demi érection, au milieu d'un tas de draps fleuris. Sur ma droite, les rideaux de la fenêtre sont ouverts, laissant passer les rayons de soleil printanier qui m'aveuglent et empirent ma migraine. Je regarde autour de moi mais je suis seul. Il y a une porte devant moi et une autre sur ma gauche. J'entends des bruits venant de la pièce de gauche. Je m'étire et baille bruyamment histoire d'informer mon hôtesse que je suis réveillé.

Les bruits s'arrêtent puis Sarah franchit la porte. Elle sort vraisemblablement de la douche ; ses cheveux encore humides sont relevés. Elle porte un jogging noir et un Sweat gris pour homme. Le message est clair. Moins sexy tu meurs.

Nos yeux se rencontrent et je remarque immédiatement son regard froid. J'avais oublié que cette fille me déteste. Pas de soucis, message reçu cinq sur cinq.

-Salut ! Je lance en méclaircissant la voix.

-Salut. Répond-t-elle froidement en baissant les yeux et en croisant les bras sur sa poitrine. Tes vêtements sont pliés au bout du lit. Si tu veux prendre une douche, la salle de bain est derrière moi ; il y a une serviette propre sur le lavabo. je serais dans la cuisine. Ajoute-t-elle en désignant lautre porte.

-OK.

Elle se dirige vers la cuisine et passe la porte sans jamais poser les yeux sur moi.

Je passe ma main dans mes cheveux et me frotte le visage. Avec toute ma détermination post-beuverie, je me lève, attrape mes fringues et entre dans la salle de bain.

La pièce est petite, sans fenêtre et recouverte de carrelage noir et blanc. Sur la droite, un toilette ; à gauche une simple vasque et une douche à l'italienne vitrée.

J'entre dans la douche et actionne le robinet. L'eau qui s'écoule au dessus de ma tête est à la température parfaite. Heureusement car j'ai oublié de vérifier et vu la tête que faisait la propriétaire des lieux, elle aurait bien pu la bloquer sur glacé.

Le chaud me fait un bien fou ; ma migraine n'a pas disparu mais au moins je me sens propre et un peu plus réveillé.

Je profite de cet instant de calme avant d'affronter Miss Tempête pour faire le point.

J'essaye de retracer les événements à travers le brouillard de mes souvenirs.

Nous étions dans le club où Tobias m'a amené. Il m'a lâché quand sa copine lui a piqué une crise de jalousie par téléphone. Quand il est parti, je me suis retrouvé à picoler. Trop.

J'ai commencé à farfouiller sur les réseaux sociaux et bien sur j'ai atterri sur le profil de mon ex, Sur une des photos elle est en bikini riant aux éclats pendant qu'un type l'asperge avec son pistolet à eau. Sur la suivante seulement trois mots en police maximale : « LIFE IS GREAT ».

Ca m'a blasé et j'ai picolé encore plus.

Ce n'est même pas une question d'amour éternelle ou je ne sais qu'elle connerie mais bon sang c'est une question de sobriété et de respect.

Cela ne fait qu'à peine dix jours que la presse à scandale faisait sa Une sur notre énième séparation et elle parade déjà avec un autre mec.

Pour quoi je passe moi sérieux ?

Bref, du coups j'étais déjà bien bourré quand Sarah s'est jetée sur mes genoux. J'ai pensé une milliseconde à la repousser et puis quand elle a posé ses lèvres sur les miennes cette pensée s'est volatilisée. C'était sauvage, c'était chaud et putain j'en avais besoin. Cette fille a beau avoir un regard de tueur, elle sait se servir de ses lèvres Entre autre.

Voilà que je bande à nouveau. Je tourne le robinet vers le froid et tente de retrouver mes esprits.

Je me souviens qu'on s'est un peu laissés aller sur ce canapé du club VIP puis un éclair de lucidité m'avait rappelé quil faudrait mieux pour tout le monde que personne ne nous voit. Jai donc récupéré mon téléphone qui avait miraculeusement survécu à sa chute et j'ai appelé un taxi.

En sortant j'avais sorti mes lunettes noires que je garde toujours dans la poche intérieure de ma veste et j'avais posé celle-ci sur ma tête. Sur le coups j'avais limpression que ça me rendait discret. Il ne faut pas trop en demander à un mec après un nombre démesuré de whiskys.

Dans le taxi, on s'est regardés, j'ai passé ma main dans ses cheveux et je l'ai attirée à moi pour l'embrasser. Elle s'est détachée, s'est jetée sur moi et je me souviens que le chauffeur a fait un écart de route en nous matant dans le rétro.

Le reste est complètement flou. J'ai des flashs de nos corps couverts de sueurs, qui se confondent ; je sens encore ses gémissements de plaisir contre mon épaule alors qu'elle me mordait

J'ajoute de leau très très froide et finit par sortir de la douche.

Je me sèche avec la serviette qu'elle ma laissée et essuie la buée sur le miroir. En me penchant je distingue nettement une marque de morsure sur ma clavicule. Cette fille est vraiment un dragon.

TOUT mais pas TOIWhere stories live. Discover now