L'envers de l'inconnu

Chapitre 25

— je n'arrive toujours pas à y croire ! S'écrit Aurora à l'autre bout du fil

J'avais besoin de parler à quelqu'un et c'est la seule personne après mes parents, en qui j'ai  confiance.

— et moi donc, je vais devoir déménager et tout recommencer à zéro.

— mais qui pourrait te faire un coup pareil ? Tu es si gentille avec tout le monde.

— je l'ignore et ça m'inquiète de savoir que le responsable est en liberté quelque part, imagine qu'il essaye de s'en prendre à moi.

— tu veux que je vienne ? Comme ça on pourrait déménager ensemble et je prendrai soin de toi.

J'aurai adoré, mais après ce qui est arrivé à mon appartement, je doute que Flavio accepte de me laisser partir avant qu'on ne retrouve l'auteur.

— ce n'est pas la peine, je vais rester ici en attendant.

Je l'entends glousser, avant qu'elle ne reprenne;

—  tu es sûr de vouloir rester là-bas ? Et si c'est lui qui est derrière ça ?

— j'avoue que j'y ait pensé, mais je doute qu'il soit capable de faire une chose pareille.

— hum, tu ne te serais pas un peu éprise de lui par hasard ?

Cette question aussi simple soit elle, me provoque des sueurs froides.

— j'en ai bien peur ! ai-je admis en réprimant mes larmes

Essayer de nier l'évidence ne sert à rien car la réalité me rattrape à chaque fois et c'est avec beaucoup de peine que je réalise à quel point je me suis attachée à lui.

— ce n'est pas pour le défendre mais on sait toutes les deux que c'est quelqu'un de bien, et ça saute aux yeux qu'il tient beaucoup à toi, sinon je ne t'aurai pas laissé partir avec lui. Renchérît-elle d'un ton solennel, ce qui me fait rire malgré moi.

Elle est de loin la seule à toujours avoir les bons mots pour me remonter le moral.

— sérieusement, je crois que tu devrais écouter ton coeur pour une fois, surtout que vous allez avoir un bébé !

Je laisse échapper un soupir... cet enfant est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles je continue à me méfier de Flavio.

— tu n'as pas totalement tort, mais imagine qu'il fasse ça uniquement pour me ravir l'enfant !?

— tu sais mieux que moi que c'est faux. A-t-il déjà fait ou dit quelque chose qui aurait pu te mettre la puce à l'oreille ?

— non, pas que je me souvienne.

— bien, continue à l'observer, s'il fait quoi que se soit d'étrange préviens moi et je sauterai dans le premier avion ! de mon côté je vais demander à Félipé s'il peut nous trouver un dossier complet sur lui. Bon il faut que je te laisse, on se tient au courant.

Il est midi lorsque je daigne enfin quitter la chambre, tout est un peu trop calme à mon goût et il n'y a personne, ni dans son bureau, ni dans le salon.

— bonjour ! Entends-je subitement derrière moi

— ne refait plus ça, j'ai failli avoir une crise cardiaque ! Dis-je, en tentant de recouvrer une respiration normale

Un petit sourire moqueur apparaît sur son visage où une barbe de trois jours a poussé,

— bien dormi ?