L'envers de l'inconnu

Chapitre 16

Sandales aux pieds, chapeau en main, lunettes de soleil en place, je quitte la suite d'un pas nonchalant.

J'ai à peine le temps de refermer la porte, que quelqu'un vient se pointer devant moi.

- bonjour madame ! monsieur Del Castillo m'a demandé de vous mener à lui.

- euh... d'accord, allons-y. Vous etiez debout devant ma porte depuis longtemps ? M'enquiers-je légèrement mal à l'aise.

- oui, j'avais reçu l'ordre de ne pas vous déranger.

- oh ! Dis-je avec gêne

- le voici ! Indique-t-il après quelques secondes de marche, pointant du doigt Flavio qui est installé à une table un peu plus loin, le regard dans le vide.

Sa chemise blanche en coton léger laisse deviner la sculpture de son torse.

- bonjour Laila. S'écrit mon patron en plantant son regard dans le mien.

- bonjour.

- bien dormi ?

- oui, merci.

Je mens et il le sait... en réalité je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit.

Les cernes qui creusent mon visage peuvent en témoigner !

- tu as faim j'espère ?

- pas vraiment, non.

- dans ce cas, viens avec moi. Murmure-t-il avant de se redresser dans toute sa hauteur.

Flavio m'entraîne vers l'un des maîtres nageurs, qui s'empresse de lui tendre un gilet de sauvetage.

- porte le. M'ordonne-t-il doucement

- pourquoi ?

- nous allons faire un tour, tu vas aimer !

Face à mon hésitation, il entreprend de me le mettre lui-même. La résistance semble ne pas l'amuser aujourd'hui !

- une motomarine ? Dis-je en relevant ma tête vers lui.

- On va faire une petite virée sur l'eau !

Je recule d'un pas;

- dans mon état je ne pense pas que ce soit une bonne idée - c'est même déconseillé.

- on ne mettra pas de temps et on sera prudent.

D'abord réticente, je fini néanmoins par prendre la main qu'il me tend pour m'aider à monter sur l'engin.

Je dois avouer que cette idée me ravie,

- accroche toi bien à moi, ça va secouer !

Je n'ai pas le temps de placer un mot, qu'il démarre en trombe.

Je rigole à gorge déployée, m'agrippant davantage à lui, lorsqu'il accélère...

C'est merveilleux !

J'oublie tout pendant ce moment - il n'y a plus que Flavio, l'eau et moi.

- encore ? Reprend-il en rigolant à son tour

- absolument ! mais cette fois j'aimerai conduire.

- ce n'est pas prudent.

- je promet de faire attention. Ai-je insisté

J'ai l'air d'un enfant qui négocie pour faire un dernier tour de manège.

Il laisse échapper un soupir, avant de faire signe à l'un des nageurs qui apporte rapidement un autre véhicule des mers.