Chapitre 24

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Le vol a été long et l'atmosphère était lourde.

Je me suis endormie sur une image de Flavio pianotant son ordinateur et à mon réveil l'avion était sur le point d'atterrir.

Je souris lorsque le véhicule se gare enfin devant mon immeuble, heureuse de pouvoir retrouver mon antre.

J'allais descendre, mais une main me retient fermement par le bras;

- attends,

Je jette un coup d'œil gêné vers le rétroviseur, ce n'est pas Nelson qui nous a conduit ce soir et je suis mal à l'aise de parler de choses si personnelles devant cet inconnu - bien que Flavio lui ne s'en préoccupe guère.

- demain tu auras ma lettre de démission sur ton bureau ! Préviens-je en soutenant son regard

- je comprends que tu ne veuilles plus me voir mais pour ton bien et celui du bébé, laisse moi continuer à t'aider.

- on a pas besoin de toi, je peux très bien m'occuper de lui toute seule !

- je n'en doute pas mais je refuse de rester loin de vous !

- tu n'es pas en droit d'exiger quoi que ce soit Flavio.

- je suis obligé de respecter ta décision mais sache que je ne suis pas d'accord.

- ça c'est ton problème, ne t'approche plus de moi !

Malgré que je connais désormais la vérité, mettre fin à cette "relation" n'en demeure pas moins douloureux... sans m'en rendre compte, je me suis attachée à lui.

Flavio compte davantage pour moi que je ne le pensais, et l'admettre me brise le cœur.

- Laila... je n'avais pas prévu ça mais je me suis épris de toi, Renchérit-il soudainement, et sais tu pourquoi j'insiste autant ?

Il rapproche ensuite son visage du mien, à tel point que je peux sentir son souffle. Mon cerveau me crie de quitter ce véhicule, mais mes jambes refusent d'obéir - je n'en ai pas envie...

- pourquoi ? Ai-je soufflé

- parce que je sais que tu ressens la même chose ! Il caresse ma joue à l'aide de son pouce et je prends une profonde inspiration, sentant mes forces m'abandonner.

- même si c'était le cas, ça n'efface pas ce qui s'est passé Flavio ! Passe une bonne soirée...

Sans lui laisser le temps de réagir, je parviens enfin à sortir de la voiture.

- je n'ai jamais voulu te faire de mal Laila ! Ai-je entendu avant de refermer la portière derriere moi.

L'air frais me fait du bien, je commençais à étouffer à l'intérieur. Avec l'aide du chauffeur, je récupère ma valise tandis que Flavio lui ne bouge pas - c'est mieux ainsi !

Ce n'est qu'après avoir pénétré dans l'ascenseur de mon immeuble que je réalise que les vacances sont bel et bien finies.

Aurora avait vu juste quand elle disait que je ne reviendrai pas indemne de cette croisière - me voilà sous le charme de l'homme qui a abusé de moi.

C'est tellement pathétique...

Nous avons traversé tant de choses en si peu de temps... je comprends mieux pourquoi il était toujours là au bon moment - tout ça dans le seul but de soulager sa conscience, ou peut-être juste à cause de mon bébé.

Je marche en ayant une pensée pour Isabelle, Alfonso et Angela qui se sont montrés si gentils avec moi.

Une fois devant ma porte, je constate qu'elle est ouverte, la serrure est cassée.

Mon rythme cardiaque accélère... quelqu'un est entré chez moi !

Je fouille mon téléphone dans mon sac et lorsque que je le retrouve, j'appelle sans réfléchir la seule personne capable de m'aider dans l'immédiat.

- répond...

FLAVIO

Je fixe les fenêtres de son appartement, attendant de voir les lumières s'allumer.

Bon sang ! Pourquoi met-elle du temps pour rentrer ?

- monsieur, votre téléphone sonne ! Me fait remarquer le chauffeur

Je fronce les sourcils en voyant son nom s'afficher sur l'écran.

- Laila...

Je la sens paniquer à l'autre bout du fil - ça ne présage rien de bon,

- mon... quelqu'un...

J'ouvre la portière, comprenant que quelque ne va pas...

- du calme ! Que se passe-t-il ?

- peux tu venir s'il te plaît, j'ai peur de rentrer chez moi.

Il n'en faut pas plus pour que j'entre dans le bâtiment, suivi de près par Diego.

Nous la trouvons dans le couloir, adossée contre le mur en face de son appartement.

Je remarque rapidement ce qui l'a effrayé, avant que Diego me demande d'un signe de tête la permission d'entrer.

LAILA

Je reste bouche bée lorsque le chauffeur sort une arme et pénètre lentement dans mon antre.

- attend nous ici. Suggère Flávio

- je viens avec toi, je ne veux pas rester seule dans le couloir.

A ma grande surprise il ne s'y oppose pas, se contentant de serrer ma main dans la sienne.

C'est avec un pincement au cœur que j'entre chez moi, il a subit un véritable assaut.

Certaines de mes affaires sont cassées, d'autres déchirées, même mes plus petits appareils n'ont pas été épargnés.

- il semble que l'auteur de ce désordre se soit blessé... Fait remarquer Diego

- on va le retrouver, soit en certaine ! Me rassure Flavio

Je me rend dans ma chambre, où règne une forte odeur d'alcool;

- elles ne sont pas à moi. Ai-je précisé en désignant les bouteilles de whisky vides qui reposent sur mon lit.

Bon nombre de mes vêtements sont irrécupérables, bons à être des chiffons.

J'ai l'impression que celui qui a fait ça tenait vraiment à m'atteindre et c'est réussi.

- ça s'est certainement produit aujourd'hui parce qu'au cas contraire, mes voisins auraient remarqué que ma porte était ouverte. Poursuis-je en essayant désespérément de trouver qui aurait pu me faire un coup pareil.

- une chose est sûr, il connaissait bien les lieux. Renchérît-il en jetant un coup d'œil à ma garde robe, ou du moins ce qu'il en reste.

Les minutes suivantes, je suis courbée sur la cuvette des toilettes, évacuant le reste de mon déjeuner - fichues nausées ! 

- on en a suffisamment vu, partons d'ici.

- Où veux-tu que j'aille à une heure pareille ? Aurora n'est pas là !

- rester ici n'est pas une option envisageable, tu viens avec nous ! Achève-t-il fermement

Qu'est-ce que tout cela signifie Seigneur ?

Cette histoire va me rendre folle !

Après notre arrivée chez lui, Flavio me conduit vers une chambre d'amis, avant d'enchaîner les appels téléphoniques. Il est trois heures du matin et ce détail ne semble pas le gêner.

Je laisse échapper un soupir en me retournant pour la nième fois dans le grand lit.

J'en ai marre de cette vie !

L'envers de l'inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant