Chapitre 12

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A mon retour dans le salon, grande est ma surprise de la trouver endormie sur le canapé en forme de L, la bouche entrouverte - elle est adorable.

Laila est une femme à la fois forte et fragile, je n'arrive plus à détacher mes yeux de son joli minois - ou plutôt je n'en ai juste pas envie.

Je peut lire sur ses traits fins, l'innocence et la douceur d'un enfant.

Au début je pensais que seul ce bébé m'attirait irrémédiablement vers elle, suscitant en moi le besoin de la protéger envers et contre tout. Mais en la découvrant ainsi allongée chez moi, je réalise qu'il y a peut-être autre chose - que je ne peux expliquer... Quelque chose d'étrange.

Je souris légèrement lorsqu'une mèche de cheveux tressée en twists, vient s'écraser sur sa joue...

LAILA

Quelle heure est-il ?

Je me redresse doucement en arpentant la pièce du regard - il n'y a personne.

Je me lève immédiatement à la recherche de monsieur Del Castillo.

A t-il profité de ma sieste pour me laisser seule?

Je marche dans son appartement sans trop savoir où le chercher, j'ouvre ensuite la première porte qui se présente et...il est là.

- un problème Laila? demande - t - il à voix basse, éloignant le téléphone de son oreille

- j'ai cru que vous n'étiez pas là, excusez moi pour le dérangement.

Je referme la porte sans attendre de réponse.

Les gargouillements de mon ventre deviennent de plus en plus intenses, ce qui me fait sourire.

- mon chou, à cette allure tu feras de moi une baleine dans peu de temps ! Murmure-je en caressant mon ventre

De retour dans le salon, ma curiosité est mise à rude épreuve par l'ordinateur blanc qui en plus d'être allumé, n'est pas verrouillé.

Je me mordille ma lèvre inférieure en hésitant à ceder à la tentation. Mais j'ai tellement envie d'en apprendre plus sur cet homme énigmatique que je fini par craquer.

Finalement, je suis déçue de constater que le net ne m'en apprend pas plus que je ne savais déjà.

Il n'est vraiment pas du genre à exposer sa vie privée sous les feux des projecteurs.

Néanmoins, certaines informations se sont avérées amusantes.

- vous ne trouverez rien d'intéressant sur ces sites vous savez !? Entends-je juste derrière moi

Je veux disparaître !

- je... ne voulais pas fouiller dans votre vie, balbutie-je, mais comme vous n'avez rien voulu me dire tout à l'heure, j'ai pensé que...

- vous avez pensé pouvoir trouver les noms de mes nombreuses maîtresses sur ces sites ? A-t-il achevé d'une voix sarcastique

- je pensais que c'était oublié ! Fais-je remarquer

- je vous le répète, il n'y a rien d'intéressant à mon sujet sur internet. Je suis un homme discret, surtout lorsqu'il s'agit de ma vie privée.

- j'ai vu ça... mais j'ai tout de même obtenu quelques informations croustillantes. Réplique-je en souriant malicieusement

Il arque un sourcil en m'invitant à poursuivre,

- vous occupez la seconde place du classement des hommes les plus beaux du pays de cette année, et vu votre tête j'en conclu que vous ne le saviez pas !

J'avais raison, il a probablement toutes les femmes à ses pieds, même si je n'ai malheureusement rien trouvé de concret sur sa vie amoureuse.

- quel classement?

- celui là ! Dis-je en pointant l'appareil

- numéro deux hein !? Renchérit-il d'un air amusé

Son visage n'arbore aucun signe d'arrogance, je dirai même qu'il y accorde très peu d'importance.

- oui juste après Paolo, qui lui aussi est très séduisant.

Son regard devient soudainement froid et pendant un instant j'ai cru qu'il allait me gifler.

- évitez de complimenter d'autres hommes devant moi ! siffle - t - il entre ses dents avant de tourner les talons

Je cligne des yeux à plusieurs reprises, c'était quoi ça !?

Serait-il bipolaire ?

En quoi c'est mal de complimenter !?

Comprenant qu'il ne reviendra pas tout de suite, je décide d'aller dans en cuisine - je meurs de faim.

Dans le frigo, il y a tout le nécessaire pour concocter de bons repas.

Je vais me faire du bien...enfin nous faire du bien.

J'arrête le mixer en fredonnant une chanson dans ma langue maternelle, oubliant presque que je suis chez mon patron.

- besoin d'aide ? Intervient la voix ce dernier

- miséricorde ! ne refaite plus ça... et oui votre aide est la bienvenue, occupez vous donc des légumes pendant que moi je met le poulet au four.

Je le regarde faire du coin de l'oeil et me retiens d'éclater de rire - il semble perdu, observant les légumes sans savoir par où commencer.

- vous préférez dresser la table?

- c'est nettement mieux ! acquiesce - t - il au tac

Jamais je n'aurai pensé passer ma journée chez Flavio, il semble plus détendu et me félicite à chaque nouvelle bouchée.

Je le regarde manger consciente que demain au bureau, tout redeviendra comme d'habitude. Néanmoins je n'oublierai pas tout le mal qu'il s'est donné pour m'aider à aller mieux.

- où avez vous appris ?

- la cuisine ? Eh bien avec ma mère

- hum, c'est que votre père doit être gâté !

- oh oui il l'est... je me souviens des fois où je faisais cramer le dîner à cause de mon manque de concentration, ma mère criait dessus et mon père me taquinait !

Il sourit et j'en ai des frissons,

- comme quoi c'est en faisant des erreurs qu'on progresse ! Dit-il en levant son verre de vin

Seuls les bruits émis par les couverts résonnent ensuite dans la pièce - mais cette fois c'est un silence agréable.

Je n'ose plus poser de questions de peur qu'il se renferme à nouveau... J'ai juste hâte de retrouver mon chez moi.

L'envers de l'inconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant