L'ALPHA ROYAL ET L'OMÉGA INNOCENT Vol.1

XXXVIII.

Je me réveillais brutalement en constatant que Muglerina m’étranglait. Rapidement, je vis son regard rouge et compris que sa personnalité sombre reprenait le dessus sur lui. Il n’était pas réapparu depuis notre lune de miel mais il ne semblait pas en chaleur non plus, il s'était simplement laissé submergé par ses émotions.

Si je ne réalisais pas sa force, j’en un avais goût à présent. Si habituellement, il faisait preuve de maladresse, ici, il parvenait à se maîtriser. Mais dans sa folie, des ronces sortirent un peu de partout évoquant son mal intérieur. Les murs, les plafonds, le sol, rien n’était épargné. Certaines entraient dans la pièce par les fenêtres, d'autres depuis les quatres coins de la pièce. Je réalisais qu'il pleurait au dessus de mon visage. Colère, peur et amour se lisaient dans son regard.

—Je te déteste tellement Arthur, pour tout le mal que tu m'as fait !

Il sanglotait. Muglerina ne m’étranglait pas pour me tuer, mais me protéger de lui. Il luttait contre son désir de me mordre et de boire mon sang. Je pouvais sentir le petit faire des siennes en lui. Ce bébé deviendrait un puissant alpha à sa naissance grâce à mon liquide s'il me buvait, mais Muglerina luttait à présent contre lui-même.

Cependant, cela ne l’empêchait pas d’être en colère. Et je le savais. Nous avions peut être eu un rapport récemment mais le sexe ne réglait rien. Il permettait simplement à nos natures de se satisfaire dans ces moments de crises.

— Je ne veux pas de cet enfant. Je le déteste autant que toi. Les alphas… les alphas n’ont aucune pitié pour nous ! Et cet enfant sera comme toi parce qu'il appartient à cette nature maudite !

Il parlait plus à lui qu’à moi. Il voulait simplement que j’écoute son avis. Je ne cherchais pas à me débattre, il était incapable de me tuer. Mais s'il le voulait vraiment alors je n'allais pas l’arrêter.

—Tu rejettes notre fils ?
—Aerin n’est pas mon fils ! Me hurla-t-il dessus après m’avoir giflé.

Cette violence ne passa pas inaperçue dans le palais. Mes hommes firent irruption en pointant leurs fusils et épées sur Muglerina.

_Baissez vos armes ! Ordonnais-je en hurlant à mon tour. Baissez vos armes, crétins !

Mon aura se répandit dans toute la pièce pour que mes hommes obéissent.

—Muglerina, si tu me détestes vraiment, alors achève moi.

Il fondit en larmes en se recroquevillant sur mon torse, il tenait ma blouse de nuit entre ses mains, tirant sur le fin tissu.

— Pourquoi est-ce que je t’aime tant ? Je ne devrais pas. Pas après ce que tu m’as fait ! Tu n'as pas le droit de me demander de te tuer ! C-C'est trop injuste...

Quand je passais mes bras autour de lui pour le réconforter, il me repoussa violement. Il se retrouva débout, au centre de la pièce à être entouré par mes hommes.

—Tu vas encore utiliser le sexe pour m'appâter !

S'il y avait bien une chose que je ne ferais jamais, c’était ça. Muglerina était mon amant, mon époux. Il pouvait me reprocher mon comportement, mais pas des choses que je n’avais jamais faite à son égard.

Mes hommes étaient prêts à intervenir pour arrêter Muglerina. Mais je les vis avant qu'ils ne puissent mettre leur menace à exécution.

—Le premier qui le touche, je le dévore !

Je me levai du lit pour me retrouver face à Muglerina, quelques mètres me séparaient de lui seulement. Il recula avant d’être plaqué contre le mur le plus proche. Nous étions proches. Si proches que l’embrasser était possible. J’avançais mon visage en laissant ses pupilles grossir dans ses yeux magnifiquement rouges. Un instant, il me regarda. Il cessa de bouger et je sentis une pression s’écraser dans mon dos.

Puis, je m’arrêtai en sentant du sang couler de ma bouche, sous le regard ébranlé de Muglerina et de mes hommes qui prirent peur.

—Art…

Il pleura silencieusement en devenant blanc comme neige. Je réalisai qu’une épaisse ronce me traversa tout entier la poitrine par le dos.

Je regardais mes paumes de mains couvertes de sang.

—ARTHUR !?

Les ronces de Muglerina m'avaient empalé tout entier.

*Chapitre écrit en août 2018, corrigé en janvier 2020