XXI.

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Chapitre écrit en juillet 2018, corrigé en janvier 2020

***

Une fois arrivés sur place, je tentais de réveiller Muglerina qui dormait à point fermé. N'arrivant à rien, je le pris dans les bras tel une petite princesse pour l’emmener avec moi. Il dormait profondément, une expression sereine sur le visage. Il ne ronflait plus autant que tout à l’heure. À l’intérieur, rien n’avait changé. Toute mon enfance, je l’avais vécue dans cette prison, élevé par un père froid et une mère sans personnalité. Il avait déteint sur ma personnalité qui aujourd’hui, m’empêchait d’être heureux. Non pas que j’étais triste pour autant, mais la joie n’était pas pour quelqu’un comme moi. Les sang purs ne méritaient pas de connaître le bonheur puisque nous étions des êtres issus des ténèbres.

À force de poser mes mains sur le corps de cet oméga, il était certain que je noircirai sa lumière. Mais en attendant qu’il se réveille, je l'allongeais sur le grand de lit de la chambre parentale et je pris un instant pour observer Muglerina.

—Ça ne sert à rien, me dis-je en me grattant la tête.

Préférant le laisser se reposer, je retirais ma tenue de marié pour la remplacer par un simple peignoir mal noué à la taille. Je sortis de la pièce en marchant silencieusement dans le couloir sombre. L'espace étroit était suffisamment éclairé par les rayons de la lune. Toute mon enfance s’était déroulée dans cette propriété, isolée du reste du monde. Revenir en arrière ne changerait rien. Mon père m'avait transformé en machine de guerre, à tuer. Il m’avait entraîné dans ce monde de violence des mon plus jeune âge et à utiliser ma lance aux côtés d’Arsan. Mes parents ne s’entendaient plus et un jour, ma mère s'en était allée avec mon frère, m'abandonnant auprès de mon père.

Si je lui en voulais ? Non. Je ne portais pas ma famille dans mon cœur. Qu'ils vivent ou meurent, ce n’était pas mon problème. Je m'imaginais très mal être père un jour. Et si cela devait arrivé, je ne prendrai que pour hériter, un alpha.

Les Omégas étaient trop purs et gentils pour devenir souverain. Le monde courrait à sa perte si les royaumes tombaient entre leurs mains. Pourtant, un peu de lumière dans ce monde chaotique ne ferait pas de mal. Mais en revenant ici, je voulais créer de nouveaux souvenirs avec Muglerina. Tant que je le pourrais, je continuerais à régner sur le royaume, mais quand le moment sera venu pour moi de me retirer, je viendrais passer mes derniers instants ici, avec Muglerina. Ce garçon s’était lié à moi et je me demandais vraiment s’il en avait conscience. S'il réalisait à quel point, je n’étais pas facile à vivre et à cerner. D'une nature solitaire et froide, je risquais de blesser Muglerina encore et encore. Les sang purs n’étaient pas réputés pour leur bonté. Mes parents étaient eux-mêmes des êtres dangereux. Muglerina était le premier oméga à entrer dans l'histoire de la famille royale.

Je marchais à l’extérieur, dans l’immense jardin de la propriété. Les buissons étaient parfaitement alignés et taillés. Le chemin en pierres menait directement à la fontaine principale, juste devant l'immense labyrinthe. Avec Arsan, nous jouions beaucoup à l'intérieur à la vieille époque. Aujourd’hui, j’avais quatre cent ans, je n’étais plus aussi jeune qu’avant mais j’étais loin d’être un homme mort. Les alphas pouvaient vivre très longtemps et s'ils rencontraient leur âme sœur et qu'il l’épousait alors cette dernière voyait son espérance de vie grandement augmenter. Mais l'inverse existait. Un oméga qui mourrait après s’être lié à un alpha, entraînait son partenaire dans sa chute. Mais penser à toutes ces choses là n’avaient pas de sens.

Je me souvenais encore de comment nous nous étions rencontrés avec ce garçon innocent. J’étais tombé par hasard sur lui en m'infiltrant dans le palais de ses parents, couvert de sang pendant la guerre. Quand nos regards s’étaient croisés dans l’un des couloirs, j'avais parfaitement compris sa nature et notre lien. À partir de cet instant, je m’étais juré de remporter cette guerre pour l'enlever afin de le garder pour moi seul. Il n'avait pas eu peur de moi, malgré ma lance pleine de sang et de traces de violence. Bien au contraire, en me voyant blessé, il m'avait fait un bandage au bras pour arrêter l’écoulement de mon sang.
Même en sachant que nos royaumes étaient ennemis, il n’avait pas hésité à me venir en aide alors que j’aurais du le tuer si j’avais écouté les ordres de mon père.

Je me faisais bien gentil, ça ne me ressemblait pas d’agir ainsi.

L’air frais de la nuit me sortit de mes pensées, me rappelant que Muglerina et moi étions en lune de miel. Et étrangement, j’étais nerveux. Pas parce que nous allions avoir nos premiers rapports, mais parce qu'il était mon âme sœur et que tout serait nouveau pour moi. Déjà que nos préliminaires étaient au-delà de ce que j’avais l'habitude de ressentir avec d’autres partenaires, je n’osais pas imaginer le sexe complet avec lui. Une petite voix dans ma tête me disait que bientôt, je perdrais la tête à cause de la puissance de notre lien.

Mais, j’étais aussi impatient qu’un enfant à l’idée de découvrir de nouvelles sensations que seul Muglerina pouvait me faire ressentir.

C’était à ce moment précis que je décidai de regagner la demeure, sous la lumière apaisante de cette lune qui veillait sur mon compagnon et moi.

***

En regagnant la chambre, Muglerina dormait toujours. Il était étendu sur notre futur lit et j’étais là, comme un puceau à le contempler. Mes yeux dérivèrent immédiatement sur son corps. Un buste fin et des tétons roses qui demandaient à être mordus, m’appelaient d'une voix mielleuse. Ses hanches étaient fines et étroites, comme je les aimais. Mais par-dessus tout, il avait un bon petit cul bien bombé que j'adorais toucher.

Je vins m’assoir sur le rebord du lit en réalisant à quel point, j’étais attiré par cet être angélique. Il dormait sur le dos, la tête sur le côté. Ainsi, son cou était entièrement exposé et j'eus du mal à me retenir plus longtemps. Je vins m'allonger sur lui pour renifler son odeur de pucelle.

Il me rendait dingue et dormir sans défense devant un sang pur n’était pas très futé de sa part. Autant, je ne l’avais pas touché bourré mais là, je ne pouvais plus me retenir parce qu’il ne se rendait pas compte de son erreur. Délicatement, j'embrassais sa gorge, mordillant sa peau sans la marquer. Je sentais une vague de chaleur me saisir. Tout mon être bouillonna à ce contact intime. Petit à petit, je perdais toute notion de réalité, laissant ma nature me dicter.

—Hm… ah !

Lorsqu’il ouvrit ses yeux, il réalisa que j’étais sur lui, à le caresser avec ma bouche.

—M-Mon roi ! Att…endez, pitié !

Il cria au moment où je comptais caresser ses tétons. Gardant ma tête sur son torse, je le fixais dans les yeux pour lui rétorquer :

—On ne donne pas d'ordres à un sang pur Muglerina.

Intimidé, il me répondit :

—L-Laissez moi au moins me laver !

Alors là, j’éclatai de rire en me redressant et lui accordant un bon point.

—Très bien. Comme tu sembles avoir bien récupéré, je te laisse te préparer. Mais n’abuse pas de ma patience car je n'aurais aucun mal à briser cette porte pour venir te chercher.

Constatant que je mettrais ma menace à exécution, l'oméga prit la couverture contre son corps avant de se diriger dans la salle de bain avec. Mes pulsions sexuelles retombèrent mais j’étais toujours aussi proche de mes ruts. Et je savais que ce soir, je n'y échapperais pas. Pourtant, j’arrivais a prendre sur moi face à mes amants. Mais devant lui, j’étais faible. Je pensais mener ce garçon par le bout du nez, mais je me trompais. Muglerina était celui qui me manipulait à sa convenance. Maladroitement, il parvenait à se jouer de moi et je perdais toute crédibilité à côté de lui.

Voilà pourquoi les sang purs ne se liaient jamais avec les omégas. Ils étaient bien trop dangereux pour eux.

Mais j’étais déjà tombé dans les mailles du filet de mon partenaire, incapable de me défaire de ce piège.

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L'ALPHA ROYAL ET L'OMÉGA INNOCENT Vol.1Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin