𝗪𝗛𝗜𝗦𝗣𝗘𝗥, jeƞsσσ

Epilogue

Les pétales de roses recouvrent la tombe de Jisoo. Quelques perles de pluie roulent sur les joues de Jennie. Bientôt un an que sa bien-aimée s'est donné la mort. Elle ne peut pas l'oublier. Cependant, elle a rencontré des jeunes femmes et s'est liée d'amitié avec de nouvelles personnes. Bien-sûr, le célèbre trio fonctionne toujours. Mais, les choses ne seront plus jamais comme avant. Parce que l'étudiante ne peut pas tirer un trait sur son amour pour le mannequin.

Pourquoi as-tu fait ça ? Ne sais-tu pas que tu bruleras en enfer ? Se donner la mort n'est jamais la solution, tu aurais-dû me le dire ! Tu n'as pas le droit de me faire ça ! Comment suis-je supposer vivre après ça ? Tu aurais dû lutter ! Tu aurais dû supporter le regard de ces gens malsains sur toi ! Au moins le temps que l'orage passe. Le soleil finit toujours par revenir. Tu aurais dû le savoir. Les cerisiers en fleur auront fanés avec toi, mon ange. L'horizon meurt avec ton souffle, coupé par la corde meurtrière. Je t'aimais et je t'aime encore, je rêve encore de toi à mes côtés. Si j'avais une prière à prononcer ce serait de te ramener à la vie, ma douce, ne serait-ce qu'un baiser et je serai conquise.

Le temps avait fait son deuil, mais Jennie pleurait encore, parfois, lorsque la nuit embrassait le ciel pour le couvrir de son obscurité.

Cependant, elle n'était pas restée inactive. En effet, la jeune femme était à la tête d'une association de prévention et d'écoute contre le suicide chez les jeunes de moins de vingt-cinq ans. Elle recevait beaucoup de lycéens, des étudiants à la recherche de leur avenir. Ils avaient tous un point en commun, une détresse si importante qu'ils ont songé au moins une fois à se donner la mort. Chacun avait ses raisons qui lui étaient propre. Toutefois, l'enfer qu'ils vivaient tous les réunissait sous le même toit « la maison du bonheur ». C'était un peu ridicule comme nom, pourtant, les jeunes ressortaient toujours de l'établissement avec le cœur léger. Il faut se faire aider parce que c'est une douleur que l'on ne peut pas combattre seul. Combien de vie Jennie avait-elle sauvé ? Combien d'appel d'urgence avait-elle reçu ? Des amis, de la famille de ces personnes en détresse, ou même directement des concernés.

La jeune femme était volontaire et continuait ses études en parallèle. Elle avait fini son bachelor et poursuivait sa voie. Les années avaient calmé sa douleur mais ne l'avait pas effacé tout fait. Elle était sortie avec différentes femmes, mais son amour pour Jisoo restait omniprésent. Elle ne pouvait pas s'en débarrasser si facilement. Ces sentiments lui collaient à la peau, une décalcomanie, un tatouage dans le cœur. C'était si puissant. Elle avait réellement aimé le mannequin.

Le soir, lorsque ses larmes montent, elle relit ces quelques mots :

Les violons coulent dans le chant de ta voix
Mon regard ne demande que le tien
Mon souffle aujourd'hui encore se souvient
Les chemins de nos vies se revoient

Tes paupières closes chantent les pleurs
Ta peine noie les plaies du cœur
Tes lèvres s'étirent en sourire et meurent

Nos soupirs doucement prennent écho
Au chant de ta voix derrière le rideau
Aux louanges de ma bouche sur ta peau