𝗪𝗛𝗜𝗦𝗣𝗘𝗥, jeƞsσσ

Chapitre 6 - 06

Il était déjà bien tard lorsque Jennie s'allonge dans son lit, plus près du matin que de la soirée. La fatigue se voit tellement qu'elle ne tenait plus debout. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'il s'était passé au cours de la soirée.

Le visage de la célébrité danse dans les yeux de Jennie, sûrement à cause du verre qu'elle vient de finir. Sa beauté rayonne davantage. Son rire sonne comme une mélodie. Elle se remémore la soirée.

« Tu as faim, Jennie ?

- C'est vrai que je n'ai pas vraiment mangé encore.

- Allons dans un petit restaurant ! Un barbecue ? »

Elle l'avait presque trainé jusqu'à l'arrivée. Jisoo souleva l'entrée de la tente et salua la gérante en criant joyeusement. Jennie songea qu'elle avait l'alcool joyeux alors qu'elle n'avait qu'une envie c'était de se glisser sous ses draps.

La brune commanda à la place de son invitée et lui proposa de payer pour elle. D'abord, elle avait tout de suite refusé. Toutefois, Jisoo ne lâchait pas l'affaire et l'étudiante avait fini par céder.

Elles mangèrent tranquillement et burent beaucoup de soju* ou 소주 alcool spécifiquement coréen pour accompagner les plats. L'alcool montait encore et encore jusqu'à ce qu'elles se livrent complètement l'une à l'autre. Le cœur de Jennie battait des records, son souffle était de plus en plus saccadé. Pourtant, un petit bout de bonheur s'installait doucement dans son esprit. Des mains se frôlaient, des sourires se dessinaient, des regards se rencontraient. Jennie n'avait pas remarqué que les jambes de son vis-à-vis s'enlaçaient avec les siennes. Elle nageait dans une plénitude complète. La nourriture paraissait meilleure qu'à la coutume. La boisson était plus chaleureuse que d'habitude. Elle ne sentait presque plus les mouvements de son corps submergé de liquide chaud. De toute évidence, l'alcool n'était pas le seul responsable de cet état d'ataraxie. Il y avait autre chose. Etait-ce l'ambiance du petit restaurant ? La douceur de cette nuit étoilée –même si les lumières artificielles les intimidaient– ou ... ?

Jisoo se leva. Elle prit la main de sa compagne. La monnaie était prête, elle la tendit à la gérante du restaurant. La brise caressait le visage lisse de Jennie pour envoler ses cheveux dans une danse légère. Le sourire de la brune brillait dans l'obscurité. Jennie se laissait bercer par l'onctuosité de l'instant. La beauté du moment. Et si c'était cela, le bonheur ? Il lui ait même traversé à l'esprit qu'elle devait être morte et arrivée au paradis. Au septième ciel, dans les bras de sa belle.

« Où est-ce que tu as envie d'aller, Jennie ?

- Je ne sais pas.

- Ça te dit d'aller en boîte ? C'est l'heure idéale !

- Tu sais, je suis un peu fatiguée et ...

- Tais-toi ! Tu vas tout gâcher. On y va, et puis c'est tout. »

Elle est si mignonne quand elle essaie d'avoir de l'autorité ...

Sûrement à cause de l'alcool, ou de la fatigue, Jennie prit la jeune femme dans ses bras le sourire accroché à ses lèvres rougies par la boisson. Contre toute attente, Jisoo ne resserra pas l'étreinte. Non, à la place, des perles de pluie tombèrent de ses beaux yeux sombres. L'étudiante s'inquiétait alors elle lui demanda ce qui n'allait pas. Le mannequin se contenta de la remercier de nouveau accompagné d'un adorable sourire –selon Jennie.

Jennie lui prit la main doucement et enlaça ses doigts aux siens. Elles avançaient lentement, un pas après l'autre. Comme elle avait peur de la blesser, elle prenait son temps pour se diriger vers la boîte, elle voulait prendre soin d'elle comme on prend soin d'une enfant. Ce geste semblait calmer la belle brune. Elle sourit de nouveau, et le pas plus élancé, elle courut vers la destination comme une gamine qui court vers un parc d'attraction. La joie se peignait partout où Jisoo allait. C'était un rayon de soleil. Elle brillait comme une fleur qui prend le soleil. Oui, c'était sa fleur, à elle.

Dans la pénombre du bâtiment, la musique battait à son plein. Les enceintes crachaient énergiquement leurs musiques. C'était un véritable bain humain, ils se noyaient dans une valse dynamique. C'était si beau à regarder. Tous ces corps en mouvement. Dans un même temps, des ombres en harmonie parfaite. Et au milieu de tout cela, Jisoo se déchainait joyeusement. Elle se détachait du reste de la foule par sa beauté, son charisme, l'énergie qu'elle dégageait. La splendide fleur laissait libre cours à ses membres de nager dans le bain de foule. Tout chez elle éblouissait Jennie. Elle se perdait dans son regard, elle dévorait ses courbes et elle aurait voulu croquer ses lèvres. C'était comme si les corps déchainés s'écartaient d'elle pour laisser la sublime fleur déployer ses ailes. Est-elle aussi un ange ? Elle était tout aux yeux de Jennie. L'éclairage tamisé rendait la folie de l'étudiante plus féroce encore. Si Jisoo était d'accord, alors elle lui ferait découvrir monts et merveilles. Elle lui promettrait de prendre soin d'elle, de la chouchouter, de lui donner tout l'amour dont elle aurait besoin.

A la fin d'une musique, Jisoo se retourna vers sa compagne. Chacune plongeait ses orbes noirs dans ceux de l'autre. Le silence communiquait par les yeux. Les prunelles pétillantes nageaient ensemble dans un océan de lumière.

« Viens. »

Elle n'avait pas besoin d'en dire davantage. La fraîcheur de la nuit, un taxi, une rue et enfin un hôtel. Ses yeux riaient, elle avait un sourire malicieux, elle était plus désirable que jamais.

Jisoo paie la chambre. L'homme à l'accueil est curieux.

« Une chambre avec un lit deux places, c'est bien cela, mademoiselle ?

- Oui, monsieur. »

Elle ne se laissa pas intimidé par le regard insistant de l'homme. Au contraire, elle lui offrit un sourire plein d'assurance. L'homme en aurait presque déglutiné difficilement. Jisoo prit les clés avec une dignité qui n'appartient qu'à elle. Puis, de son autre main elle attrapa celle de Jennie. Elle était fière.

La carte déclencha la porte. Les lumières artificielles laissèrent une chambre dans une ambiance si chaude que Jennie se sentait déjà perdre pieds.

Elle n'eût pas plus le temps de regarder la pièce. Jisoo se jeta littéralement sur les lèvres de l'étudiante en glissant une main sur son corps frémissant. Les doigts de la brune se promenèrent sur les hanches de sa partenaire. Ils s'agrippaient désespérément à ses courbes. Les langues se cherchent, se trouvent, se défient, dansent, ondulent. La température montait dangereusement. Elles tombèrent ensemble dans le ravin du plaisir pur et intense. Oh, si intense.