Chapitre 1 - 01

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울고 싶지 않나

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Première partie


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Le train disparaît dans l'horizon. La voie est tortueuse. On distingue au loin les montagnes s'élevant de toute leur hauteur pour rappeler aux humains la grandeur de la nature. Nul gratte-ciel ne serait de taille face à la magnificence des monts les plus célestes.

La silhouette de la jeune femme se noie dans la foule. Elle s'évanouit dans la gare pour continuer son chemin en direction des métros de la capitale. Elle passe son téléphone pour valider son titre de transport et se fait bousculer par une dame d'un certain âge. Jennie ne lâche aucun râle. Elle sait comment les choses fonctionnent ici. A Séoul, les habitants paraissent toujours préoccupés. Elle ne proteste pas. A quoi bon ? Alors, elle poursuit sa route vers le sous-sol. La jeune femme soupire. Elle regrette la Nouvelle-Zélande. Ses vacances là-bas lui manquent beaucoup. Il faut dire qu'elle n'a connu que cela –même si elle est coréenne. Depuis quelques années, elle accepte la cohue. Les protestations des vielles personnes. La soumission des plus jeunes. C'est comme cela que les choses fonctionnent, en Corée du Sud. Néanmoins, elle a besoin d'un retour aux sources. C'est chez elle, ici.

Bientôt, le métro montre le bout de son nez. Elle se range derrière les autres passagers avant de s'engouffrer dans le véhicule, son tour venu. A première vue, il ne reste pas de place assise. Elle se tient à la barre pour ne pas tomber. Certains discutent, d'autres écoutent de la musique alors que des yeux se perdent dans des bouquins. Il n'y a rien à faire. Elle ne peut même pas fuir son regard dans les aléas du paysage, tout est noir dehors. A la prochaine station, elle devra changer de métro. Quelques arrêts plus loin, elle sera arrivée chez ses parents. A cette heure de la journée, ils ne doivent pas être rentrés. Elle se dirigera vers la cuisine pour se mettre quelques mets sous la dent. Et puis, naturellement, elle se penchera sur sa tablette pour lire les dernières nouvelles. Elle appellera ses deux amies pour savoir ce qu'elles ont fait en son absence.

La jeune femme sort du wagon à la recherche de la ligne prochaine qu'elle devra emprunter. Toutefois, elle se fait bousculer par un groupe d'adolescents en furie. On s'excuse, on se courbe. C'est là que Jennie intercepte une discussion entre deux jeunes filles.

« Tu as entendu ça ? Kim Jisoo a fait un nouveau shooting. Elle est, en ce moment même, à Séoul. Il faut absolument qu'on la croise !

- Elle est tellement belle, je l'envie ! »

Les deux adolescentes se remettent à glousser en se prenant bras dessus, bras dessous. Très vite, elles accélèrent le pas pour rejoindre le groupe. Jennie les suit du regard. Elle ne connait pas cette Kim Jisoo et sent le décalage entre elle et les autres jeunes. Tu ne connais pas parce que tu n'as pas vécu beaucoup de temps ici, se rassure-t-elle.

Le chemin a été pénible. Néanmoins, elle aperçoit son appartement au coin de la rue. Elle monte difficilement la côte qui mène à son logis. Devant le bâtiment, elle croise le regard de deux jeunes femmes. Il s'agit de ses deux amies Roseanne et Lalice. Elle les a rencontrées dans sa faculté de langues étrangères. D'ailleurs, la première est australienne et la seconde thaïlandaise. Toutes les trois étaient effrayées d'étudier dans un pays étranger à celui qu'elles ont connu petites.

Les trois jeunes femmes s'installent dans la chambre de Jennie. Automatiquement, elles se tournent chacune sur leurs cellulaires. Elles font défiler les pages de réseaux sociaux. En même temps, la propriétaire des lieux fouille dans ses bagages pour sortir un album photo ; celui de son voyage en Nouvelle-Zélande. Lorsqu'elles se sont rencontrées, les unes étaient curieuses du pays natal des autres. Ainsi, elles s'étaient promis de partager les souvenirs lors de leurs prochaines excursions. On s'installe sur des coussins posés à même le sol. Jennie allume des bougies pour parfumer sa chambre après avoir posé l'album sur la table basse.

Brusquement, Lalice pousse un cri. Les deux jeunes femmes en face d'elle sursautent, puis, l'interrogent du regard, la main sur la poitrine.

« Jisoo a posté quelque chose sur son compte !

- Qu'est-ce qu'elle dit ? intervient Roseanne.

- Vous connaissez cette fameuse Jisoo ? Comment ça se fait il n'y a que moi qui ne sache pas de qui il s'agit ? » se plaint Jennie en faisant la moue.

La Thaïlandaise et l'Australienne échange un regard perplexe.

« C'est une mannequin d'à peu près notre âge très active sur les réseaux sociaux. C'est un peu le goal des jeunes en ce moment.

- Et alors, pourquoi tu as poussé un cri comme ça ?

- Vous n'allez jamais me croire. Pendant son séjour à Busan, des ados l'ont surprise avec un gars de là-bas.

- Mais, elle n'était pas avec le rappeur Mino !?

- QUOI !? s'esclaffe Jennie. Elle est si célèbre que ça ?

- Tu sais, c'est un artiste indie* (signifie indépendant). Il s'agit donc d'un artiste à son propos compte, sans agence, et libre de ses activités. On pourrait parler, ici, d'un genre musical. Ce n'est pas un scoop de sortir avec un gars comme lui.

- BREF. Elle l'a trompé, ou quoi ? s'enquerre Roseanne.

- Justement. Sur son compte, elle a posté à ce sujet. »

Tandis que ses deux amies s'excitent à propos des rumeurs, l'esprit de Jennie s'égare. Elle aimerait savoir à quoi ressemble Jisoo. Elle fait ses recherches sur internet et tombe sur une série de clichés du jeune mannequin, en effet très active. La jeune femme fait défiler la toile, lit les rares articles au sujet de l'intéressée. Il s'agit d'un mannequin lambda qui a su trouver du succès sur les réseaux sociaux. De par son succès dans le mannequinat, elle aurait rencontré Mino, un rappeur indépendant –un des artistes favoris de Jennie.

L'après-midi passe. Les trois amies ont regardé les photos, la voyageuse a narré quelques anecdotes sur certaines d'entre elles.

Et puis, la nuit est tombée pour les étoiles et la Lune. Jennie ne regarde pas le ciel. Elle n'en a que faire puisqu'à vrai dire son esprit est occupé par autre chose. Ou quelqu'un. La jeune femme fait valser les images de Jisoo dans sa tête jusqu'à ce que celle-ci tourne, et tourne encore. Elle finit par s'endormir, bercée par la beauté de son nouveau centre d'intérêt. Elle voit son sourire entre deux soupirs. Elle voyage entre ses bras, entre ses mots. Pourtant, elle n'a pas tant de succès. Alors, pour quelle raison son esprit est-il prisonnier de son image jusque-là inconnue ? Ce n'est qu'une jeune femme, comme elle. A la seule différence d'être un mannequin avec un corps de déesse. Elle ne lui connait aucun talent, si ce n'est sa beauté. Et son sourire. Et ses lèvres. Et ses yeux.

Mais déjà, Morphée s'empare de ses rêves pour l'inviter à une promenade au pays du Marchand de sable, là où les respirations dansent au rythme du sommeil. Elle saute d'une jambe sur l'autre sur les pierres pour ne pas tomber dans l'eau transparente. Un sourire prend naissance sur le coin de ses lèvres. Ses mains enlacent tendrement celle d'une silhouette à la chevelure brune. Un léger reflet prune brille sous le soleil qui caresse leurs épidermes brûlants. Elles tourbillonnent au milieu des lotus et chaque pas se base sur le chant des oiseaux. 

𝗪𝗛𝗜𝗦𝗣𝗘𝗥, jeƞsσσWhere stories live. Discover now