11. ONE KISS

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Manchester, UK 🇬🇧
Hospital📍
22:67⌚️

Dana Brown

Tout est de ma faute. Je suis l'unique responsable de son accident. Si j'avais été moins impulsive et que l'avais écouté, il serait certainement en ce moment avec moi et on serait entrain de fêter ma réussite avec brio à mes examens tous les deux.

Je regardais la télé quand j'ai reçu un appel de l'hôpital. Les médecins m'ont dit que mon numéro était l'un des contacts d'urgence et que les autres n'avaient pas répondu. Ça voulait dire que Marcus avait déjà pleinement confiance en moi au point où il a délaissé ses coéquipiers les plus proches pour me mettre MOI en contact d'urgence, à côté de sa famille sûrement.

Quand on m'a dit qu'il avait fait un accident, j'ai demandé le nom de l'hôpital et j'ai littéralement bondi de mon canapé pour m'y rendre. Depuis, les larmes ne peuvent s'empêcher de dévaler mes joues. J'ai tellement peur qu'il n'ouvre plus jamais les yeux. Les médecins l'ont opéré d'urgence.

Ça m'anéantirait définitivement. Je me suis plus attachée à Marcus que je ne le pensais et j''ai développé des sentiments indescriptibles. Et ce n'est que maintenant je m'en rend compte, alors que son pronostic vital est engagé. J'ai peur que ce ne soit trop tard.

— Mademoiselle Brown ?

Je relève la tête et lève mon bras. Le médecin s'approche de moi et me dit que Marcus s'est réveillé et qu'il est dans un état stable. Je remercie infiniment le monsieur d'en Haut d'avoir gardé l'homme que j'aime auprès de moi.

— Il a demandé à vous voir mademoiselle. Mais ne soyez pas trop longue. Il doit se reposer.

Le médecin m'indique l'étage et le numéro de chambre ou Marcus se trouve et je prends alors l'ascenseur.
Une fois arrivée à son étage, je me dirige vers sa chambre et toque. Je suis un peu stressée et j'appréhende l'état dans lequel je vais le trouver. J'entends un faible « entrez », et je tourne la poignée de la porte.

Il est là, allongé le regard dans le vide. Son teint est pâle et ses bras sont recouverts de bandages. Sa jambe gauche est entièrement plâtrée et suspendue à l'aide d'étriers.

Il tourne la tête et plonge ses yeux dans les miens. Je ne peux m'empêcher de pleurer. Je ne peux pas faire de mouvement. J'ai trop honte et peur de ce qu'il va penser de moi. Il doit sûrement me détester de lui faire subir tout ça.

— Pourquoi tu restes là ? Approche.

— Je...tu es sûr ?

— Mais oui, viens.

Je m'avance et m'assois auprès de lui sur son lit.

— Je suis désolée Marcus. Tout est de ma faute. Si tu étais resté chez moi et que je t'avais écouté, tu ne serais pas dans ce lit, dis-je la voix brisée et la gorge en feu.

— Ne te sens pas coupable Dana. J'ai aussi ma part de responsabilités dans ce qui s'est passé. J'aurai dû m'assurer qu'aucune voiture ne venait.

— Oui mais c'est de ma faute. Je suis responsable de tout ça. Je fais toujours fuir les personnes qui m'aiment et qui comptent pour moi.

— Babes, arrête. Tu n'y es pour rien. Je comprends la peine que tu as eu à ressentir en entendant ce que j'ai dit à mon ami mais je n'aime pas étaler ma vie et j'aurais préféré parler de toi a tout le monde une fois que nous deux ça aurait vraiment été du concret.

— Ça j'ai fini par le comprendre. Mais j'aurais aimé le faire sans que tu n'aies à risquer ta vie et la belle carrière qui s'offre à toi.

— Ne t'inquiètes pas, j'en ai pour un mois et demi seulement d'après le médecin. Grâce à l'activité physique que je fais régulièrement et à mon alimentation millimétrée, je vais me rétablir beaucoup plus vite que la moyenne.

— Tu pourras jouer la coupe du monde ? Demandais-je timidement.

— Oui. Le médecin a dit que ma jambe sera guérie dans cinq semaines. Je ne pourrai pas jouer le match contre le Brésil et j'aurai une rééducation accélérée. Ça va aller.

— Non ce n'est pas tout. C'est ton rêve et c'est important. J'ai eu vraiment peur de te perdre Marcus. Je me suis beaucoup attachée à toi.

— J'ai failli...mourir, j'ai perdu beaucoup de sang. Mais heureusement, l'ambulance est arrivée à temps.

Mes larmes recommencent à couler et je remercie le ciel d'avoir gardé Marcus en vie.

— Je suis désolée Marcus.

Il met sa main sur ma tête et me caresse les cheveux.

— Ne t'inquiète pas tout va bien. Je suis là maintenant c'est tout ce qui compte. Sèche tes larmes, je suis là. Tu restes avec moi ?

— Oui si tu veux. Mais je dois rentrer me changer.

— Bien sûr que je le veux. Vas-y mais j'ai un truc à faire avant.

Il approche sa tête de la mienne et avant même que mon cerveau n'assimile ce qui se passe, il m'embrasse avidement. Je réponds immédiatement au baiser et nos lèvres se lancent dans une danse endiablée.
Un milliard d'émotions me traversent en même temps. J'entoure sa nuque de mes bras et il passe ses mains sur mes hanches. On se sépare à bout de souffle et il met sa tête dans mon cou.

C'est définitif, je suis amoureuse.

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*J'ai décalé le début de la coupe du monde 2018 pour que la chronologie soit cohérente.

(Chapitre réécrit le 23.11.2020)

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