Boulettes en 3 variantes

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Quelque part entre le 3ᵉ étage et le rez-de-chaussée, je décrétai que nous nous passerions finalement du resto.

Une simple visite express chez l'italien pour embarquer des plats à emporter ferait amplement l'affaire, et me permettrait de retrouver au plus vite son petit cul parfait... et tout nu, si possible, sur la première surface accueillante de mon appart. Je savais que notre conversation n'était pas terminée mais sa vie sexuelle avec son cher petit mari pouvait bien attendre encore un peu. J'avais autant envie de m'y coller que de me faire arracher une dent sans anesthésie, paniqué d'un coup à l'idée que parler de lui ne lui colle des regrets gros comme la Lune à propos de ce qu'on venait de faire. J'avais tellement l'habitude d'avancer d'un pas pour en reculer de dix avec Lise que je refusai de tendre le bâton pour me faire battre. Du moins pas tout de suite.

Au pas de course, on débarqua donc, enfin, dans ma rue. Plus que quelques mètres et Lise serait enfin toute à moi. Jusque-là, elle m'avait suivie sans me questionner, me tenant juste plus fermement la main au fur et à mesure que l'on se rapprochait de chez moi, comme si elle craignait que l'un de nous ne change d'avis.

Ah Ah !! Comme si c'était encore possible ...

Le trajet en ascenseur fut étrangement silencieux, mais pas gênant. Collés l'un à l'autre, sa tête contre mon épaule et mon nez dans ses cheveux, nous attendions tranquillement que les étages défilent. Toute impatience ou nervosité avait subitement disparu au moment même où la cabine s'était refermée sur nous. 

Deux minutes plus tard, je claquai discrètement ma porte d'entrée, puis invitai d'un geste Lise à aller s'installer au salon. Quand je la vis prendre possession de mon canapé comme si c'était le sien, ramenant ses pieds déchaussés sous ses fesses le plus naturellement du monde, j'expirai bruyamment un soupir que j'ignorai jusque-là retenir, puis contournai le bar qui séparait la pièce de vie en deux espaces distincts et entrai dans la cuisine. Le temps de nous servir à boire et d'attraper des couverts, je la rejoignis enfin sur le canapé. 

Ne sachant pas si elle préférait commencer par manger ou parler, je lui laissai le choix

- Bon, tu veux commencer par quoi, Thiago ou les bolo ?

Alex, pour la rime pourrie : twelve points !

Lise fit cependant mine de prendre ma question très au sérieux, ramenant son index sur sa lèvre supérieure et arquant le sourcil gauche en signe de réflexion intense. Mettant ses mains en balance entre nous, avant de lever celle de gauche, elle développa sa pensée à voix haute. 

- Hum ... Attends ... Laisse-moi voir ... D'un côté, tu me proposes de savoureuses boules brésiliennes ...

Elle baissa alors la gauche pour lever la droite

- Et de l'autre, ... de délicieuses boules italiennes .., pas facile ce choix, d'autant que les deux sont bien chaudes ...
Tu choisirais quoi, toi, à ma place ?

Je la fixai, les yeux écarquillés, à la fois choqué par sa réponse, et émoustillé par cette histoire de boules, à deux doigts de lui proposer les miennes en 3ᵉ option. L'image s'afficha si bien d'ailleurs dans mon esprit que ma voix descendit tout de suite d'une octave. Je plongeai alors mon couvert dans les pâtes le temps de me reprendre.
Ou de faire semblant du moins.

- Viens là ...

Lise s'exécuta sans sourciller, tendant le cou et se léchant les lèvres à l'approche de ma fourchette garnie de spaghettis dégoulinants. 

- Ouvre bien grand la bouche ma puce !

A son tour, Lise me fixa d'un air étonné

- Ma puce ??? Les boulettes vous rendraient-elles sentimentales Monsieur Miller ?

Puissance 1 000 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant