... Qui croyait prendre

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(ALEX)

Inspire, expire. Inspire, expire. Retrouve ton calme. J'ai encore du mal à réaliser ce qu'elle vient de faire. Où est passée ma muette et docile assistante ? Quelle est cette tigresse qui la remplace depuis 24 heures ?

Elle vient de me marquer comme un animal marque son territoire.
Et ruiner toutes mes chances de baiser la moindre invitée ce soir avec cette pelle du feu de dieu, honnêtement la meilleure de ma vie.
Cela dit, voir la tronche de toutes ces pouffes en train de suffoquer, rien que ça, ça valait le coup. J'ai encore plus envie d'elle, si tant est que ce soit possible.
Elle veut jouer, parfait, je n'attendais que ça.

Bienvenue dans la cour des grands Lise !

Je la laisse réfléchir à ce que je viens de lui dire. Je veux qu'elle prenne pleinement la mesure de ce qu'elle vient de créer dans notre étrange relation.
Je reprends le jeu là où elle l'a laissé

- Tu bois quelque chose mon amour ?

Gloussements de cocottes sur la gauche, papillonnage de faux-cils sur la droite. Pathétique.

- Oui, mais surprends-moi, me susurre-t-elle avec une moue aguicheuse

Ouch... s'éloigner... vite....

Je la laisse plantée là le temps d'aller chercher ce qu'elle m'a demandé et l'observe de coin de l'œil.

Quand j'avais vu cette robe lors d'un défilé, je m'étais juré de baiser une femme qui la porterait.
Mais j'étais loin d'imaginer que le rendu serait à ce point dingue.
Les mannequins sur les podiums sont tellement maigres et inexpressives qu'il est difficile de se représenter les vêtements portés par des gens normaux. Je m'étais dit qu'elle lui irait sûrement, mais pas à ce point!

Le dos de la robe est bien au-delà de mes espérances et rien que de la regarder bouger dedans, je sens que mon boxer se rétrécit dangereusement.
Le décolleté est si vertigineux, qu'il en serait totalement indécent et vulgaire s'il n'était pas maintenu par un léger nœud de soie noire au niveau des reins qui tranche avec le rose poudré de la tenue. Lien qui, si je le dénouais, me laisserait apercevoir la naissance de son cul.
Cette robe ne devrait même pas exister tellement elle est incendiaire.
Et ce n'est pas le regard des hommes qui la matent la bave aux lèvres et limite la main déjà sur la queue, qui me dira le contraire.

Elle leur envoie sans s'en rendre compte le message le plus bandant qu'il soit, celui de la femme-enfant qui fait jongler entre ses mains l'innocence et la dépravation réunies.
Et qu'on déballe comme un cadeau de Noel.

Je reviens vers elle en mijotant mon prochain coup. Qui devrait lui plaire.

- Tiens mon amour, un cocktail surprise, comme tu les aimes.

Son regard brille d'une douce lueur, elle est intriguée.
Je profite qu'elle plonge ses lèvres dans son verre pour la rapprocher de moi et poser négligemment la main dans son dos.
Je rêve de ce moment depuis que je suis allé chercher cette putain de robe.

OMG, sa peau est si douce que mes doigts me picotent. Je laisse ma main à plat le temps de me calmer un peu et entame ma descente, lentement, très lentement. Mes doigts dessinent des arabesques et je la sens réagir immédiatement.

Même si elle fait tout pour ne rien laisser paraître, je vois bien que sa respiration a manqué une ou deux inspirations. Je me délecte, au propre comme au figuré, de la délicieuse torture que je lui impose. Enfin que je nous impose.
Car je doute sortir indemne de cette véritable descente aux enfers.

Je suis enfin arrivé au nœud. Je triture le tissu délicatement, me demandant si je dois ou pas le défaire. Après avoir jeté un œil discret sur l'objet de ma convoitise, juste en dessous, je décide que non. Pas besoin en fait.
Je lève ma main le temps de passer par-dessus ce tout petit morceau de soie et la repose à peine plus bas. Il me reste encore 10 bons centimètres de peau à explorer avant d'atteindre la fin du décolleté.
Je me décale en même temps légèrement pour pouvoir voir son joli profil.
Je veux voir son visage. Je veux voir ses pupilles se dilater quand je passerai sous le tissu. Je veux la voir se mordiller la lèvre et tenter maladroitement de rester concentrée sur la discussion qu'elle a engagé avec une pintade sans cervelle qui tente de lui soutirer des infos sur moi, sur elle, sur nous. Je veux la voir réaliser ce qui lui arrive.

C'est le moment tant attendu.
Ma main est maintenant posée sur la cambrure de ses reins et descend toujours plus bas.
Est-ce qu'elle a vraiment osé ?
Je sais que cette robe ne laisse aucune place au moindre sous-vêtement, mais elle a peut-être trouvé une astuce de sioux.
Un grognement imperceptible sort involontairement de ma gorge.
Mes doigts viennent de se poser sur ses fesses. Vierges de tout tissu. Elle est nue sous cette robe ensorceleuse. Complètement nue.

Un coup d'œil rapide et discret vers l'arrière me rassure. Personne ne peut me voir. Elle a beau m'allumer comme un dingue, je ne veux pas que les invités la voient se faire tripoter comme une fille facile et légère.

Je ne sais plus du coup lequel des deux a piégé l'autre. Je suis complètement retourné, et véritablement en rut. Elle est aussi excitée que moi, je le sens sous ma main. Sa peau est devenue brûlante, et de petits frissons prennent vie partout où passent mes doigts.
Je quitte à regret ce paradis avant que la situation ne devienne incontrôlable et la décale devant moi. Ses fesses posées contre ma queue douloureuse et frustrée me mettent au supplice mais elles ont au moins le mérite de camoufler cette situation compromettante.

Mais je n'ai pas eu toute ma dose, alors je m'adosse à la table derrière moi, la tire vers moi et croise mes bras devant elle. Prisonnière. Elle ne peut presque plus bouger et ma respiration se cale instantanément sur la sienne.
Je pose ma joue contre la sienne.
Elle penche un peu sa tête sur le côté et je plonge aussitôt ma tête dans son cou pour y déposer une pluie de baisers du bout des lèvres sur sa peau. Je la vois fermer les yeux.
Cette femme me rend fou.
Je n'ai jamais rien vu de plus sensuel que cet abandon total qu'elle m'offre à cet instant.

Je relâche à regret mon étreinte et lève les yeux vers notre fan club, soudain angoissé.
Un photographe vient d'immortaliser la scène.
Si je fais un esclandre, on passe pour des cons, Lise et moi.
Alors je me contente de sourire, l'air détaché. J'ai l'habitude d'être sous le feu des projecteurs. Mais pas elle.
Je respire un grand coup.
Je sens que toute cette histoire va me péter à la gueule avec une force nucléaire.
Car je viens d'être mis au tapis une gamine inexpérimentée et un morceau de tissu.

Robe + Lise =  1
Alex le tombeur = 0

Puissance 1 000 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant