The Monarque : Coeur dans la tombe (Tome 4)

Chapitre 16

Élina

J'avais accompagné Lyndsey à la bibliothèque. Malheureusement pour elle et pour moi, je n'étais pas doué pour la recherche, certainement pas avec des grimoires. Ce qui signifiait que j'étais plus ou moins inutile et que regarder ma meilleure amie travailler était ennuyant à mourir.

Heureusement pour moi, Élizabeth vint nous rejoindre assez rapidement.

- Enfin, soufflais-je.

- Salut! dit-elle en souriant.

Je lui avais envoyé un message pour lui demander de venir me sortir de mon ennui. Je percevais un léger malaise de sa part, mais j'avais bien l'intention d'oublier les derniers jours et de passer à autre chose.

- Alors ça avance les recherches? demanda-t-elle.

Je soupirai.

- Pas du tout, Lyndsey n'a pas levé les yeux depuis une bonne heure.

- J'essaie d'accord! s'écria l'intéressée. Les sorciers qui ont écrit ces grimoires devaient être saouls. C'est du charabia tout ça!

À son air désespéré, j'éclatai de rire. Elle me lança un regard noir.

- Ce n'est pas drôle Élina.

- Un peu, déclarais-je toujours dans un sourire. Lyndsey, tu te mets beaucoup trop de pression! Le temps ne presse pas.

- Tu sais tout comme moi que c'est faux.

Je soupirai.

- Je refuse que tu passes ton temps dans ces vieux bouquins.

- N'insulte pas les grimoires, ce sont des objets très précieux, intervint Élizabeth.

La défenseuse des livres en action.

- Allez les filles! Je n'ai pas envie que nos derniers moments se passent au fond d'une bibliothèque poussiéreuse.

Leurs visages se fermèrent. J'avais l'habitude maintenant de voir les gens changer d'expression à chaque fois que ma mort était soulevée, mais cela ne voulait pas dire que je vivais bien avec cela.

- Tu le dis avec une telle facilité, murmura Élizabeth en baissant le regard.

- Parce que c'est la réalité, expliquais-je. On m'a reproché trop longtemps de me réfugier dans le déni. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

- Ce n'est pas que l'on veuille que tu sois dans le déni, intervint Lyndsey. C'est juste que c'est étrange de t'entendre parler de ta propre mort d'une façon si détachée.

- Vous préféreriez que je me mette en boule et que je pleure?

- Non! Bien sur que non! s'exclama Élizabeth. Je ne crois pas en fait qu'il y ait une bonne manière de se comporter dans cette situation. Nous n'arrivons juste pas à nous y faire.

Elle me lança un regard triste.

- Je ne peux pas imaginer que dans peut-être deux mois, tu ne seras plus là.

Lorsque des larmes inondèrent ses yeux, je la pris dans mes bras.

- Arrête de penser à ça... je suis là pour le moment d'accord? Je n'ai pas l'intention de me laisser abattre.

J'avais une volonté de fer, mais mon corps suivrait-il mon esprit? Je ne l'avais pas mentionné aux filles, mais ma vision diminuait. En plus des nausées et des étourdissements, voilà que les contours devant moi étaient flous par moment et je distinguais mal les couleurs. C'était comme si mon champ de vision était sur le point de devenir en noir et blanc.