The Monarque : Coeur dans la tombe (Tome 4)

Chapitre 15

Élina

J'étais terriblement mal. Après avoir retrouvé mon corps, je m'étais éclipsé rapidement. Mes nausées avaient empirées et j'étais arrivé à un point de non retour. Je réussis à atteindre la salle de bain de la bibliothèque avant de vomir toutes les tripes de mon corps.

C'était davantage de la bile que des aliments. Je n'avais pas mangé depuis un moment et mon estomac était vide.

Katherine et Ulgor s'étaient à peine aperçut de mon départ. Maintenant que Bradfort nous avait rejoints, ils avaient beaucoup de boulot. Je me laissai tombé sur le carrelage et me pris la tête entre les mains.

Les étourdissements étaient revenus. Utiliser mon esprit de la sorte m'avait épuisé. Heureusement que Katherine nous avait ramené à temps. Un peu plus et je n'étais pas certaine que je m'en serais sorti. Une chose était certaine, je ne pouvais plus utiliser mon esprit si je voulais gagner du temps. Plus je l'utiliserais, plus mon espérance de vie diminuait. Du moins, c'est l'impression que cela me donnait.

J'entendis la porte des toilettes s'ouvrir et se refermer doucement. J'entendis le cliquetis caractéristique d'une porte que l'on barre. Je relevai la tête seulement lorsque je sentis qu'on s'était accroupi devant moi.

Quinn regarda partiellement le contenu dans la toilette et partit la chasse d'eau.

- Tu peux te lever?

Je secouai la tête.

Il me laisse deux secondes le temps d'aller mouiller un morceau de papier et de me le donner.

- Essuie ta bouche. Tu as un peu de vomi sur le menton.

Je m'exécutai en silence. Qu'est-ce qu'il faisait ici au juste? Et pourquoi restait-il près de moi à me regarder comme si j'allais mourir?

Je réalisai que c'était exactement le cas et qu'il était visiblement au courant.

- Ne fait pas cette tête, dis-je. Je sais qu'au fond tu es ravi de ce qui se passe.

- J'imagine que si tu es capable de dire des bêtises, tu peux te relever.

Il m'aida pourtant à me mettre debout. La pièce tourbillonna un instant avant de se stabiliser complètement.

- Merci, dis-je en m'éloignant et en allant me tenir après le lavabo.

Je m'aspergeais le visage et soupirai lourdement.

- Tu sembles encore plus misérable qu'à l'habitude.

- Je suis aussi plus mourante que d'habitude, répliquais-je.

- T'entendre parler de ta mort de cette manière doit rendre Lucas furax.

- Je suis celle qui meurt. Je décide donc de la manière dont je le gère.

- Si tu le dis.

Je me tournai un peu vers lui.

- Tu n'aurais pas un bonbon à la menthe par hasard sur toi?

Il me tendit un paquet de gomme à la menthe. J'en pris une et lui remis.

- Tu m'as suivi? Lui demandais-je.

- Je passais dans le coin, dit-il.

- Ouaie c'est ça.

Je ne le croyais pas et il le savait tout comme moi qu'il ne me disait pas la vérité.

- Je voulais voir comment tu allais. Je t'ai vu courir jusqu'ici, alors je suis venu voir ce qui se passait.

- Rien de grave.