Jour 146 « L'erreur » : Jeudi 4 Février

93 8 0
                                    


Jour 146 « L'erreur »: Jeudi 4 Février

J'attendais dans le hall. J'étais venue pour les cours de huit heures, mais je commençais à neuf heures. Quelle idiote, j'aurai pu dormir. Mais bon, je vais essayer de travailler les maths surtout pour le bac blanc qui nous hante tous. J'attends simplement que huit heures sonnent. Il y a trop de monde, et surtout trop de bruit. J'avais mes écouteurs. Marg et Eléa m'ont fait signe pour me dire bonjour. Elles allaient venir, mais Benjamin s'assit à côté de moi avant qu'elle ne m'atteigne. Je les ai vu pouffer et sont reparties comme si de rien n'était. Vauriennes !

« Attendez !

-Tu parles à qui ? M'adressa-t-il sans relever la tête de son téléphone.

-Ah, euh à mes amies qui sont parties comme des traîtres.

-Pourquoi elles ne sont pas venues ?

-Ah si tu savais, marmonnais-je, au fait, pourquoi tu es venu à huit heures ?

-Je peux te retourner la question !

-Je ne savais pas qu'on commençait à neuf heures. Et du coup tu vas me répondre ? Lui demandais-je malicieusement.

-Je voulais tout simplement réviser.

-Ah bon vraiment ? Riais-je. »

La cloche sonna. Les premiers cours venaient de commencer. On s'installa sur une table.

« Je sais que c'est un peu indiscret, mais ton frère et toi, vous...

- On ne se ressemble absolument pas, hein ? Continuais-je.

-Oui, tu le dis un peu crûment, mais c'est l'idée.

-En même temps, il n'y a pas dix mille façons de l'expliquer.

-Il est adopté ?

-Monsieur est perspicace ! Blaguais-je. »

Il me regardait tristement.

« Je le suis aussi, même si ça ne se voit pas ! Je vois la façon dont tu me regardes. Du style, j'ai de la peine pour toi. Mais je vais bien, tu sais.

-Pardon, je ne voulais pas le faire passer de cette manière. Et tes parents biologiques, tu n'as jamais eu envie de les voir ?

-Vraiment pas. Mes vrais parents se sont ceux qui m'ont élevée. J'ai une vraie famille, tu sais. C'est tout ce qui compte. De plus, s'ils m'ont abandonnée c'est qu'ils ne voulaient m'avoir dans leurs pattes, n'est-ce pas ? Bon, on s'y met ? »

Je n'aime pas l'expression qu'il affichait. Je lui faisais de la peine. C'est vraiment la dernière chose que je voulais. Faire pitié à celui que j'appréciais... Oui bon, ok. C'est vrai que je l'aime bien...

L'ancien monde de BleuennOù les histoires vivent. Découvrez maintenant