L'ancien monde de Bleuenn

Jour 63 « La robe » : Jeudi 7 novembre

Jour 63« La robe »  : Jeudi 7 novembre

Avec quelques amis du lycée, on devait se retrouver dans une brasserie pour manger. Noah avait invité Benjamin pour qu'il puisse un peu mieux s'intégrer à la classe une fois de plus. Même s'il connaissait quelques personnes. À croire que Noah le faisait exprès. J'avais mis une robe pour l'occasion, malgré le fait que je sois ronde j'avais décidé de me laisser bras nus. Il faisait bon pour un mois de novembre. Je tirais la peau de mes bras pendant que j'étais dans le bus. C'est flasque... fait chier. J'étais descendue et pris la direction de la brasserie. Je passais dans une rue pleine de pubs. Il y avait deux hommes qui buvaient leurs bières dehors. Je les dépassais.

« Eh sale pute ! »

Je ne sais pas à qui cela s'adressait, mais ces gars sont de vrais porcs. Punaise sérieusement, les femmes ne peuvent plus marcher dans la rue tranquillement.

« Eh la fille en robe bleue ! »

C'est moi ? Il parlait de moi ? J'inversais ma trajectoire.

« Oui toi, les quais ce n'est pas par ici ! C'est de l'autre côté, s'esclaffa l'un de ces deux ivrognes.

-C'est bien, dis-je sans considération. »

Je m'étais préparée en avance pour le rendez-vous. Mais je n'étais plus sûre de vouloir y aller. Je n'ai pas l'habitude qu'on me fasse des remarques comme ça. Je voulais répondre à ces deux connards, mais j'étais abasourdie parce qu'il m'avait dit. Je suis plus celle qu'on ne remarque jamais. Je trouvais ça plus simple. Je ne voulais pas faire pute, je voulais juste être mignonne pour une fois. Mais j'étais juste vulgaire, en fait. Cela m'a mis les larmes aux yeux. Faut pas me juger, je ne suis pas habituée à ça et même si j'étais habituée ça me blesserait toujours autant. J'envoyais un message aux autres pour dire que j'avais un contretemps. J'allais rentrer chez moi, même si j'étais toute proche du lieu de rendez-vous. Je vais aller me changer.

« Oh tu es en avance, toi aussi ? Me remarqua Benjamin.

-Oui, mais je vais m'en aller, commençais-je à partir en me couvrant les bras.

-Pourquoi ? M'attrapa-t-il par l'épaule.

-J'ai pas très envie d'en parler, évitais-je son regard.

-Eh ça va ? Il s'est passé quelque chose ?

-Je... »

Je lui racontais, tout de même ce qu'il venait de se passer, j'avais honte. Il avait vu mon expression mélancolique gravée sur mon visage. Mais ce qui me surprit, c'est qu'il me dit que j'étais très bien comme ça et pas vulgaire comme je le croyais. Il posa sa veste en jean sur mes épaules. Il était grand alors veste était large pour moi. Je l'enfilais correctement. Il ferma un par un les boutons pour moi. J'ajustais ma robe pour qu'elle soit plus longue.

« Ne t'en fais pas ! Adjoignait-il. »

Les autres arrivèrent, j'avais essayé de profiter tout de même du repas.