Jour 68 « J'aime pas les bagarres » : Lundi 12 novembre

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Jour 68« J'aime pas les bagarres »  : Lundi 12 novembre

On attendait dans le couloir la prof, ça venait à peine de sonner. Il avait un gros troupeau dans le couloir c'était nous. Puis il y avait des secondes aussi. D'ailleurs, on entendit que des personnes qui élevaient la voix. Je n'avais pas vraiment prêté attention à ça. Sauf quand Noah tira sur ma manche.

« Ce n'est pas ton frère, là-bas ? »

Je voyais des secondes embêter un garçon. Ils lui tiraient sa veste, lui tapotaient le visage. Je tenais fermement mon sac. Je m'approchais d'eux, je pus ouïr leur conversation.

« Bah alors, tu avais dit que tu avais une copine ? Elle est où ?

-Elle n'est pas ici, se défendit mon frère.

-Ah bon ? Comme par hasard, tu ne nous mentirais pas, sale bridé ?

-Tu fais quoi, toi ? Poussais-je celui qui venait d'insulter mon frère. »

Mon frère me demanda de ne pas s'en mêler. Tu as sérieusement cru que je n'allais pas le défendre ?

« C'est elle ta copine ? Se moqua-t-il. »

Je déplaçais mon frère loin d'eux.

« Ouai, allez c'est ça. Rentre chez toi en Corée, l'adopté. »

Je vis mon frère se crisper, serrer les poings. C'est à ce moment-là que je compris qu'il ne faisait rien pour ne pas avoir de problème. Il était largement capable de se défendre seul, finalement. Je chopais mon sac par la poignée et le lui balançais dans la gueule. Vu qu'il n'avait pas compris ce qu'il se passait. J'en profitais pour lui diriger un direct dans le nez.

Oh merde, ça fait plus mal que prévue. Il se mit à saigner du nez. Tant pis pour ce gamin. Il n'avait pas à s'en prendre à mon frère de cette manière.

« Je vais te dénoncer, sale connasse !

-Bah vas-y ! J'attends que ça, je pourrai raconter au CPE que tu harcèles les étudiants ? Toute ma classe et la tienne sont témoins, espèce de con. Sois un minimum intelligent ! »

Plus doucement, je m'adressais à mon frère, je voulais savoir s'il allait bien. Il affirma que oui. Il devait prendre confiance en lui. Je me frottais la main endolorie. Je lui dis de rejoindre son cours. En revenant, mes amis étaient pétrifiés par ce que je venais de faire. Benjamin se trouvait seul dans un coin et me fixait perplexe. Merde, il avait vu tout ce que je venais de faire ? Ils vont tous me prendre pour une dérangée. Je secouais ma main qui me faisait hurler de douleur. Mais j'essayais de ne pas le montrer pour rester un tant soit peu digne. Je crois que je devrais placarder des affiches « I have lost my dignity », parce que là, il est temps que je la retrouve.

L'ancien monde de BleuennOù les histoires vivent. Découvrez maintenant