Chapitre 1 - Journée banale en forêt [99% terminé]

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[Version définitive du texte. Il est possible cependant que quelques changements aient lieux d'ici la fin d'écriture de l'oeuvre. Des détails en outre, qui ne changeront en rien la trame mais ayant pour but d'augmenter encore la qualité d'écrit jusqu'au summum.]


Chapitre 1- Journée banale en forêt.

Année 455, forêt d'Austrélia.

L'Automne. Une saison agréable pour se prélasser au-dessus d'une souche d'arbre. Le soleil n'est pas trop fort, et l'ombre accordée par ces grands arbres inspirait un repos bien mérité au grand guerrier qu'il était sûr d'être. Un temps inestimable lui était offert, afin qu'il puisse se consacrer à ses pensées du jour, et laisser s'évader son regard dans l'infinité du ciel.

En cette fin de saison, nous nous retrouvons dans ce paysage idyllique que sont les dernières forêts du nord. Une végétation brunie suffisamment épaisse pour empêcher la progression des vents hivernaux parcourant les plaines en dehors du territoire des vivants. On y découvre alors entre les feuillages deux jeunes et frêles éclaireurs ; l'un en armure, sérieux, appliqué, mais surtout tendu. L'autre, avec une coiffure rousse particulièrement étrange cachant l'un de ses yeux, prenait plaisir à la pause prolongée depuis nombre d'heures. Il s'était trouvé un arbre tombé en raison de son vieil âge, à l'angle parfait pour s'y assoupir. Alors, de temps en temps, il élevait le bras en quête de quelques nuages, et disait d'un ton assoupi ;

- Les étoiles sont superbes aujourd'hui...

La remarque était cependant suffisante pour rendre furieux son partenaire du jour, qui ne manqua pas malmener le tronc à coup de pied.

- MAIS IL EST MIDI ! DE QUOI TU PARLES ?! ...Surtout qu'on ne voit rien du tout là, avec ces tas de feuilles. T'es vraiment bizarre.

La fatigue se lisait sur le visage du jeune homme passif, vêtu à moitié en tenue de plaque, à moitié en civil. Une sorte de lassitude s'était encrée en lui envers la fureur du partenaire, ce qui l'empêchait même d'être aimable... à moins que ce ne soit tout simplement dans son caractère.

-Ne veux-tu pas juste... te taire ? ...Non, sérieusement, Laisse-moi glander. Pas besoin d'être deux aux aguets en même temps, non ?... T'as qu'à m'appeler si y'a du nouveau, et on en reste là...

- C'est un travail de binôme ! Si le sergent Rosvel savait comment tu te comportes avec tous tes partenaires de garde...

- Bah ! Tu n'auras qu'à le mettre en GROS et gras dans ton rapport, si ça te tient tant à cœur...

Le tire-au-flanc décida tout de même de se relever, pendant que l'autre cherchait désespérément à extérioriser sa haine quelque part, levant le poing. Après une réflexion rapide, et le regard de l'autre en guide d'avertissement, il décida de frapper un arbrisseau qui n'avait rien demandé au lieu du type au visage mauvais. Cela suffit cependant à faire fuir le calme, les oiseaux, et le très peu de faune environnante.

- C'est pour ça que tu es encore ici, en simple sentinelle ! Tu ne fais rien, tu ne respectes rien, et tu laisses toujours tout le travail aux nouveaux ! C'est incroyable que tu n'aies pas encore été renvoyé à la rue...

« Comment arrêter ce flot de paroles inutiles ? », pensait le soldat récalcitrant aux cheveux roux. Il prit alors une expression plus grave, connue pour être celle que l'on emprunte avant d'ôter la vie de son pire ennemi.

- J'ai déjà tué pour moins que ça.

Il lui est malheureusement impossible de connaitre sa réaction sous le casque en ferraille, tout du moins insuffisante pour qu'il en reste là. Alors, toujours en position assise, il décida de reprendre son état initial d'avant conflit, de fermer les yeux et d'ignorer tout les propos qu'il le concernait.

Bloody Reaper [Tome 1] - Un monde sans hérosWhere stories live. Discover now