Chapitre 10

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J'arrive sur le parking du lycée et les lycéens me regardent bizarrement. Je crois que c'est la première fois que je préfèrerai largement être en retard. Je saute de mon cheval et celui-ci travers la route pour aller dans le champ. Je me dirige vers l'entrée du lycée, en ignorant tout le monde.
Je mets mes écouteurs et file directement dans ma salle de cours. Je m'assois à ma place, au fond de la salle et pose ma tête sur la table.

Je vais avoir de gros problèmes. Je suis en maths, donc à ma gauche, il y aura Swanny. En plus je n'ai pas du tout la tête à réfléchir sur des problèmes de maths même si je n'ai pas vraiment besoin de refléchir.
Et puis si je suis vraiment enceinte, comment je vais l'annoncer à Keagan? Comment je vais faire pour m'en occuper alors que je galère déjà à m'occuper de Addyson et Keagan?

Je dois bien l'avouer, Swanny a raison. Cet enfant est déjà en danger. Je suis la fugitive la plus recherchée au monde, autant par les flics que par les mafieux. Et Swanny fait parti d'un gang qui est sur le point de rentrer en guerre avec un autre gang. D'ailleurs faudrait que je lui dise ce dernier point.
La meilleure solution serai l'avortement. Je le sais, j'ai beau me creuser la tête pour trouver une solution, je sais que celle-ci est la meilleure. Mais je ne peux pas m'y résoudre.

Il y a deux ans, j'avais seulement quatorze ans, mais Keagan et moi nous étions arrêtés à Venise. J'ai rencontré un mec, Gustavo. Il avait dix-huit ans et j'étais "amoureuse". Du moins c'est ce que je croyais. Cet enfoiré m'a approché parce qu'il travaillait pour la mafia italienne. J'ai fait ma première fois avec ce mec, et il m'a mise en cloque. Quand j'ai découvert qui il était, je l'ai abattu.
J'ai grandi d'un coup ce jour là, et j'ai compris que ce n'était pas de vrai sentiments, je suis incapable d'avoir des sentiments assez puissants que je ferai passer avant ma famille.
J'avais quatorze ans et Keagan m'a convaincu d'avorter. Au moment où j'ai pris cette pilule, je l'ai regretté. Et je le regrette encore. Pour me changer les idées on a été à Valencia, en Espagne. C'est là que j'ai tué Hector.

Enfin bref, je suis incapable de refaire cette erreur, même si c'est la meilleure option. Je ne peux pas tuer un autre de mes enfants.

La tête posée sur mes bras croisés sur la table, je réfléchis à toute vitesse, les musiques défilant dans mes oreilles, j'en reviens toujours à la même conclusion. Une larme m'échappe et tombe sur la table. Je pleure, pour la première fois depuis ce jour là. Mais ce ne sont pas seulement des larmes de tristesse, ce sont aussi des larmes de rage. Avoir 320 de QI c'est inutile si je ne peux même pas assurer la sécurité de mon enfant.

Je relève la tête et je me rends compte que tout le monde me regarde. J'essuie ma joue et enlève mes écouteurs.

" Ça va mademoiselle Snow? Demande la prof.
- Dans la liste des questions les plus connes et inutiles, celle là est en première ligne. Je réponds d'un ton tranchant.
- Pardon? Dit elle étonnée. Mon téléphone sonne.
- Laissez tomber. Je dois répondre. Dis-je en me levant."

Je sors de la salle et m'éloigne un peu avant de répondre. Voyant que c'est un numéro inconnu, je décroche mais ne parle pas.

- On arrive.

Une simple phrase puis plus rien. Cette personne avait un accent chinois. La Triade m'a retrouvé et les connaissant, ils seront devant le lycée dans quelques heures maximum.

Je m'assois sur un banc dans la cours. Faut que je réfléchisse. Certes, je suis très bien entraînée pour pouvoir battre n'importe quel chinois emmerdant, mais est-ce que je peux mettre en danger le supposé bébé que j'ai dans le ventre?

Un autre appel trouble mon moment de réflexion.

- Allô? Dis-je d'une voix plate.
- Mademoiselle Snow. J'ai vos résultats. Vous êtes enceinte de cinq mois. L'avortement n'est plus une option mais il vous reste l'accouchement sous X. Dit le médecin calmement.
- Je sais quelles options il me reste. Je vais me débrouiller. Bonne journée. Dis-je avant de raccrocher.

Alors c'est la vérité, un petit être est en train de grandir en moi, depuis cinq mois qui plus est. Et dans quelques heures grand maximum, je vais devoir me battre et tuer pour rester en vie. Putain de vie de merde.

Je reste assise sur le banc, la tête entre les mains jusqu'à ce que la sonnerie retentissent. Je retourne en cour, comme ci tout était normal.

A midi, je sors à l'extérieur du lycée et me sors une cigarette. Après réflexion, je la range. Ce n'est pas bon pour le bébé. Les populaires aussi sont sortis et Swanny me fixe intensément, de mon côté, je plonge un regard impassible dans le sien.

Quelques minutes plus tard, un 4X4 noir se gare devant le lycée et sept chinois sortent avec des armes. Les lycéens prennent peur et entrent dans le lycée, comme les bimbos des populaires.

Par contre, Swanny et ses amis ne bougent pas. Moi non plus. J'ai juste enlevé mes écouteurs. Mais je suis toujours allongée sur le banc.

" On ne vous a rien volé alors... Commence Frist.
- Ce n'est pas pour vous qu'ils sont là. Je le coupe directement. Tout le monde se tourne vers moi. J'ai dit que je ne voulais pas être mêlée à vos emmerdes et je ne veux surtout pas que vous soyez mêlés aux miennes. Rentrez. Dis-je à l'intention des lycéens.
- Comment tu... Commence Clay.
- Vous ne me connaissez pas. Dégagez. Dis-je en me levant.
- Winter Snow, espèce de sale garce, tu n'es pas facile à trouver. Me dit la chinoise aux cheveux blancs.
- China Hue, espèce de pétasse, tu es toujours aussi prévisible. Dis-je avec un sourire arrogant.
- On va voir si tu fais toujours la maline, une fois morte. Dit elle enragée.
- Je t'attends. Dis-je en souriant encore plus. "

Mon sourire l'énerve, ça a toujours été depuis que j'ai tué son cousin. En fait, je crois que c'est mon existence qui l'énerve au plus haut point.

Un des chinois pointe son arme sur moi, tellement prévisible, j'attrape le canon de son arme et le tire vers moi, troublé, il trébuche. Je le prends en bouclier et tue les autres qui me visent aussi avant de briser la nuque de mon bouclier humain.

Il ne reste que China et moi. Je balance mon arme et lui fais signe. Elle s'approche et on se bat. Les coups s'enchaînent et j'arrête toutes ses attaques. Je lui attrape un bras et lui casse. Finalement, je l'attrape par la gorge et la force à s'agenouiller. Les populaires me fixent d'un air ahuri.

" China, China, China. Tu aurais du te souvenir. Je suis plus intelligente et plus forte que toi. Je le serai toujours parce que je sais pourquoi je me bats. Dis-je en la forçant à me regarder. Et puis comme dit le proverbe, les garces dominent et les pétasses s'inclinent. J'ajoute avec un sourire arrogant avant de lui briser la nuque. "

I'm so dangerous...Where stories live. Discover now