As You Are [ TBS ]

9. I Want You Back

Je me sens si fatiguée. Tellement qu'il m'est pratiquement impossible de poser un pied hors du lit. Je dû faire appelle à ma force intérieure et mentale pour en être capable.

- Bobbie, je suis prête avant toi. Je tiens à te le dire, entendis-je Emma parler en voyant sa tête passer du côté ouvert de son mur.

Il fallait le dire, c'était un miracle. D'habitude j'étais toujours à l'heure avant elle, c'était bien connu.

- Ça va, ça va. Je me lève... Juste une minute, marmonnai-je de ma voix matinalement rauque.

Parait-il que chez un mec, la voix rauque c'était super sexy. Bah clairement pas pour les filles : je sonnais comme un dinosaure en pleine période de menstruation.

Je regardai l'heure sur mon iPhone qui m'indiqua qu'il était bientôt midi. Quelle merde.

Mais je n'avais pas dormi de la nuit. Thomas m'avait hantée, même après son départ. J'avais encore l'image de ses yeux me sondant toute entière. Je ne comprenais pas, je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait.

Je finis par me lever - après bien plus qu'une minute de réflexion – pour aller me préparer dans la salle de bain. J'en ressortis quarante cinq minutes plus tard. A vrai dire, je mettais bien plus longtemps normalement, mais là, il ne m'avait pas semblé nécessaire de prendre une douche ce matin. Un coup d'eau sur la gueule, et c'était parti.

- T'as vraiment une sale tête, remarqua mon amie alors que j'enfilais mes Reebok en daims blancs cassés.

- J'ai pas dormi, avouai-je en enfilant ensuite un gilet à grosse maille bordeaux.

Elle me lança un regard, l'air de dire « ça se voit ouais. » Pourtant j'avais fais de mon mieux pendant ma préparation. Enfin, fallait dire que mes yeux ne voulaient pas s'ouvrir aujourd'hui. Maudit Thomas Sexy-Sangster.

Alors que nous marchions hors du bâtiment pour rejoindre la cafétéria, Olly apparut sur la route.

- COUCOU ! cria-t-il dans mon oreille.

- La calotte de tes morts, Oliver Alexander Thornton ! Tu veux mourir ou quoi ?! m'indignai-je en grimaçant.

Il avait l'habitude de faire ça à chaque fois qu'il me voyait fatigué. C'était insupportable, mais ça avait le don de me réveiller l'espace d'une milliseconde.

- Normalement tu rayonnes les dimanches, et là on dirait une mouche en fin de vie, expliqua Olly avec ses habituels mouvements de mains.

- Je sais, répondis-je dans un bâillement non dissimulé. J'ai pas beaucoup dormi et j'ai du mal à me réveiller là, c'est chaud.

Mais je connaissais la chose qui allait me réveiller : la bouffe.

Et alors que nous ne tardions pas à entrer dans le réfectoire, je senti quelqu'un passer son bras autour de mes épaules.

- Salut, Bie.

Moi qui pensais que seule la vision de la nourriture pouvait me réanimer, je m'étais trompée. En effet, l'image d'un beau et grand blond, au regard particulièrement sombre et au sourire amusé me donna un sacré coup de jus.

- T-Thomas ? m'étranglai-je presque face à cette proximité.

Je me mis à regarder autour de moi – apercevant au passage l'air également étonné de mes amis – avant de reporter de nouveau mon regard sur le blond.