Chapitre 7: Révélation

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Quoi ? Marvin avait un petit ami, je suis tombée amoureuse d'un homme qui aime la même chose que moi ? Comment est-ce que cela a pu m'arriver ? Je suis dans l'incompréhension la plus totale. C'est à ce moment-là que mon corps décide de me lâcher, je m'effondre, je vide toutes les larmes de mon corps. Mes larmes font ressortir toute la souffrance, et la douleur que je ressens actuellement et que je garde en moi depuis quelques temps. J'ai l'impression qu'on m'a arraché le cœur de la poitrine et que l'on marche dessus. Je ne me suis jamais sentie aussi mal. Moi Vanessa Begrow, je pleure pour un homme qui n'est pas intéressé par la gente féminine et dont je suis éperdument amoureuse. C'est au pied du mur que l'on voit le maçon, je l'ai dans la peau depuis ce fameux lundi ou il est devenu mon binôme. Je ne suis pas sûre de pouvoir supporter cela.

- Chut, Ness calme toi chérie, il ne mérite pas que tu verses une seule larme pour lui.

- Snif, c'est juste un moment de faiblesse, snif, je ne m'y attendais pas snif...

Et c'est avec les yeux rouges, une migraine épouvantable et le cœur en miette, que j'ai quitté le bureau. Je n'aurais pas pu travailler dans ces conditions.

. . .

Voilà, cela fait trois jours que je ne suis pas retournée au travail. Et cela doit faire probablement trois jours que je n'ai pas mangé, que je ne me suis pas douchée et que je n'ai pas dormi. Je ne peux tout simplement pas, je n'en ai pas la force, je ne pourrais pas l'affronter. Ce n'est pas seulement par rapport à ce que je sais désormais, mais surtout par rapport à mes sentiments. Je ne savais pas que j'aurais réagi ainsi. Je ne réponds pas à mes mails, et encore moins à mes appels. Je suis au bout de ma vie.

C'est à ce moment précis que j'entends sonner à la porte.

Oh non tout le monde sauf lui, pas Marvin, qu'est-ce qu'il fait chez moi ? Maintenant je ne sais pas si je dois ouvrir ou pas.

- Vanessa c'est Marvin, si tu n'ouvres pas cette maudite porte, je te jure que je vais la défoncer.

- Va-t'en Marvin, je n'ai envie de voir personne, lui dis-je.

Mais il ne semblait pas satisfait par ma réponse. Après plusieurs supplications, je l'ai laissé entrer.

- Je t'en prie. Dis-je avec sarcasme.

Et il s'installa, comme s'il était chez lui.

- C'est bon tu m'as vu je vais bien, tu peux t'en aller. M'écriais-je.

- Il en est hors de question.

Me dit-il en me lançant un regard noir.

- On travaille ensemble depuis un moment tous les deux et je commence un peu à te connaître...dis-moi ce qui ne va pas, Ness.

Oh, Ness ! C'est la première fois qu'il m'appelle ainsi, j'ai tout à coup la gorge sèche. Ce qui ne va pas mon ange ? Non seulement tu m'as brisé le cœur, mais tu l'as fait avec un homme, et en plus tu as le culot de te pointer chez moi pour me poser la question. Est-ce que tu te moques de moi ? Donc tu comprendras bien que je ne suis pas sûre d'avoir envie d'en parler et encore moins avec toi. Evidemment je me suis abstenue et lui je lui ai répondu différemment.

- Oui effectivement et je pense que bientôt tu travailleras seul.

- Pardon ?

A cet instant, j'ai cru lire de la tristesse, oui, de la tristesse dans son regard.

- Tu m'as bien entendu j'ai l'intention de quitter le boulot.

- Je ne peux pas te laisser faire ça, tu es géniale, tu bosses super bien, tu...

Je l'ai encore coupé.

- Pas besoin de faire mon éloge Smith, ma décision est déjà prise.

- Mais étant ton binôme, j'ai quand même le droit de savoir pourquoi non ?

Parce que je t'aime, et que je ne peux plus le cacher. Une fois de plus, je lui ai dit autre chose.

- Parce que j'en ai ma claque de ce job.

Et voilà ! J'ai craqué et j'ai pleuré de nouveau. Cependant cette fois, il était là et m'a serré dans ses bras sans même savoir qu'il est la cause de tout cela.

- Je t'en supplie Ness, ne t'en vas pas j'ai besoin de toi.

- ...

Que suis-je sensée répondre à cela ! Je ne peux pas lui dire ce que j'ai vu et encore moins ce que je ressens pour lui sous peine de me ridiculiser. Pendant que je me faisais cette réflexion, l'impensable est arrivé. Marvin Smith, le gay le plus sexy que la terre puisse porter m'a embrassé, moi Vanessa Begrow. Et vous voulez savoir une chose, c'était magique.

- Vanessa, il faut qu'on parle, mais pas maintenant, pas ici, pas dans ces conditions. Je sais que depuis qu'on se connait tous mes actes prêtent à confusion, que tu te poses beaucoup de questions à mon sujet et que tu ne comprends rien à ce qui se passe. Avant de te dévoiler quoique ce soit, sache que pour quitter ton poste, il va falloir me passer sur le corps. Je n'en dirais pas plus, j'ai d'autres plans pour toi. Je passe te chercher ce soir à 19h30, soit prête et ne fuie pas, car peu importe où tu seras, je te retrouverais, dit-il en prenant un ton grave.

Et sur ses quelques mots, il déposa un doux baiser sur mon front et s'en alla, me laissant seule avec mes questions et mes doutes. Néanmoins, je ne suis pas sûre de réaliser ce qui vient de se passer.

Bref, j'ai décidé d'allumer mon téléphone, il était grand temps d'affronter la réalité. Sans jeu de mots, c'était Bagdad : des appels de ma mère, de mes amis, d'Erika, du patron ! Et j'en passe... je suis vraiment dans la mouise. Je n'ai pas l'habitude d'agir ainsi, de me laisser abattre et encore moins pour un homme. Mais je dois avouer que la visite de Marvin Smith m'a donné une claque. Pour tout vous dire, je trépigne d'impatience à l'idée de le voir. Je meurs d'envie de savoir ce qu'il veut me dire et pourquoi il a refusé de m'en parler aujourd'hui. Cependant, ce baiser ainsi que son changement soudain d'attitude ne m'ont pas laissé de marbre.

Après avoir passé des heures à répondre à mes mails et à m'excuser auprès de toute la population, j'ai pris une petite pause. Puis, j'ai fait le ménage et j'ai été prendre un bon bain relaxant. Réflexion faite, je ne sais toujours pas comment m'habiller ce soir, robe pantalon, escarpin sandale haute ?

Une trentaine de minutes de réflexion ont été nécessaires avant de trouver une tenue parfaite, simple et efficace. J'ai donc opté pour une robe noire longue et moulante, avec une fente sur le côté et un peu décolleté dans le dos. En ce qui concerne mes chaussures, j'ai choisi des sandales hautes à lacets beige, de la couleur de ma veste. Une pochette noire, maquillage à effet naturel, mais petit rouge à lèvre couleur sang, un chignon bas et le tour est joué. Si je ne le terrasse pas ce soir, c'est que je ne m'appelle pas Vanessa Begrow.

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