Quand il a achevé son explication, je jette un regard de désarroi à mon oncle. Il semble tout aussi choqué et abasourdi que moi et met quelques secondes à reprendre contenance pour prendre la parole.

-Il nous faut fuir, je refuse que tu sois liée à de telles personnes. Va préparer tes affaires, nous partons dans l'heure.

Je me lève pour lui obéir et m'empresse de me rendre dans ma chambre pour emballer mes quelques vêtements et babioles. Une fois mes bagages terminées, je me rends dans l'ancienne chambre de mon oncle dans laquelle mon oncle dormait désormais et fais de même avec ses affaires. 

Tandis que je replace la pierre derrière laquelle était caché le peu d'argent que nous possédons, j'entends un cri rauque et puissant. Mon premier réflexe est de me figer et de chercher des yeux une cachette dans laquelle je serais protégée mais je me reprends rapidement et sors de la pièce doucement dans le but de prendre connaissance de la situation. 

Quand j'arrive dans la cuisine qui nous sert aussi de salle de séjour, je me retrouve totalement désarmée face à la scène qui se déroule sous mes yeux. Les deux hommes de ma vie sont toujours attablés dans la même position qu'ils avaient quand je les ai laissés mais il y a une différence. Il y a un intrus.

Un inconnu dont le couteau est glissé sous la gorge de mon oncle qui ne peut ni se débattre, ni bouger sous peine de se faire trancher le cou.

Nicomède semble totalement paniqué, à raison, et il n'ose faire de gestes brusques qui risqueraient d'énerver l'homme armé. Alors que nous tentons tous trois de contenir notre affolement, le plus calme de la pièce prend la parole.

-Arrêtons ce jeu, voulez-vous ? Toi !

Je sursaute quand il s'adresse à moi mais le regarde dans les yeux pour l'inciter à poursuivre.

-Si tu ne souhaites pas voir la tête de ton oncle tomber, tu vas venir avec moi.

Je comprends alors la raison de sa venue ici. Il a certainement été envoyé par le roi dans le but de me ramener au palais. Je ne peux refuser de le suivre au risque de perdre mon oncle mais, de toute façon, il me suffira d'expliquer au roi mon refus et il le comprendra. Normalement...

C'est pourquoi j'acquiesce et, tout en laissant nos affaires par terre, sors de la maison. L'inconnu ne perd pas de temps et me suit jusqu'à dehors où il m'aide à monter sur son cheval avant de s'installer derrière moi.

Nous nous mettons directement en route et, tandis que nous sommes au galop, je peux apercevoir mon oncle et Nicomède sortir de la maison en vitesse et monter sur leurs destriers dans le but de nous suivre. 

Malheureusement, nous avons une trop grande longueur d'avance et nous ne tardons pas à les semer.

A peine arrivés au palais, de nombreux gardes viennent à notre rencontre et ,après m'avoir aidée à descendre,  m'escortent jusque dans les bains dans lesquels m'attendent une dizaine de servantes.

En m'apercevant, elles se bousculent dans le but de s'approcher de moi et, sans que j'ai eu le temps de faire ou refuser quoi que ce soit, je me retrouve dans l'eau avec elles en train de s'occuper de moi et de me récurer de la tête au pied tout en me complimentant sans arrêt.

Après un long moment passé à me pomponner et à m'étaler de multiples produits sur mon visage et mon corps, elles semblent enfin satisfaites de leur travail et me font enfiler une robe d'une qualité somptueuse. Propre et habillée, je me fais conduire à la salle du trône.

En me retrouvant devant cette pièce gigantesque que j'aurais préféré ne plus jamais revoir, j'ai un mouvement de recul mais les gardes le remarquent et se glissent derrière moi, comme pour m'empêcher de fuir.

Je n'ai donc pas le choix et entre dans la pièce qui, très agitée avant mon arrivée, se calme immédiatement lorsque ma présence se fait remarquer. 

Je m'aperçois alors que, au centre de la pièce, se tiennent mon oncle et Nicomède, un regard mauvais planté sur leurs visages. Coupant le silence qui règne dans la salle, le roi prend la parole.

-Bien ! Maintenant que tu es là, ma chère Aleyna, tu vas pouvoir nous donner ton avis. Les deux insectes ici présents semblent bêtement persuadés que tu es contre le fait de devenir ma maîtresse. Qu'as-tu à dire ?

Malgré le ton moqueur qu'il a prit, une tension plane dans la pièce et tous les nobles présents pour assister à la scène semblent perchés à mes lèvres en attente d'une réponse.

Je ne sais, dans les premiers temps, quoi lui dire. Il me faut prendre des baguettes pour lui annoncer mon refus car avec tout ce public, il risque sûrement de le prendre mal et d'être humilié ce qui serait contre productif. 

Les minutes s'écoulent lentement sans que je ne réussisse à ouvrir la bouche. Je sens les regards dans ma direction devenir de plus en plus lourds et ma gêne augmenter. Je n'ose soutenir les yeux sombres de ceux qui m'entourent et préfère me concentrer sur mes pieds et mon propre corps.

Je sens mes mains devenir moites et des gouttes de sueur couler le long de mon dos. Quand je ressens le tremblement de mes jambes, je me rends compte que je suis en état de panique et qu'il faut que je fasse quelque chose si je ne veux pas voir des larmes se mettre à couler, ce qui me ferait perdre toute crédibilité.

Tandis que je songe encore à la manière de lui répondre, le roi prend la parole.

-Et bien, réponds donc ! Je vais finir par m'inquiéter. A moins que la présence de mes ministres te gêne ? Allons sortez, vous autres ! Vous voyez bien que vous mettez la demoiselle mal à l'aise.

Nous nous retrouvons, ainsi, tous les quatre seuls dans la pièce. Je tente de prendre mon courage à deux mains pour parler mais me fais devancer par Nicomède.

-Mon roi, je crois qu'il me faut vous avouer la vérité. Aleyna et moi, nous nous aimons, voilà pourquoi elle ne peut accepter votre proposition, bien qu'elle s'avère être très belle.

En entendant cette affirmation, je commence à rougir. Jamais Nicomède n'avait déclaré m'aimer et même si ce n'est que pour convaincre le roi de renoncer à moi, je me sens gênée et heureuse par sa phrase.

Je lève les yeux pour jeter un coup d'œil à mon souverain et constate que tout son humour semble s'être évaporé et qu'il se contient visiblement du mieux qu'il le peut pour ne pas sauter au cou de Nicomède.

-Est-ce vrai ? Es-tu amoureuse de cet homme ?

Je sursaute quand il s'adresse à moi et hésite un court instant avant de me décider à hocher la tête pour confirmer ses dires.

En voyant mon action, il se lève, fou de rage, et s'approche de moi pour me crier ce qu'il ressent.

-Comment oses-tu ??!! Comment-oses tu me rejeter ? Comment oses-tu m'humilier d'une telle façon ? Comment oses-tu préférer mon frère à la proposition que je t'ai faite ?

Nicomède, son frère ? Ce n'est pas possible ! Si c'était le cas, Nicomède serait mon... Il serait mon prince...

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Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah me revoilà les gars, après tant de mois d'absence !!!

Bon, je suis vraiment désolée pour ceux et celles qui attendaient la suite d'avoir mit tant de mois à la poster mais c'est bon, je suis de retour et ce pour un moment.

J'espère de tout cœur que vous avez apprécié ce chapitre rempli de révélations et je vous dit à bientôt pour le prochain (déjà écrit parce que je vous aime)

AleynaWhere stories live. Discover now