Chapitre 2

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Après que cet homme soit partit, je me suis rapidement remise au travail, j'avais perdu assez de temps avec son apparition. Déjà que je me plaignais ce matin du travail que me procuraient les récoltes, que vais-je bien pouvoir faire maintenant si cet homme ne tient pas parole ?

J'ai passé toute la journée à travailler, ne m'arrêtant que pour boire un coup ou bien manger. Malgré le fait que le jour soit déjà couché depuis une bonne heure, je me dois de rester dehors et de continuer à réparer les dégâts si je veux pouvoir avoir ne serait-ce qu'une petite récolte cette année.

Mon corps ne pouvant tenir la cadence plus longtemps, je décide, bien malgré moi, d'aller me coucher. Je rentre dans la petite maison doucement et ne peux cacher ma surprise et mon mécontentement en voyant que mon grand père est debout dans la cuisine.

-Que fais tu donc levé ? Ce n'est pas raisonnable grand-père, tu devrais rester au lit pour reprendre des forces.

-Je m'inquiétais de ne pas te voir rentrer ma chérie, je sais que tu veux nous permettre de vivre le mieux possible mais ne te tue pas à la tâche.

Mon grand-père a toujours prit beaucoup trop soin de moi, il fait passer ma santé avant la sienne. Je sais qu'il voulait une autre vie pour moi, une vie que j'aurais pu avoir si mes parents ne s'étaient pas fait tuer lors de mon enfance.

Quand j'étais petite et que mon oncle m'emmenait au marché d'un village voisin, je voyais souvent des enfant avec leurs parents faire les courses ou vendre des choses. Je me suis rendu compte, à ce moment là, que je n'avais personne à appeler papa ou maman et ça m'a semblé assez étrange.

C'est donc un soir où tous étaient réunis autour du feu que j'ai posé cette question qui me brûlait les lèvres. Où étaient donc mes géniteurs ? Les adultes m'entourant avaient eu l'air assez désemparés par ma question et, après quelques minutes de silence et de réflexion, mon oncle m'expliqua lentement que mes parents étaient au service de l'ancien roi d'Abdère et qu'ils avaient été tués quand Alexandrie s'était emparé du trône.

Je me rappelle, à ce moment là, avoir été perplexe. Qu'est ce que mes parents avaient à voir avec cette prise de pouvoir ? Pourquoi avaient ils été tués alors qu'ils étaient innocents ? Je ne connaissais pas, à l'époque, la cruauté des puissants et l'indifférence qu'ils ressentaient pour les gens du peuple.

Tandis que je ressors de mes pensées, je vois que le vieil homme qui m'a élevée toutes ces années me regarde avec une tendresse infinie. Je lui annonce que je vais me coucher et, à peine arrivée dans la minuscule pièce qui me sert de chambre, je m'écroule de fatigue.

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Le bruit du coq me réveille en sursaut et je mets quelques minutes à me remémorer les événements de la veille. Je m'habille avec empressement et me rends dans la salle principale où je mange un petit déjeuner léger mais nutritif puis amène, comme tous les jours, de quoi déjeuner à mon grand-père.

Je sors de la maison et me dirige en vitesse vers le champ où je commence directement ma tâche. Je doute que cet homme revienne, après tout, c'est un noble et ce genre de travail physique et laborieux n'est vraiment pas fait pour lui.

Je passe donc une bonne heure à m'occuper du champ et à maudire à voix basse tout ces nobles qui se payent la tête des gens du peuple et qui ne pensent qu'à leurs petites personnes. Alors que je marmonne encore des mots qui en auraient fait rougir plus d'un, j'entends un bruit de galopade.

Surprise, je lève la tête et constate que celui étant la cible de toutes mes reproches depuis de longues minutes a tenu sa promesse. J'arrête donc mon travail pour le voir s'approcher de moi après avoir attaché son cheval à un arbre.

-Alors, que devrai-je faire aujourd'hui ?

Avec un rictus mauvais, je constate qu'il a enfilé des vêtements extrêmement inappropriés pour le travail dans les champs mais je ne lui en fais pas la réflexion, je préfère qu'il s'en rende compte par lui même.

Je lui indique donc, sans perdre de temps, la tâche qu'il va devoir accomplir durant les heures à venir et suis agréablement surprise de le voir m'obéir sans rechigner.

C'est dans un silence tranquille que nous nous mettons au travail et, lorsque je prends une petite pause, le temps de m'étirer, je m'aperçois qu'il est trempé de sueur et visiblement épuisé pourtant il ne se plaint pas du tout et, malgré la difficulté, continue son labeur.

Constatant qu'il est, déjà, l'heure de manger et que cela va devenir encore plus dur pour lui de continuer avec le ventre vide, je lui fait signe de s'approcher pour lui annoncer que nous allons déjeuner.

En entendant ça, je vois, sur son visage de noble gâté, apparaître un énorme sourire et nous nous dirigeons, sans perdre de temps, vers la petite maisonnette dans laquelle je vis.

Quand je lui sers son repas, je le sens déçu. Il est clair que ce que je peux lui donner n'est pas du tout à la hauteur des grands repas qu'il doit avoir l'habitude de manger mais c'est tout ce que j'ai. Malgré moi, je me sens un peu blessée par sa réaction, ce n'est jamais facile de se faire rappeler qu'on est inférieure à quelqu'un de par notre statut social.

Pourtant, quand il commence à manger et qu'il exprime une satisfaction que je n'aurais pas cru entendre de sa part, je me sens mieux.

-C'est délicieux !! Ça a l'air tout simple mais c'est très bon. Tu m'étonnes, tu es vraiment une très bonne cuisinière.

Je rougis en entendant ces compliments et le remercie doucement. Je commence donc, moi aussi, à manger tout en me demandant ce qui lui a tant plus dans ce simple repas. Je suis surprise dans ma réflexion par une question qu'il me pose.

-Comment te nommes tu, au fait ? Moi, c'est Nicomède.

-Aleyna. Arrête de poser des questions et mange, ça va refroidir et nous n'avons pas de temps à perdre.

Il fait ce que je dis et nous nous empressons de terminer notre repas pour retourner au travail. Lorsque le soleil se couche, je le remercie pour sa présence et lui demande de rentrer chez lui, il doit probablement avoir encore un long trajet à parcourir avant d'arriver.

Tout en le regardant partir, je souris en me rappelant la difficulté qu'il a eu pour faire des choses que je fais tous les jours sans aucun problème.

Bon et bien ce n'était pas un si mauvais bougre que ça finalement le petit noble.

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Coucou, me revoilà pour le second chapitre. Qu'en avez vous pensé ? Ce n'est pas encore intéressant pour le moment mais ne vous inquiétez pas, ça va arriver 😉

Je vous fait de groooos bisous et vous dit à la prochaine pour la suite.

AleynaWhere stories live. Discover now