Chapitre 1

308 29 9
                                    

Je me réveille en sursaut et pleine de sueur. Encore ce rêve... Je ne saisis réellement ce qui se déroule dedans car je ne me souviens plus au réveil de quoi il parlait mais il persiste toujours, dans un coin de ma tête, des scènes horribles.

Il y a du sang, partout, des cadavres et des personnes effrayantes. Depuis mes souvenirs les plus lointains, je fais ce rêve, que dis je, ce cauchemar. Si bien que me réveiller épuisée par une nuit agitée est devenu mon quotidien.

Soit, je vois que le soleil est en train de se lever, il est donc temps que je me prépare. Je me lève de mon paillasson, seul lit que nous pouvons nous permettre et vais me rafraîchir avec l'eau que je suis allée chercher au puits hier.

Je m'habille ensuite et enfile mon vieux chiton m'arrivant à peine au dessus du genoux. Il appartenait à ma grand mère quand elle avait mon âge et a été très marqué par les années mais le peu de pièces que nous possédons ne nous permet point le plaisir d'acheter de nouvelles tenues.

Je sors de la pièce dans laquelle je passe mes nuits et me dirige vers la cuisine. Je mange un déjeuner consistant et amène des céréales dans la chambre de mon grand père où je le trouve endormi.

Je dépose le bol à côté de lui et lui fait un baiser sur le front avant de partir. Je sors de la maison pour entamer ma journée qui sera bien remplie. Nous avons un petit champ où nous faisons pousser de l'orge que nous vendons ensuite en ville, au marché.

Il nous est déjà dur de nous occuper de tout ça à deux mais toute seule, cela devient très difficile. Mon corps ne tiendra pas le coup encore très longtemps.

Fût un temps où il y avait, avec nous, ma grand mère et mon oncle. La première a malheureusement succombé à une maladie il y a quelques années tandis que l'autre s'efforce de travailler dans des villes éloignées pour nous ramener de quoi vivre un peu mieux. Néanmoins, il tente de nous rendre visite le plus souvent que ses patrons le lui permettent.

Actuellement, mon grand-père est malade, je crains qu'il n'aie attrapé la même maladie que sa défunte femme et c'est pourquoi je lui interdits de se ruiner encore plus la santé en travaillant à mes côtés.

S'il venait à lui arriver quoi que ce soit, je ne m'en remettrais pas, lui et mon oncle sont les deux personnes que j'aime le plus au monde. Malheureusement, nous n'avons pas les moyens d'appeler un médecin. De plus, qui serait assez fou pour venir dans ce coin perdu de la campagne.

Je me mets au travail et arrête de rêvasser. Le labourage des champs est très épuisant mais je tiens bon.

Aux alentours de deux heures, alors que je fais une courte pause pour détendre mes muscles, un bruit de galopade se fait entendre.

Je vois, avec impuissance un homme, chevauchant un cheval, pénétrer dans mon champ et le piétiner.

Je me lève avec empressement et accoure dans sa direction pour le faire stopper ce carnage.

-Non mais vous en avez du culot vous, savez vous toutes les heures de dur labeur que vous êtes en train de détruire ?

L'homme se tourne dans ma direction et arrête son destrier. Il me regarde sans sembler comprendre ce qu'il se passe puis son visage prend soudainement une expression de remords et de honte.

Alors qu'il sort du petit terrain de terre qui appartient à ma famille et qu'il se dirige vers la forêt, je m'approche de l'endroit où il se situait pour voir les dégâts. Une voix me sort de ma contemplation.

-Est ce que c'est réparable ?

Je me retourne pour faire face à celui qui vient de prononcer cette phrase. Je croyais qu'il allait directement partir, et non risquer d'avoir des ennuis. Je lui réponds sèchement.

-Oui mais il va me falloir des heures de travail acharné, du temps que je n'ai pas.

Je vois son visage devenir rouge puis, d'un coup, s'illuminer.

-Je ne serai certainement pas d'une grande aide mais j'aimerais vous aider, cela vous ferait des bras en plus et c'est le moins que je puisse faire.

Je prends le temps de l'observer de haut en bas. Il est grand et assez costaud mais ses vêtements et sa monture prouvent qu'il est issu d'un milieu aristocratique et qu'il ne sera certainement pas bon pour un métier de ce genre.

Apercevant ma moue embêtée, il comprend que son idée ne m'enchante pas. Il commence donc à tenter de trouver des arguments.

-Je suis assez fort, je peux porter des choses que votre corps frêle de femme ne serait capable de soulever. J'ai certainement une meilleure endurance que vous étant donné que je suis un homme...

Il s'arrête quand il comprend que sa phrase pourrait être offensante d'un certain point de vue et tente de se rattraper comme il le peut.

-Enfin, pas que les filles aient une mauvaise endurance mais c'est que...

Je l'arrête d'un geste de la main, je ne veux surtout pas qu'il se lance dans une grande déclaration. D'autant plus que j'ai encore de nombreuses choses à finir avant la tombée de la nuit.

-Bien, c'est d'accord, tu commenceras demain, viens après le lever du soleil si tu en es capable.

Un immense sourire vient orner son visage à l'entente de mes mots. Il me promet d'être à l'heure et s'en va.

Je ne sais pas si il tiendra sa promesse mais, une chose est sûre, c'est que s'il le fait, les prochains jours risquent d'être mouvementés...

°°°°°°°°°°°°°°

Voilà le premier chapitre, on y rencontre le noble dont on ne connait pas encore le nom. D'ailleurs, même moi je ne le connais pas encore, la flemme est présente en moi, vous comprenez ? Mais bon, il va bien falloir que je me mette à le chercher à un moment ou un autre.

Qu'avez vous pensé de cette partie sinon ? Dites moi tout en commentaires.

En tout cas, je vous fait de gros bisous et vous dit à la prochaine pour la suite.

AleynaWhere stories live. Discover now