le journal de Toundi(premier cahier

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Maintenant que le révérend père Gilbert m'a dit que je sais lire et écrire couramment, je vais pouvoir tenir comme lui un journal.
_ je ne sais quel plaisir cache cette manière de blanc, mais essayons toujours. J'ai jettè un coup d'œil dans le journal de mon bienfaiteur et maître pendant qu'il confessait ses fidèles. C'est un véritable grenier aux souvenirs. Ces blancs savent tout conserver... J'ai retrouver ce coup de pied que me donna le père Gilbert par ce qu'il m'avait aperçu entrain de le singer dans la sacristie. J'en ai senti à nouveau une brûlure aux fesses. C'est curieux moi qui croyait l'avoir oublié...
Je m'appelle Toundi Ondoua. Je suis le fils de Toundi et de Zama. Depuis que le père m'a baptisé,il m'a donner le nom de Joseph.
Je suis Maka par ma mère et Ndjém par mon père. Ma race fut celle des mangeurs d'hommes.
Depuis l'arrivée des blancs nous avons compris que tous les autres hommes ne sont pas des animaux.
Au village, on dit de moi que j'ai été la cause de la mort de mon père par ce que je m'étais réfugié chez un prêtre blanc à la veille de mon initiation où je devais faire connaissance avec le fameux serpent qui veille sur tous ceux de notre race. Le père Gilbert,lui,croit que c'est le saint esprit qui m'a conduit jusqu'à lui.
À vrai dire je ne m'y étais rendu que pour approché l'homme blanc aux cheveux semblables à la barbe de maïs,habillé une robe de femme, qui donnait de bons petits cubes sucrés aux petits noirs. Nous étions une bande de jeunes païens à suivre le missionnaire qui allait de case en case pour solliciter des adhésions à la religion nouvelle. Il connaissait quelques mots Njem, mais il les prononçait si mal qu'il leur donnait un sens obscène. Cela amusait tout le monde,ce qui lui assurait un certain succès.
Il nous lançait ses petits cubes sucrés comme on jette du grain aux poules. C'était une véritable bataille pour s'approprier l'un de ces délicieux morceaux blanc que nous gagnions au prix de genoux écorchés,d'yeux tuméfiés de plaies douloureuses. Les scènes de distribution dégénéraient parfois en bagarres où s'opposaient nos parents.
C'est ainsi que ma mère vint un jour à se battre avec la mère de Tinati,mon compagnon de jeu,par ce qu'il m'avait mordu le bras pour me faire lâcher les deux morceaux de sucre que j'avais pu avoir au prix d'une hémorragie nasale.
Cette bataille avait failli tourner en massacre car des voisins luttaient contre mon père pour l'empêcher d'aller fendre la tête au père de Tinati,qui lui même parlait de transpercé l'abdomen de papa d'un seul coup de sagaie.
Quand on eu calmer nos parents, mon père, l'œil mauvais,armé d'un rotin,m'invita à le suivre derrière la case. Puis me dit:

Une Vie De Boy (En 1ére)Where stories live. Discover now