Chapitre 2

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Ce matin, je vais devoir faire le ménage moi-même, puisque je n’ai pas daigné engager de personnel, j’allais donc devoir tout faire moi-même. Le but de mon voyage ici en Tunisie est de me retrouver seul pour profiter du peu de temps de liberté qu’il me reste encore. C’est évident qu’une fois que les quatre saisons auront refait leur ronde, mon père allait programmer mon mariage, et jusqu’à présent j’ignore encore le nombre de femmes auquel je vais devoir me marier ce jour-là. En tant que musulman et avec mon immense fortune, j’ai le droit de prendre jusqu’à quatre femmes et sur ce point il est limpide que l’émir ne me loupera pas.

Étant donné que je serai son        successeur, il voudrait sûrement faire de moi un exemple. Je devrais être celui qui  choisirait ma future conjointe, mais toutefois mon père a le droit, de m’imposer une femme. Le connaissant, il m’imposera au moins trois femmes et me laissera libre arbitre de choisir la quatrième si je tenais encore à prendre pour épouse une femme de mon choix. Mon père me prend pour cobaye tandis que Mehdi lui il a le droit de faire comme bon lui semble. Je ne suis son aîné que de trois ans et père devrait penser aussi à trouver une femme pour Mehdi. Les mariages dans ma classe sociale sont assez  stratégiques et respectent des normes sociales et politiques.

Étant le futur Émir de l’émirat de Dubaï, je suis condamné à trouver des femmes pieuses, de vraies musulmanes et issues de bonnes familles pour donner de bons exemples. Je ne saurais traiter équitablement quatre femmes sans en défavoriser une, je ne saurais non plus le faire même s’il ne s’agissait que de deux femmes. Mais cela n’intéresse guère mon père. Pour lui, tout ce qui importe c’est de me trouver quatre au minimum trois parfaites femmes pour enfin les transformer en machine à pondre. Tant pis, si je les aime ou pas. Malgré que la polygamie fasse partie intégrante de ma religion, je ne m’habituerai jamais à ce fléau. Moi j’ai envie d’être l’homme d’une seule femme, être  sûr de celle avec qui je passe mes nuits et me réveiller chaque matin à ses côtés, et non le contraire. Comme je le dis souvent «  le plus important n’est pas d’avoir une femme parfaite, mais d’épouser une femme de son choix ».

Qu’est-ce donc cette vie de débauche, que de se coucher la nuit avec l’une d’entre ses femmes et de se réveiller le matin avec une autre d’entre elles. Je suis resté plonger dans mes pensées pendant plus d’un quart d’heure à un tel point que je n’ai pu        accomplir mon besogne. C’est bien là, la preuve de mon incapacité à faire un travail manuel moi-même. C’est mon dernier jour dans cet appartement, je quitte cette section pour m’installer près du lieu dans lequel je vais travailler à partir de demain. Le nouvel appartement est prêt. Le bruit qu’émet mon portable lors de chaque appel entrant me fait sortir de mon état de transe.

-Salam père.

Je n’ai aucune envie de lui parler car j’imagine déjà ce qu’il a à me dire. Soit il serait question de mon mariage, soit du boulot et ce n’est vraiment pas ce dont j’ai envie de parler maintenant.

-Salam Khamal. Je t’informe que j’ai finalisé les arrangements de ton mariage. J’avais promis il y a des années de cela, à monsieur Mohammed d’unir sa fille Anisha  à l’un de mes fils. Puisque tu es à la recherche d’une femme, j’ai jugé bon d’honorer ma promesse envers cette famille.

-Père je ne suis pas à la recherche d’une femme et vous le savez, lui rappelais-je d’une voix nerveuse.

-Ferme là Khamal, me gronde-t-il en usant de sa voix rauque avant de poursuivre sa phrase. « Actuellement tu es celui que je souhaite unir au plus vite. Ainsi donc tu épouseras Anisha. Les négociations ont  été plutôt simples puisqu’il a accepté sans contester mes propositions mais en retour il n’exige qu’une chose, et je crois que cela t’arrangerais beaucoup te connaissant. »

Je doute fort que mon père me connaît réellement, vu qu’il n’a jamais daigné m’écouter n’y prendre en considération mes choix.

-Dites-moi, que demande-t-il en échange ? Questionnais-je mon père avec une voix épuisée.

Je connais mon père, c’est un homme exigeant et très hautain, et là jusqu’à ce qu’un autre homme accepte sans contester  ses conditions souvent extravagantes, c’est que cet homme doit être plus rusé que mon père et espère en retour une chose qui surpasse les conditions de mon père. Je suis bien curieux d’entendre la seule chose qu’exige cet homme en échange de la main de sa fille.

-Puisque d’ordinaire  tu te plains  du fait que tu allais souffrir en épousant quatre femmes, maintenant tu peux être tranquille, sa condition te libère des trois autres femmes. Il demande juste à ce que sa fille soit ta seule et unique épouse. Pour moi cela ne pose aucun problème, elle est issue d’une bonne famille  et répond aux critères du genre de  femme que je désire pour toi.

Mon père ne comprendra donc jamais que mon bonheur ne dépend pas des origines de la femme, ni de ses qualités et encore moins du nombre d’épouses que j’aurai. Je ne saurais rendre heureuse une femme que je ne désire point. Je ne comprendrai jamais la mentalité de mon père,  pour lui la femme idéale est celle qui est encore pure, une véritable musulmane et surtout issue d’une bonne famille. Pour moi particulièrement, il désire une femme très attachée à la tradition et qui me fera respecter mes obligations envers elle, surtout le devoir de cohabitation. Selon mon père, lors de mes voyages, je me faire pervertir par des femmes, m’éloignant ainsi de nos lois.

Il n’a pas entièrement tort, lors de mes voyages d’affaires, je rencontre réellement des femmes et j’en  fréquente même certaines, mais aucune d’entre elles n’a pu me rendre amoureux comme le fait actuellement la femme blanche neige. Toutefois, la condition de monsieur Mohammed me parait simple, voire même trop banale pour être complète. J’en aurais été très heureux si j’étais encore à Dubaï, vivant encore la routine de l’homme célibataire au cœur vierge, mais maintenant ce n’est plus le cas. Même si je demeure toujours célibataire, les choses ont quand même changé. Maintenant je suis amoureux et déterminé à gagner en retour le cœur de la femme qui gouverne actuellement le mien.

-Est-ce la toute sa condition père ?

- Non. En effet, la suite n’est que de nombreuses menaces qu’il a promis de mettre à exécution à l’encontre de notre famille si jamais tu trahissais cette parole. «J’ai pris la peine de jurer à ta place, et je veillerai à ce que tu respectes cette parole. » dit-il en haussant la voix.

-……… !!
Nous voilà maintenant à la menace, c’est tout lui.

Mon père a réussi à troubler mon état de tranquillité, et là, il faut que je sorte pour me changer les idées. J’ai aussi une terrible envie de voir cette femme à la corpulence de Barbie. Depuis le jour où elle m’avait lancé son regard, elle a complètement disparu de mon champ de vision. J'ai finalement reçu ma Lamborghini rose gold  de la part de  l’agence de location que j’avais contacté il n’y a pas longtemps, et je me dirige vers Tunis City. Bon je me dirigeais, puisque une fois sortir de chez moi, j’ai croisé celle qui hante mes pensées et je l’ai suivi dans sa marche un instant; curieux de savoir où elle se rend. Ce n’est pas une erreur que d’affirmer, que l’amour nous rend aveugle. Me voilà moi, un grand homme d’affaires puissant et fils d’un émir, transformé en détective privé.

Oh non, elle balance son bras de gauche à droite dans ma direction, comme pour me fait signe de m’arrêter. Cela me surprend beaucoup d’elle. Je ne la croyais pas du genre à faire le premier pas, ou me confond-t-elle à un autre. Mais toutefois, cela me fait plaisir, j’imagine déjà la mine qu’elle aura lorsqu’elle se rendrait compte que ce n’est que moi. 

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√ Chapitre corrigé

Le fils de l'émir Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon