Chapitre 28

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Toujours cette obscurité. Le même noir corbeau.

Dans ce sépulcral règne un calme, un silence aussi puissant que j’arrive à entendre le chant des oiseaux du derrière le mur situé au nord de ma cellule. Le seul bruit régulier qui vient de temps à autre perturber se calme est le son qu’émet la matraque de l’agent lorsqu’il la fait trainer le long des barreaux en fer. Je suis déjà habitué à sa ronde. Il passe chaque quatre heures pour vérifier si tout va bien et  aussi pour surveiller.

Mis à part ce bruit assourdissant qu’engendre l’agent à chacun de ses passages, il y a aussi celui venant de la cellule d’à côté. Il s’agit de larmoiements; de sanglots et de gémissements lugubres que lâche le détenu du cachot voisin au mien. Tout comme moi, il ne participe à aucune activité parallèle offerte par la prison, ni à les promenades proposées par les agents chaque matin entre huit et neuf heures. Tout comme moi, il prend son repart dans sa cellule et tout comme moi, il saute également quelques repars.  Mais contrairement à moi, il va au palois et y faire plus d’une heure avant son de revenir dans sa cellule, devenue sa demeure.

Trois semaines déjà que je vis cette galère, cette mésaventure et personne ne m’a rendu visite. Personne n’est passé me donner des nouvelles de Mehdi. Personne n’est passé m’informé sur la situation de Maya. Plongé dans mes pensées, j’attends de nouveau le bruit que fait la matraque de l’argent sur les barreaux en fer.

-« Salutation, Monsieur Kaddour bin Farid » dit l’agent de police.

Comme à son habitude, cet homme me salut toujours. Que ce soit lui ou son substituant, les deux hommes continus de m’appeler « Monsieur ». Je pensais perdre ce privilège le jour ou j’ai mis pieds dans ce lieu. Contrairement à moi, les autres hommes ici ont perdu se privilège et ils sont identifiés à l’aide des numéros matricules. L’homme de la cellule voisine en possède également un inscrit sur sa blouse. Il est le prisonnier 395M9.

-Salutation, Monsieur l’agent, lui répondais-je d’une voix cassée.

Bien qu’il m’est déjà dit une dizaine de fois son prénom, je ne le connais toujours pas. Mis à part le fait que c’est un peu compliqué, je ne fais pas non plus d’effort pour le garder en tête. Je n’ai pas vraiment la tête à cela actuellement. Je croupis dans une prison, mon petit frère est probablement encore dans le coma par ma faute et la femme qui porte mon enfant est quelque part dans la nature je ne sais où.

Désolé pour lui, si je ne fais par un effort pour garder en mémoire son prénom malgré sa courtoisie.

-C’est Aingealag monsieur, réplique-t-il.

Peu importe, tout compte faire, comme je le pensais tantôt, son nom est compliqué.  Dommage, je ne l'avais jamais rencontré en ville et ne je connais absolument rien de lui, mis à part qu’il fait trop de bruit et qu’il est courtois.

-Suivez-moi monsieur, dit-il après avoir ouvrir les deux battants fermant ma cellule.

-Ai-je de la visite ? Demandais-je curieusement à l’agent.

-Non monsieur Kaddour.

Je sors de ma cellule et je le suis à travers des couloirs. Ces couloirs sont bien différents de ceux que j’empreinte pour aller à la douche. Cet agent m’a trouvé une douche propre avec un accès limité depuis ma venue ici. Je m’arrête sur demande de l’argent devant une porte aux contours aussi délabrés que les cellules se trouvant sur mon alignement. Il ouvre la porte en bois et me fait signe d’entrer.

De la lumière, il y a une lumière dans cette chambre. Je tourne la tête de gauche à droite et je balais du regard la pièce qui semble aussi luxueuse qu’une chambre d’hôtel. Un lit d’une place et plein de cousin; une télévision suspendue dans un coin à un mur; un téléphone fixe et un bureau sur lequel est posé de quoi écrit.

-C’est quoi cette chambre, demandais-je au monsieur l’agent en fronçant des sourcils.

-Votre nouvelle cellule, répond-t-il en souriant.

J’avance dans la pièce et je mets à fouiner un peu partout. Je pousse la porte située dans la pièce et je tombe sur une douche bien bâtie. Je reviens après sur mes pas et remets en face de l’argent.

-« Agent Alag…….Ainlag. » ayant compris que je me trompe sur toute la nuit et que je   connais pas du tout son prénom, je me tais donc puis je passe la main dans mes cheveux.

-Agent Aingealag, monsieur, répète-t-il pour énième fois depuis notre rencontre.

-Excusez-moi je vous prie. Mes problèmes m’empêchent de disposer à bonne escient de mes facultés  mental.

Il me sourit tout simplement en guise de réponse. Pour la première fois depuis ma venue ici je fais attention à son visage et sa corpulence.  C’est un homme un peu plus petit que moi et semble aussi plus jeune. Son crâne est recouvert de cheveux crépus denses et frisés qui délimitent son visage rond. Il est vertu d’un ensemble noir. Il semble être quelqu’un de bien. Pensif, je viens m’assois dans le lit et je me met à le dévoré du regard.

-Pourquoi me venez-vous en aide monsieur l’agent ? Comme la plupart des prisonniers ici, je mérite d’être enfermé. J’ai surpassé les lois et honnis mon père. J’ai détruit ma réputation, et rabaissé l’influence du nom que je porte. Alors pourquoi m’aidez-vous ? Je ne suis pas mieux que les autres, lui demandais-je tristement.

-Détrompez-vous ! Il y a pire que vous ici. Il y a des violeurs, des pédophiles et même des meurtriers de sang-froid, répond-t-il.

-Peu importe. Si nous sommes ici, c’est que nous avons tous commis un affront vis-à-vis des lois du pays. Ainsi donc, je ne suis pas mieux que les autres.

-Vous, vous n’avez tué personne. Non ! Vous avez simplement aimé. Vous purgez une peine juste pour avoir illégalement faite votre, une femme.

Il n’a pas tort. Je suis ici parce que j’ai aimé et enceinté une femme. Dans les pays non laïques ou ecclésiastiques, cela n’est aucunement passive d’emprisonnement. Enfin, je crois. Du moment où je ne fuis pas mes responsabilités et mieux encore, que je désire épouser la femme en question, cela ne serait pas passive d’emprisonnement. Toutefois, je savais ce à quoi je m’exposais alors je ne peux que m’en prendre qu’à moi-même.

-Humm. ………Soupirais-je.

-Je vous aide parce que votre petit frère a eu m’aidé il y a quelques années. Et contrairement à ce que vous pensez, vous n’avez aucunement terni votre réputation. Au contraire, vous avez redonné espoir à ces millions de jeunes gens dans le monde qui avaient perdu foi en l’amour, dit-il d’un ton grave et très sérieux.

-Vous essayez de me remonter le moral, lui dis-je confus.

-Non. Je vous dis simplement ce qui se passe au dehors de ses quatre murs.

Sur ce, il quitte la lisière de la chambre et ferme la porte de la pièce. Toujours assis dans le lit, j’entends les bruits que font ses pas sur le sol. Je remarque qu’il y a également une fenêtre dans cette pièce,  mais elle est barricadée.

Debout sur le lit et la tète collée aux barreaux de l’embrasure, j’observe le crépuscule naissant. Et je pense aussitôt à Maya. Où se trouve-t-elle actuellement? et que fait-elle?

Depuis trois semaines je me pose ces mêmes questions. Elles me tourmentent comme la peste. Resté ici, enfermé à longueur de journées sans mettre le temps à profit, sans pourvoir me jeté dans les rues de Dubaï et cherché Maya et mon enfant dans tous les coins et recoins du pays me rend fou et malade.

Le crépuscule s’installe enfin. Un autre jour est entrain de connaitre son apogée et je ne sais toujours pas comment vas Mehdi. Les mêmes questions reviennent, où se trouve Maya ? Et que fait-elle ?






Le fils de l'émir Where stories live. Discover now