Le fils de l'émir

Prologue

Dans les États Émirats d’Arabes Unis, les règles sont pourtant claires. Les relations sexuelles hors mariages sont prises pour de l’adultère ; et un croyant ne pourrait s’unir à un non croyant. Cette règle met ainsi l’accent sur l’impossibilité de réaliser un mariage interreligieux, sans compter les règles qui régissent l’habillement et la consommation de l’alcool. Dommage pour moi, je suis né dans ce milieu, un milieu où toutes les règles m’exaspèrent. Fils aîné d’un émir, je suis destiné à être un émir à mon tour et un conservateur de la tradition. Pourtant je n’aspire qu’à des choses opposées. Je rêve de connaitre l’amour et de m’unir à une femme de mon choix. Fuyant mon père, je passe plus de temps dans  des pays étrangers, que dans le mien. Néanmoins  depuis peu, je vis avec ma famille à Dubaï.

-« Tu as dépassé l’âge des rêves innocents, il est temps que tu te maries ». Gronde mon père d’une voix pleine d'autorité.

Ce qui me dérange n’est pas le fait de me marier, je suis même très ouvert à un mariage. La seule chose qui m’importe est que ma conjointe soit une femme de mon choix. Je désire choisir moi-même celle avec qui je partagerai le restant de ma vie, autrement, je ne me marierais pas. Je ne souhaite pas vivre une vie de couple gouvernée pas la routine.

-Je me marierai père. Lui dis-je en m’adossant contre le mur peinturé en jaune nankin.

- Je ne suis pas ton frère, et ne fais pas l’idiot. Tu sais très bien ce que j’attends de toi.

Il n’a pas tort, j’essaie juste de contourner le sujet. Je sais fort bien ce qu’il attend de moi. Mais hormis le fait que je ne souhaite pas converser à propos de ce sujet, aujourd’hui non plus je n’ai pas la réponse précise à la question qu’il me pose chaque jour.

-Je me marierai père, je me marierai. Je ne connais toujours pas la date, ni celle qui serait l’heureuse élue, mais ne vous inquiétez pas, je me marierai bientôt.

-« Tu as assez abusé de ma patience Khamal. Tu as deux mois pour trouver une femme de ton choix, sinon je t’en trouverai une moi-même. Une vraie pieuse qui saura te remettre sur le bon chemin. » Me prévient-il avant de sortir de la pièce d’un pas vif.

Mon père vient de m’enflammer devant Mehdi; mon petit frère. Ce dernier me fixe dans les yeux avec son sourire moqueur sur le visage.  A peine ai-je eu le temps de courir après lui, qu’il s’est enfuit.

*********

√ Chapitre Corrigé