✨Chapitre 31✨

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Maéva

Je me jette sur mon lit, comme la fille salie que je suis et me retiens de pleurer.
Je rabat la couverture sur ma tête, de manière à ne voir ni Jason, ni Ansfried et encore moins Hugo.

— Maéva.., dit doucement Jason.

Je ne répond pas. J'en suis incapable. Je me sens trop souillée.  Je n'arrive pas penser correctement et mon esprit, ce petit malin, s'amuse à me repasser en boucle, des scènes que j'essaye en vain d'oublier. Même si je sais pertinemment que ça ne s'oublie pas. J'en veux à Hugo et à Warren certes, mais aussi à moi même. Pourquoi j'ai été aussi bête ? J'ai cru être assez forte pour chercher des embrouilles, à ces deux abrutis finis, sans récolter aucune représaille. Je mérite sans doute ce qui m'arrive. Mais c'est tellement plus simple de rejeter la faute sur les autres !

J'entends les trois garçons chuchoter entre eux. Jason et Ansfried sont sérieux ? Ils ont oublié ce qu'Hugo leur a fait subir où quoi ? J'en ai marre, d'eux, de moi, de la vie.

J'éjecte la couverture sur le côté et je me lève brusquement. Malheureusement mon connard de frère est devant mon chemin et m'empêche de passer. Une multitude d'émotions différentes semblent le traverser. Je reconnais immédiatement l'air que son visage prend.
Du regret. Je connais par cœur la tête qu'il fait quand il regrette. Il prends un petite inspiration, sans doute pour parler mais je l'en empêche en le giflant de toutes mes forces.

Sa tête tourne de quelques centimètres vers la gauche mais il ne cille pas. Il se contente de soupirer, un soupir de désespoir. Il s'attendait à quoi au juste ? Je le pousse sur le côté et cours jusqu'à ma salle de bain, sous les visages tristes de mes deux amis.

— Maéva..., l'entendis-je m'appeler dans un souffle.

Je ne me retourne pas et claque la porte de la salle de bain. Je la verrouille et fait rapidement glisser mes vêtements le long de mon corps. Une fois entièrement nue, je rentre dans la douche et règle l'eau.

Une fois à la bonne température, je laisse l'eau rouler sur mon corps. Je me frotte énergiquement, comme pour enlever cette sensation de souillure que je ressens, mais je le sais bien, rien ne peux l'effacer. En passant mon gant sur ma hanche, je sens une vive douleur. Je me penche pour voir, et tombe nez à nez avec le W qu'un gros imbecile — pour rester extrêmement polie — m'a tracé au fer blanc. Il m'a marquée, et cette marque ne partira jamais, c'est une cicatrice qui me rappellera chaque jour ce qu'il m'a fait.

Quand je commence a voir flou, je comprends que je pleure et balaie mes larmes.
Je dois être forte, même si c'est dur. Je me rince puis sors de la douche. Je m'essuie le corps tout en me regardant dans le miroir au dessus de mon lavabo. Si j'étais restée grosse, rien de tout ça ne me serais arrivé, et c'est là le comble de l'ironie. Je voulais mincir et je me met à regretter l'époque ou je ne l'étais pas.

Bien que je déteste faire ça, je remet mes vêtements de toute à l'heure et me maquille légèrement afin de ne pas ressembler à une morte. Oui, parce qu'avec mon teint terne, mes cernes creusées et mes cheveux en bataille, je ressemble à un cadavre.

Une fois mon opération terminée, je déverrouille la porte et pose ma main sur la poignée. J'inspire, tout va bien se passer.
J'ouvre la porte et trois paires d'yeux se posent sur moi. Je m'assois à la table tandis qu'eux sont toujours sur le canapé.

PHOENIX [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant