✨ Chapitre 16 ✨

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Lorsque j'ouvre les yeux, ils se posent sur le réveil ; onze heures trente.
Apparemment le décalage horaire ne me réussit pas ! Je m'étire et tapote la place à côté de moi avec ma main mais elle est vide. J'en déduis que mon frère est sortit du lit.

Je remonte mon haut de pijama et inspecte la pièce. Mon père dort sur son lit d'en face, mais je ne vois pas mon frère. Je pose un pied après l'autre sur le sol froid et me redresse entièrement en tentant de m'adapter à la lumière du jour. Je vais sur le balcon et je vois mon frère, un joint en main.

— Hugo ! le réprimandais-je.

Il se retourne vivement, en évitant mon regard. Il se mord la lèvre, se rendant compte que je l'ai grillé en train de fumer de la drogue.
Lorsque qu'il ose enfin me regarder dans les yeux, je peux voir que ses derniers sont rouges.

— Je croyais que tu ne te droguais pas !

— T'es pas ma mère, grogne t-il.

Je m'approche de lui et lui arrache sa drogue des mains et m'apprête à la jeter à la poubelle.

— Rends moi ça ! crie t-il.

Il avance vers moi puis m'arrache sa drogue des mains et avant même que je comprenne ce qui m'arrive il me pousse sur sur le sol où je me heurte violemment dans un grand "boum".
Les larmes dévalent directement mes joues suite au choc. Jamais mon frère ne m'a traitée de la sorte. J'en suis toute retournée et tout mon corps tremble. J'ai mal derrière la tête, mais c'est supportable ; la douleur la plus forte est située dans mon cœur.

Mon frère ouvre la bouche pendant une demi seconde et s'agenouille près de moi. Il secouant la tête et se donne de petites claques après avoir jeté sa drogue par dessus le balcon. J'ai fermé les yeux tout de suite après alors je tente d'imaginer ce qu'il se passe.

— Merde ! Qu'est ce que j'ai foutu ! se dit-il pour lui même en se frappant le front.

J'entend des pas se rapprocher tout près de moi. Je sais déjà que c'est mon père mais je garde les yeux fermés.

— Qu'est que tu lui as fait ! s'énerve mon père.

— Je... J'ai pas fait exprès.., je sais pas ce qui m'a pris... je l'ai poussée elle m'avais pris mon... et.., sanglote mon frère.

— C'est ta soeur bon sang ! Non mais qui m'a foutu un fils pareil, tout dans les muscles rien dans le cerveau, dit mon père en chuchotant la dernière phrase.

Une main douce cherche mon pouls, et le trouve. J'entends un soupir d'aise suivi d'un murmure.

— Elle est vivante...

— Heureusement pour toi, lui rétorque sévèrement mon père.

J'ouvre les yeux lentement en évitant soigneusement le regard d'Hugo. Je sens qu'au contraire, lui cherche le mien.
Le problème est que je n'ai aucune envie de le regarder.
Mon père me regarde avec amour et me caresse les cheveux.

— Tu as mal quelque part ma chérie ?

J'ouvre la bouche pour répondre mais aucun son n'en sort. C'est comme si j'étais devenue muette. Je réitère l'opération mais toujours rien. Je ne peux pas parler.

Des larmes se répandent sur mes joues, sans doute pour montrer que, oui, j'ai mal.

— Maéva ? s'inquiète mon frère.

— Certains de mes patients ne peuvent plus parler pendant quelques minutes suite à un choc physique ou émotionnel. C'est sûrement ce qui lui est arrivé, explique mon père. Je vais te donner un doliprane, j'arrive, continue t-il en se dirigeant vers sa valise.

PHOENIX [FR]Where stories live. Discover now