38. Je te fusille par folie, je te fusille par amour...

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Assia

Aujourd'hui j'avais besoin de quelques courses pour Iyêd. Alors, je l'ai bien habillé et sommes tous deux sortis au centre commercial.

Je m'attachai de plus en plus à ce petit bout de chou. Il m'avait bien mise dans la merde, mais je l'aimais tout de même. Je ne pensais plus à ce qu'il se passerai si ma famille le découvrait. Je vivais au jours le jours et puis c'est tout. Je n'avais pas besoin de soucis en plus, j'étais bien assez malade comme ça, dans tous les sens du terme.

Iyêd commençai à renifler, il allait pleurer.

Moi: c'est bon chou, on est arr...

Je sentis qu'on me tapotait sur l'épaule. Je tournai la tête vers la personne et ai beugué. J'ai vu flou, mais vraiment vu flou. J'ai d'abord cligné des yeux, croyant rêver. Mais non, je ne rêvais pas. Je sentais son parfum, qui n'avait pas changé en deux ans, me chatouiller les narines. Il était bel et bien là, avec ses cheveux bouclés, pas coiffé pour une fois. Son tee-shirt d'Algérie, un peu trop serré pour lui, que je ne connaissais que trop bien. Et sa voix grave, qui prononça mon nom...

............: Assia?

Moi: Youssef?

Youssef: putain, j'y crois pas... C'est toi!

La surprise me laissait bouche-bée. Ce n'étais pas possible!

Youssef: tu m'as manqué Assia wallah

Moi: comment tu m'as trouvé?

Youssef: on m'as dis que tu étais ici, à Nice.

Moi: ok

Youssef: je suis désolé pour tout ça

Moi: ah bon...

Il fronça les sourcils puis baissa la tête. La surprise laissait à présent place à la colère. Comment pouvait-il être désolé de ne pas être venu revenu plus tôt, alors que c'était sa faute. C'était lui qui avais décidé de passer par la case prison. Il n'avait pas pensé à moi, en décidant de trafiquer ses conneries.

Youssef: je comprend que tu m'en veuilles...

Moi: tant mieux si tu comprends. Je constate que tu n'es pas si con que je le pensais, en faites.

Il releva la tête, la tristesse que je voyais sur son visage me fendait le coeur.

Youssef: tu ne m'aimes plus, c'est ça?

Moi: *silence*

Je suis malade de toi, connard! C'étais les mots que je mourrai d'envie de lui jeter au visage mais non, je m'abstins. 

Youssef: tu peux me le dire, je comprendrai...

Iyêd commençai à pleurer, mais j'étais trop bouleversé pour y prêter attention.

Youssef: répond-moi...dis-moi juste un oui...et je te promet que plus jamais tu ne me reverras.

Iyêd pleurait de plus en plus fort. Il y avait lui aussi, jamais je ne pourrais être avec lui avec le bébé d'un autre dans les bras. Je me tournai vers mon fils, les larmes aux yeux et le cœur brisé. 

« Noirceur de nos cœurs »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant