« Noirceur de nos cœurs »

2. Il a le regard froid, le sourire qui rend fou...

Je suis resté toute la nuit à l'hôpital en compagnie de Youssef, quand peu avant l'aube, un médecin vint vers nous.

Médecin: êtes vous la famille de Monsieur Azzdin Bader?

Moi: oui, c'est moi ! Il va bien ?!

Médecin: tranquillisez vous Mademoiselle, il est tiré d'affaires. Néanmoins, durant les semaines suivant l'accident, il gardera quelques séquelles mais si tout se passe bien tout devrai rentrer dans l'ordre. En revanche, concernant Monsieur Mohamed Z*****...........je suis au regret de vous annoncer qu'il n'a aucune chance de survivre à ses blessures, nous n'avons pas pu le sauver.

Youssef: NON PAS MOH' ! S'IL VOUS PLAÎT FAÎTES QUELQUES CHOSES...........VOUS ÊTES MÉDECIN !

Médecin: hélas, nous ne pouvons plus rien pour lui et je suis simplement médecin monsieur, je ne suis pas Dieu.

Youssef: put***!!

Moi: Youssef...

Médecin: rentrez chez vous Monsieur, vous deviez vous reposer. Mes sincères condoléances pour votre ami, que voulez vous, ainsi va la vie.  Quant au second réjouissez vous pour lui, il sera bientôt sur pied.

Moi: je veux le voir, je veux voir mon frère.

Médecin: désolé Mademoiselle, ce ne sera pas possible. Après la lourde opération que votre frère viens de subir, il a besoin de beaucoup de repos.

Youssef: bon, suis moi je te raccompagne.

Moi: j'arrive, et merci beaucoup docteur.

Médecin: je vous en prie, c'est mon devoir en tant que médecin.

[...]

Nous rentrions à pied Youssef et moi sous le soleil levant, cela me faisait bizarre de me trouver seule avec lui. A vrai dire, Youssef était le meilleur ami de mon frère mais je ne le connaissais que très peu, je ne savais presque rien de lui. Je soufflais bruyamment, tout le stress cumulé durant la nuit était retombé d'un seul coup, j'étais vraiment soulagé pour Azzdin.

Youssef: ça va?

Moi: oui, c'est plutôt à toi qu'il faut demander ça.....non?

Youssef: c'est rien....j'ai prit l'habitude de souffrir

Moi:...........

Youssef: c'est ça la vie, un peu de joie et un peu de tristesse...ah oui?

Moi: c'est vrai...

Youssef: ça y est miss, je te laisse ici ça ira?

Moi: oui, merci de m'avoir raccompagné.

Il se retourna vers moi et me sourit faiblement.

Youssef: c'est rien, Assia.

Puis il partit sans se retourner. Je suis resté pensive à le regarder jusqu'à ce que sa silhouette disparaisse. J'hausse les épaules, tourne les talons à mon tour afin de rentrer chez moi.

[...]

Quelques jours plus tard...

Aujourd'hui, mes parents étaient partis récupérer Azzdin à l'hôpital. Son état s'était nettement amélioré, il allait beaucoup mieux malgré qu'il devrait  se déplacer en béquille pendant un moment encore. Cet accident m'avait fait prendre conscience de plusieurs choses, à quel point notre vie ne tenait qu'à un fil et à quel point mon frère m'était cher.

Moi: mama, je vais chez Sarah !

Mama: encore, t'en as pas marre toujours chez Sarah !

Moi: *rire* pas longtemps, je reviens !

Je sortis de l'appartement et descendis par les escaliers. J'allais sortir de l'immeuble quand je tombais nez à nez avec....... Youssef !

Moi: *sursaut* tu m'as fait peur!

Il rit à l'entente de ma remarque, ce qui me fit rougir de honte. J'étais sûre d'avoir l'air tout à fait ridicule.

Youssef:*rire* peureuse ! Au fait, Azzdin est là?

Moi: oui, il est là haut.

Youssef: je monte alors, à la prochaine Assia.

Moi: à la prochaine...

Je sortis de l'immeuble en direction du bâtiment de mon amie Sarah. Je ne m'attendais pas à tomber nez à nez avec Youssef, ça faisait un moment qu'il avait disparut. Il avait l'air fatigué, ses yeux étaient cernés et rouge, il ne devait pas beaucoup dormir. Je me suis plusieurs fois surprise à penser à lui ces dernier jours. Depuis la nuit de l'accident il avait complètement disparu. Youssef était un jeune homme mystérieux, et c'est ce qui était attirant chez lui. Auparavant, je ne le voyais que de loin, je n'avait jamais échangé aucune parole avec lui et ne savait rien de lui excepté son nom. Il était juste l'ami de mon grand frère...

A suivre...