Chapitre XXVII (1ere partie)

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Kieran roulait au ralenti sur la côte, essayant de se sortir de la tête les paroles cinglantes de Sébastien. Peu importe ses mots, peu importe ses actes, il resterait à jamais son meilleur ami, son frère de cœur. En arrivant au parking surplombant la grande plage, il stationna sa moto face à la mer, gravant dans son esprit ce magnifique paysage. L'immense croissant de lune de sable fin de Saint-Cast, quelques amas de goémon cassant ce beige immaculé, le bruit de ressac. Bruit d'une mer agitée, autant que son esprit depuis ses dernières semaines. Tout lui manquerait cruellement, la localité, sa vie, Sébastien, sa sœur et tous les gens qui avaient croisés sa route ses dernières semaines et bien sûr, Mégane.Il resta un long moment assis sur sa moto, le regard noyé dans l'océan, son cerveau ressassant ses souvenirs. Une fois la nuit tombée, il regagna sa villa garant sa sportive noire devant le garage, alluma le salon en jetant ses clefs dans la panière et son blouson sur l'étagère du placard de l'entrée.

-Mégane ! s'étonna-t-il quand elle se leva. Qu'est-ce que tu fais dans le noir ? Comment es-tu entrée?

-Sébastien m'a donné son trousseau. Je suis allée au Millénium pour te voir quand Cally m'a dit que tu partais demain.

-J'ai eu mon compte de moral aujourd'hui. soupira-t-il fatigué. Si tu es venue pour en rajouter autant que tu repartes tout de suite.

-Je ne suis pas venue te faire la morale.

-Alors pourquoi tu es là ? reprit-il d'un ton sec. Qu'est-ce que tu veux ? s'énerva-t-il en voulant chasser la pulsion de l'embrasser. Je ne couche jamais deux fois avec la même femme, alors va-t-en si c'est ça que tu espérais en venant ici! lui jeta-t-il au visage.

-Arrête ce petit jeu tout de suite, pas avec moi ! rétorqua-t-elle.

-Tire toi. Je dois terminer de préparer mes affaires. se détourna-t-il d'elle.

Le ton sévère de sa voix, ses mots si habillement choisis pour ne pas être tendre sans toutefois être trop durs, visaient à la faire partir dans les plus brefs délais. Plus elle resterait longtemps, plus sa résolution faiblirait et compte tenu de tous les derniers événements, celle-ci s'était déjà bien effritée. Mégane le rattrapa devant la porte de sa chambre.

-Est-ce que c'était différent ?

-Quoi? se tourna-t-il en fronçant les sourcils. De quoi tu parles ?

-Toi et moi, est-ce que c'était différent d'avec les autres femmes?

-Pourquoi tu me demandes ça maintenant ? On ne s'est pas revu depuis que nous avons couché ensembles et ça te prend comme ça de venir me poser cette question la veille de mon départ! répondit-il en se faisant violence pour garder cette apparence froide et détachée.

-Arrête ça tout de suite. Je ne marche pas dans ton petit manège. Si tu as un tant soit peu de respect pour moi, dis moi! DIS MOI! cria-t-elle pour le faire réagir.

-BIEN SUR que c'était différent, tu le sais très bien, pourquoi me poser cette question maintenant ? la toisa-t-il d'un regard rempli de doute.

Mégane s'appuya sur le mur, s'effondrant en larmes. L'entendre de sa bouche c'était tellement plus fort que lorsque Sébastien le lui avait dit tout à l'heure. Immobile, il la regardait, le cœur remplit de doutes. Il la rejoignit en deux pas encadrant son visage des ses mains, essuyant les larmes qui dévalaient ses joues à l'aide de ses pouces.

-Pourquoi tu es parti alors? murmura-t-elle.

-Je t'ai donné tout ce que je pouvais te donner ce jour là. Je t'ai donné plus qu'à n'importe quelle autre femme.

Dévoré par l'envie de retrouver la douceur de ses lèvres contre les siennes, il posa son front sur le sien en crispant la mâchoire.

-Je ne peux pas être quelqu'un de bien pour toi. souffla-t-il torturé. Je ne sais même plus qui je suis.

-C'est faux ! Moi je sais qui tu es. Je sais comment tu étais avec moi ce jour la. Je sais que cette homme là ne sera jamais comme son père.

Il ferma les paupières. Il aurait tant voulu la croire et pourtant son esprit lui re servait sans arrêt qu'il avait frappé Adam et piétiné Cally. Mégane glissa ses doigts dans les passants de son jeans. Il dégagea son visage enserrant ses cheveux dans ses mains en soupirant. Sa peau de porcelaine, ses longs cils soulignant ses émeraudes.

-Prouve-moi que c'était différent avec moi. releva-t-elle enfin ses iris noyés dans ses yeux.

-Mégane...soupira-t-il mesurant ce qu'elle lui demandait.

Il approcha son visage entrouvrant ses lèvres sans toucher les siennes, la poitrine comprimée par la retenue qu'il s'imposait. Son souffle tiède envoya malgré lui le code d'ouverture des siennes. Leurs bouches entre-ouvertes à quelques centimètres l'une de l'autre, ils se toisaient du regard. Sa lutte intérieur atteignait son paroxysme. Il n'avait rien oublié de sa saveur, de son parfum, de sa douceur et surtout des émotions si profondes et si intenses. Il savait que s'il cédait maintenant il serait perdu.

Et pourtant, attrapant sa lèvre inférieure entre ses dents , la mordilla avant de prendre férocement possession de sa bouche, il ne pouvait plus résister. S'accrochant à ses cheveux, il les serra tout en se lançant dans un ballet intérieur doux et sucré. Sa langue se faisait assaillante de sa bouche et ses mains conquérantes de son corps. Les dernières murailles de sa lutte intérieur tombèrent quand les mains de Mégane empoignèrent ses hanches afin de l'attirer contre son bassin. Le combat était vain, leurs corps, leurs cœurs et leurs âmes les trahissaient. Quittant sa bouche pour dévorer sa mâchoire en s'égarant dans son cou, à bout de souffle, il soupira son prénom à son oreille. Sa main caressa sa poitrine au travers de ses vêtements pour descendre se poser sur une de ses fesses. Mégane lui arracha sa chemise de son jeans, entreprit de défaire les boutons quand il se recula pour la passer par dessus sa tête et la jeter sur le sol. Ses mains s'aimantèrent immédiatement à son torse parfaitement dessiné, les laissant en découvrir les moindres lignes et sentir les contractions de son ventre sous ses caresses. Il la débarrassa de son pull et de son tee-shirt et reposa ses paumes sur le mur, de chaque côté de ses épaules en plantant son regard droit dans le sien.

-Si tu savais combien j'ai lutté à chaque fois. Comment tu as pu croire que tu n'étais qu'une de mes « conquêtes » Mégane. souligna-t-il son prénom. Tu as été ma première, ma seule et unique danse avec une femme et même si je t'ai paru très à l'aise dans ce domaine, je ne savais pas du tout ou je mettais les pieds. Je me suis laissé porter par toi. Juste par toi. Je ne voyais que tes yeux, tes lèvres que je mourrais d'envie d'embrasser. J'avais tellement envie de toi cette nuit là.

-Je t'aime. laissa-t-elle échapper, noyé dans ses iris torturés.

-Je sais. soupira-t-il en approchant son corps du sien sans pour autant retirer ses mains du mur.

Nos blessuresWhere stories live. Discover now